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Pour réduire l'incidence croissante des troubles cliniques dus à la maladie d'Alzheimer, il est essentiel de déterminer les personnes âgées les plus à risque. Le veuvage pourrait être un facteur non reconnu contribuant à accélérer la progression clinique de la maladie.Pour le savoir, les chercheurs ont suivi 257 personnes adultes âgées dont 153 étaient des femmes (59,5%), vivant chez elles et qui ne présentaient aucun signe de déclin cognitif au début de l'étude. Parmi ces personnes, 35 étaient veuves (31 femmes), 145 étaient mariées (66 femmes) et 77 étaient célibataires (56 femmes), soit non mariées, divorcées ou séparées. Toutes ont subi une évaluation du taux de β-amyloïdes corticaux, le biomarqueur de la maladie d'Alzheimer, et quatre évaluations cognitives annuelles. Les données ont été collectées de septembre 2010 à février 2017 et analysées de juillet 2018 à juillet 2019.L'analyse a montré qu'il n'y a pas de différence de fonctionnement cérébral entre les personnes mariées et célibataires. Cependant, les personnes veuves connaissent un déclin cognitif plus important que celles qui sont mariées ou célibataires, après ajustement pour l'âge, le sexe, le statut socioéconomique, la dépression et les niveaux de β-amyloïde. En outre, les personnes veuves avec des niveaux de base de β-amyloïdes plus élevés présentent un déclin cognitif plus prononcé, indiquant des associations indépendantes et interactives de niveaux de β-amyloïdes et de veuvage avec la cognition.Pour les auteurs, le veuvage est un facteur de risque sous-estimé associé au déclin et à l'altération des fonctions cognitives liés à la maladie d'Alzheimer. Ils soulignent la nécessité de recherches supplémentaires et d'une attention clinique accrue pour ce groupe à haut risque.(référence : JAMA Network Open, 26 février 2020, doi : 10.1001/jamanetworkopen.2020.0121)