Des chercheurs de l'ULB publient une nouvelle étude, basée sur des approches moléculaires, pour mesurer et comparer la capacité de dispersion de différents virus dans des populations animales.
Alors que des cas de grippe aviaire chez l'homme ont été récemment recensés et que se déroulera bientôt la Journée internationale de la préparation aux épidémies (27 décembre), des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles ont évalué la performance de plusieurs statistiques de dispersion pour estimer la vitesse de diffusion de près de 20 virus différents impactant des populations animales, allant du virus de la rage à celui de la grippe aviaire. Les résultats de leur étude sont parus dans la revue PLoS Biology du 3 décembre.
" Grâce à la très grande vitesse évolutive des virus, les approches moléculaires permettent d'estimer à quel point deux cas d'infection sont plus ou moins éloignés au sein d'une chaîne de transmission. Cette source d'information peut ensuite être exploitée pour mieux comprendre l'histoire de dispersion d'un virus et estimer sa vitesse de diffusion dans une population ", explique l'épistémologiste Simon Dellicour, auteur de l'étude, dans un communiqué de l'ULB. L'étude s'inscrit dans l'approche " One Health ", qui intègre santés environnementale, animale et humaine.
En lien avec l'espèce hôte.. et les déplacements humains
Les analyses révèlent une large gamme de vitesses de diffusion qui reflètent majoritairement la capacité de dispersion de l'espèce animale hôte principalement infectée, mais aussi, dans certains cas, la probable signature de rapides événements de dispersion longue distance provoqués par des déplacements d'origine humaine comme le commerce d'animaux. C'est par exemple probablement le cas pour l'importante vitesse de diffusion estimée pour le virus Getah et le deltacoronavirus, infectant tous deux la population de cochons domestiques en Chine.
Parmi les jeux de données que les chercheurs ont analysés, la plus faible capacité de dispersion a logiquement été estimée pour des virus dont la vitesse de déplacement de l'espèce hôte est limitée. C'est par exemple le cas du Nova virus circulant au sein d'une population de taupes, ou encore le virus de Lassa circulant en Afrique chez une espèce de rongeur. A l'autre bout du spectre, la capacité de dispersion la plus élevée a été estimée pour le virus du Nil Occidental dont la propagation en Amérique du Nord a été rapidement conduite par des oiseaux infectés volant sur de longues distances.
"Si les chercheurs s'intéressent à des virus circulant principalement dans des populations animales, bon nombre de ces virus viennent aussi infecter l'homme, avec un impact considérable sur la santé publique", rappelle le communiqué de l'ULB. Le virus de la rage, sans transmission d'homme à homme, tue aujourd'hui encore près de 60.000 personnes chaque année malgré la disponibilité de vaccins et d'un traitement post-morsure. " Cette maladie constitue un exemple démontrant que santés animale et humaine ne peuvent définitivement pas être dissociées ", souligne Simon Dellicour. Dans un tel contexte, comprendre la dynamique de circulation du virus dans différents pays et configurations s'avère être une des pièces du puzzle pour configurer les stratégies d'intervention les plus efficaces possibles.
Alors que des cas de grippe aviaire chez l'homme ont été récemment recensés et que se déroulera bientôt la Journée internationale de la préparation aux épidémies (27 décembre), des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles ont évalué la performance de plusieurs statistiques de dispersion pour estimer la vitesse de diffusion de près de 20 virus différents impactant des populations animales, allant du virus de la rage à celui de la grippe aviaire. Les résultats de leur étude sont parus dans la revue PLoS Biology du 3 décembre." Grâce à la très grande vitesse évolutive des virus, les approches moléculaires permettent d'estimer à quel point deux cas d'infection sont plus ou moins éloignés au sein d'une chaîne de transmission. Cette source d'information peut ensuite être exploitée pour mieux comprendre l'histoire de dispersion d'un virus et estimer sa vitesse de diffusion dans une population ", explique l'épistémologiste Simon Dellicour, auteur de l'étude, dans un communiqué de l'ULB. L'étude s'inscrit dans l'approche " One Health ", qui intègre santés environnementale, animale et humaine.Les analyses révèlent une large gamme de vitesses de diffusion qui reflètent majoritairement la capacité de dispersion de l'espèce animale hôte principalement infectée, mais aussi, dans certains cas, la probable signature de rapides événements de dispersion longue distance provoqués par des déplacements d'origine humaine comme le commerce d'animaux. C'est par exemple probablement le cas pour l'importante vitesse de diffusion estimée pour le virus Getah et le deltacoronavirus, infectant tous deux la population de cochons domestiques en Chine. Parmi les jeux de données que les chercheurs ont analysés, la plus faible capacité de dispersion a logiquement été estimée pour des virus dont la vitesse de déplacement de l'espèce hôte est limitée. C'est par exemple le cas du Nova virus circulant au sein d'une population de taupes, ou encore le virus de Lassa circulant en Afrique chez une espèce de rongeur. A l'autre bout du spectre, la capacité de dispersion la plus élevée a été estimée pour le virus du Nil Occidental dont la propagation en Amérique du Nord a été rapidement conduite par des oiseaux infectés volant sur de longues distances."Si les chercheurs s'intéressent à des virus circulant principalement dans des populations animales, bon nombre de ces virus viennent aussi infecter l'homme, avec un impact considérable sur la santé publique", rappelle le communiqué de l'ULB. Le virus de la rage, sans transmission d'homme à homme, tue aujourd'hui encore près de 60.000 personnes chaque année malgré la disponibilité de vaccins et d'un traitement post-morsure. " Cette maladie constitue un exemple démontrant que santés animale et humaine ne peuvent définitivement pas être dissociées ", souligne Simon Dellicour. Dans un tel contexte, comprendre la dynamique de circulation du virus dans différents pays et configurations s'avère être une des pièces du puzzle pour configurer les stratégies d'intervention les plus efficaces possibles.