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On a peine à y croire mais l'offre actuelle en soins palliatifs peine à suivre la diversité des besoins et des préférences des patients. Ces lacunes, malgré les efforts louables des équipes sur le terrain, nécessitent une refonte ambitieuse et systémique.Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) a récemment formulé des recommandations percutantes. L'objectif?? Développer une offre palliative à 360°, alignée sur les souhaits des patients?: finir leurs jours à domicile ou dans un cadre non hospitalier. Pour y parvenir, plusieurs propositions structurantes émergent, selon le KCE :-Des services résidentiels non médicalisés, où des bénévoles formés aux soins palliatifs assureraient une présence permanente et une aide pratique (activités de la vie quotidienne, démarches, etc.) ;-Des services résidentiels médicalisés, avec présence 24h/24 de prestataires infirmiers spécialisés en soins palliatifs ;-La possibilité de dispenser les soins palliatifs dans le cadre de l'hospitalisation à domicile ;-La possibilité de dispenser les soins palliatifs à l'hôpital de jour ;-Des consultations transmurales permettant aux patients ambulatoires de bénéficier de l'expertise très pointue qui existe à l'hôpital.Au-delà des patients, un soutien accru aux aidants est crucial?: prévenir leur épuisement est un impératif pour garantir un accompagnement de qualité.Cette transformation implique des investissements conséquents?: renforcement des capacités existantes, formations dédiées pour professionnels et bénévoles, et une information claire pour les familles. La diversification de l'offre ne suffira pas?: il faudra une coordination régionale et locale rigoureuse pour déployer ces solutions de manière pertinente.En somme, la question des soins palliatifs dépasse le seul cadre médical. Elle interroge notre société sur sa capacité à offrir à chacun une fin de vie digne, en harmonie avec ses souhaits. Or, en Belgique, répondre à cette exigence éthique est à la portée de nos institutions, pour peu qu'elles fassent preuve de courage politique et d'une vision à long terme.Rappelons-le : respecter les préférences des patients en fin de vie n'est pas un luxe, mais un devoir.