Tout a commencé lorsqu'en tant que famille d'accueil, Isabelle Lecocq, psychologue et conseillère en prévention,devait héberger un enfant dont la maman allait se faire hospitaliser. " Je ne pouvais pas le prendre car j'avais une baisse d'immunité, et avec le Covid-19 ce n'était pas possible. Mais comme nous avions mis en place un réseau d'entraide dans le quartier, avec des voisins, j'ai l'ai activé et deux dames se sont proposées." Finalement la maman du petit bout n'a pas dû être hospitalisée et le réseau ne s'est pas mis en place. " Je me suis dit alors que ce n'était pas normal qu'il n'y ait pas de soutien et que ça serait bien de faire de la prévention. Dans certaines situations, la prévention est difficile car il n'y a pas de service spécial ou de loi spécifique. Par exemple, lorsqu' une maman a perdu la garde de son premier enfant et en a eu un second."

Une bulle d'air

Le projet, né de ces réflexions, permet à une famille de faire une parenthèse d'une semaine, ou plus, le temps de souffler. Quand une maman est en burnout par exemple, pour ne pas arriver à des situations de violence et que l'enfant doive être placé ou suivi par le SAJ. Ou encore, lors du confinement lorsque des parents soignants ne peuvent plus voir leur enfant car ils sont à risque ou n'en peuvent plus et doivent se reposer.

" Il peut s'agir de familles qui ont besoin de faire une pause mais aussi d'enfants retirés pour risque de maltraitance ou négligence, mais dans ce cas c'est le SAJ ou le SPJ qui prendrait en charge la guidance et nous pourrions être là pour leur suggérer une famille s'ils n'en ont plus dans leur pool de familles encadrées."

Du soutien tous azimuts

La psychologue a frappé à de nombreuses portes pour obtenir de l'aide : "J'ai contacté le responsable des unités scouts de Berchem Ste- Agathe, Jean-Luc Haentjens, également officier à la police judiciaire, qui a accepté de nous aider. J'ai également contacté l'ONE et la Croix- Rouge pour savoir ce qu'ils offraient comme service. Rien ne s'est fait au niveau d'une collaboration, même s'ils trouvent notre projet fantastique. Ensuite, "Le Ligueur" a publié un article, à la suite duquel 300 familles-relais se sont proposées. Nous avons, grâce à cet appel également, recruté des référents pour sélectionner et guider les familles. Des référents qui avaient de l'expérience dans l'aide à la jeunesse ou un diplôme d'éducateur, d'assistant social, d'enseignant ou de psychologue par exemple."

Les promoteurs du projet ont des difficultés pour obtenir l'aval des autorités en raison de la répartition des compétences dans différents ministères.

" Nous nous sommes rendus au cabinet de Bénédicte Linard qui a dans ses compétences " l'enfance ", mais vu qu'il s'agissait de placement d'enfants, c'était plutôt le service de Valérie Glatigny dont une des compétences est l'aide à la jeunesse. Mais elle n'a pas pu nous aider car nous faisons de la prévention. Je vais contacter le cabinet de Christie Morreale, car une de ses compétences est l'action sociale. Nous sommes dans le secteur de la prévention, mais ce n'est pas uniquement de la prévention, et ce n'est pas de la prévention au niveau macro. En fait, j'ai le sentiment que les autorités se renvoient toutes la balle car le sujet est sensible et qu'il impliquerait de prendre des responsabilités jugées peut-être un peu dangereuses au niveau politique. Donc tous nous disent que c'est une super initiative et qu'on en a besoin, mais personne ne veut se mouiller davantage."

Un autre soutien est apparu entre-temps. " Nous avons heureusement le soutien du Dr Frédérique Van Leuven, qui est psychiatre et experte au sein du "Groupe santé mentale déconfinement. Elle a eu vent de notre initiative et va la relayer au niveau du groupe déconfinement."

Un projet opérationnel

Aujourd'hui le service est opérationnel. Il compte environ 300 familles relais et une vingtaine mobilisable rapidement. Les familles ont été interviewées par des référents.

