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De nombreuses études ont déjà décrit les manifestations cliniques typiques du COVID-19 : fièvre, toux, diarrhée, fatigue... Aujourd'hui, aux quatre coins du globe, les médecins observent également des atteintes cérébrales provoquées par le coronavirus.En fait, on savait déjà, depuis l'identification de la perte de goût et d'odorat comme signes précoces de l'infection, que le SARS-CoV-2 s'attaquait au système nerveux périphérique. Désormais, il est établi que les structures centrales sont aussi concernées. Plusieurs travaux décrivent le phénomène.C'est le cas d'une recherche réalisée à Wuhan (1), en Chine. Du 16 janvier 2020 au 19 février 2020, les auteurs ont collecté les données sur 214 patients atteints de COVID-19, d'un âge moyen de 52,7 ans. Parmi ces patients dont 87 hommes, 126 (58,9%) avaient une infection bénigne et 88 (41,1%) une infection sévère au vu de leur état respiratoire.Dans l'ensemble, 78 patients (36,4%) ont présenté des manifestations neurologiques. Cette tendance monte à 45,5% pour les personnes atteintes d'une forme sévère. Comparativement aux patients atteints d'une infection non grave, ceux qui sont victimes d'une infection sévère sont plus âgés, ont plus de troubles sous-jacents, en particulier l'hypertension, et présentent moins de symptômes typiques, tels que la fièvre et la toux. Les patients avec une infection plus sévère rapportent des manifestations neurologiques, telles que des maladies cérébrovasculaires aiguës (5,7%), une altération de la conscience (14,8%) et une lésion des muscles squelettiques (19,3%).Plus récemment des médecins français à Strasbourg ont décrit que plus de la moitié de 58 patients en réanimation étaient confus ou agités. Des scanners des cerveaux ont révélé de possibles inflammations. (2)En se basant sur les données relatives à de précédentes épidémies de virus respiratoires, des chercheurs américains avertissent quant à eux sur les risques à moyen et à long terme de séquelles neurologiques chez les patients qui ont survécu à une infection au Covid-19. (3)Signalons encore qu'en février dernier, deux études ont également souligné les risques de lésions neurologiques liées aux différents coronavirus. La première, menée par des scientifiques de l'université de Jilin en Chine, constatent que des particules du virus ont été retrouvées dans les neurones de patients touchés par le SARS-CoV (2002) et le Mers-CoV (2012). (4)La deuxième, réalisée par des chercheurs de l'université d'Aga Khan au Pakistan, souligne la possibilité que le SRAS-CoV-2 puisse exploiter le récepteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2) pour pénétrer à l'intérieur des cellules des tissus neurologiques. (5)(références :