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Méthodologie Une première phase quantitative observa- tionnelle s'attache à retrouver tous les médecins généralistes de l'ULB ayant obtenu leur diplôme dans la période préci- tée, et à les interroger sur leur pratique actuelle via un questionnaire. Une deuxième phase qualitative vise à réaliser des entretiens semi-dirigés avec les médecins recrutés lors de la phase 1 identi- fiés comme ayant abandonné la médecine générale. L'analyse des entretiens a été croisée avec les données de la littérature afin de révéler les principales causes d'aban- don de pratique.Résultats : Phase 1 : 396 médecins ont obtenu leur DES en médecine générale entre 2001 et 2013 à l'ULB. Au moment de l'écriture de ce travail, nous avons pu en contacter 287, et le taux de réponse est de 57,5 %. Notre étude détermine un taux d'abandon global de 21 %. Il est de 29 % chez les médecins diplômés entre 2001 et 2008 et 14 % pour ceux diplômés entre 2009 et 2013. Le taux d'abandon le plus important (41 %) se retrouve chez les médecins âgés entre 37 et 41 ans. Le risque de quitter la médecine générale est 4,45 fois plus important si elle n'était pas le premier choix de spécialisation. Le fait d'être un homme ou une femme n'influence pas le taux d'abandon. Parmi les médecins ayant quitté la méde- cine générale, 91 % se sont réorientés vers une autre activité médicale. Phase 2 : 3 médecins ont été interviewés. Parmi eux, 2 avaient choisi la médecine générale par défaut. Dans les points négatifs de la médecine générale, la charge de travail trop importante est évoquée de façon unanime. Ont également été évoqués les tâches administratives, les gardes, le manque de considération de la médecine générale, une certaine pression de perfor- mance et la faiblesse de rémunération.Discussion Les principales causes d'abandon relevées par notre étude sont : le fait d'avoir choisi la médecine générale par défaut, la surcharge de travail, le manque de considération, l'insuffisance de rémunération, la surcharge émotionnelle et le burn-out. A contrario nous remarquons l'influence positive de la formation spécialisée en médecine générale. Plusieurs pistes existent déjà ou sont envisageables afin d'améliorer la rétention en médecine générale. Un premier contact précoce lors du cursus universitaire permet de créer des vocations et d'améliorer la reconnaissance de la médecine générale. Assurer une formation spécialisée de qualité permet aux jeunes médecins de se préparer à leur pratique. Le travail en groupe permet- trait de diminuer la charge de travail et la diversification de la pratique pourrait dimi- nuer la charge émotionnelle. Une autre piste pour améliorer la rétention serait d'augmenter les ressources financières des médecins généralistes. Enfin, tous ces facteurs ont une influence sur le risque de burn-out, il faut poursuivre les efforts pour venir en aide à cette profession particulière- ment à risque.Conclusion Ce travail s'inscrivant dans une recherche plus vaste, une conclusion défini- tive ne sera tirée qu'à la finalisation de cette dernière. Cependant nos résultats sont déjà interprétables, et on note une diminution des abandons chez les plus jeunes diplômés de notre cohorte. Ce phénomène reste malgré tout de taille et d'actualité. Il faut le prendre en compte pour la planification de l'offre de médecine générale mais aussi poursuivre le développement de mesures pour venir en aide aux médecins à risque et limiter ainsi ces départs précoces. >>> Titre complet : Les abandons de pratique en médecine générale. Travail préliminaire à la recherche interuniversitaire : " L'évolution de la carrière des jeunes médecins généralistes francophones " Collaboration de l'ULg, de l'UCL et de l'ULB >>> Promoteur : Dr N. Kacenelenbogen