"Ce que nous voulons vraiment c'est que les deux familles fassent connaissance au préalable et qu'elles discutent de l'enfant. Nous avons un questionnaire qui prend en compte les deux parties. Nous demandons un certificat de bonne vie et moeurs et un certificat d'aptitude à prendre en charge un enfant délivré par un médecin. Nous avons créé une série de documents et de balises qui sont d'ailleurs en partie les mêmes que ceux demandés par les services agréés. Les familles sont bien sélectionnées. L'idée ensuite, c'est que la convention se fasse entre eux. Nous n'imposons rien. C'est la famille qui choisit, quand elle fait confiance, et nous pouvons même lui donner plusieurs coordonnées de familles relais pour qu'elle ait le choix. La famille prend ses responsabilités, sa décision, et elle garde l'autorité parentale"

Le relais d'une semaine est renouvelable une semaine supplémentaire. Si la famille souhaite plus de temps, la famille relais doit donner son accord. Si, par exemple, les parents sont hospitalisés plus longtemps, l'Asbl s'engage à essayer de chercher une autre famille.

" Légalement, nous nous retirons du processus à partir du moment où nous avons mis les deux personnes en contact. C'est pour cette raison que nous leur faisons signer une convention avec une procuration médicale et que nous avons vraiment balisé le terrain de tous les côtés en nous renseignant au niveau de services agréés et services de parrainage. Ensuite, les référents qui interviewent les familles relais et les guident, ne seront là que comme soutien si nécessaire, pour s'assurer que tout se passe bien au niveau de l'enfant et de la famille. C'est un peu comme un "call center" qui met en contact l'offre et la demande mais avec une certaine assurance."

"Les besoins sont là, les médecins nous le disent, notre convention est bonne, tous les documents sont adéquats. Nous lançons le projet même sans l'aide des autorités car je pense qu'on risque peut être encore d'attendre longtemps avant de l'avoir. C'est dommage car cette action pourrait se faire à plus grande échelle, être beaucoup plus efficace et aider plus d'enfants et de familles, si nous avions ce coup de pouce du gouvernement..."

Carole Stavart

https://m.facebook.com/Relais-Solidarité-Enfants-101537804897567/

relais.solidarite.enfants@gmail.com

Tel: 0472/36.04.24 Ou :0473/88.82.20

Tout a commencé lorsqu'en tant que famille d'accueil, Isabelle Lecocq, psychologue et conseillère en prévention,devait héberger un enfant dont la maman allait se faire hospitaliser. " Je ne pouvais pas le prendre car j'avais une baisse d'immunité, et avec le Covid-19 ce n'était pas possible. Mais comme nous avions mis en place un réseau d'entraide dans le quartier, avec des voisins, j'ai l'ai activé et deux dames se sont proposées." Finalement la maman du petit bout n'a pas dû être hospitalisée et le réseau ne s'est pas mis en place. " Je me suis dit alors que ce n'était pas normal qu'il n'y ait pas de soutien et que ça serait bien de faire de la prévention. Dans certaines situations, la prévention est difficile car il n'y a pas de service spécial ou de loi spécifique. Par exemple, lorsqu' une maman a perdu la garde de son premier enfant et en a eu un second." Le projet, né de ces réflexions, permet à une famille de faire une parenthèse d'une semaine, ou plus, le temps de souffler. Quand une maman est en burnout par exemple, pour ne pas arriver à des situations de violence et que l'enfant doive être placé ou suivi par le SAJ. Ou encore, lors du confinement lorsque des parents soignants ne peuvent plus voir leur enfant car ils sont à risque ou n'en peuvent plus et doivent se reposer. " Il peut s'agir de familles qui ont besoin de faire une pause mais aussi d'enfants retirés pour risque de maltraitance ou négligence, mais dans ce cas c'est le SAJ ou le SPJ qui prendrait en charge la guidance et nous pourrions être là pour leur suggérer une famille s'ils n'en ont plus dans leur pool de familles encadrées." La psychologue a frappé à de nombreuses portes pour obtenir de l'aide : "J'ai contacté le responsable des unités scouts de Berchem Ste- Agathe, Jean-Luc Haentjens, également officier à la police judiciaire, qui a accepté de nous aider. J'ai également contacté l'ONE et la Croix- Rouge pour savoir ce qu'ils offraient comme service. Rien ne s'est fait au niveau d'une collaboration, même s'ils trouvent notre projet fantastique. Ensuite, "Le Ligueur" a publié un article, à la suite duquel 300 familles-relais se sont proposées. Nous avons, grâce à cet appel également, recruté des référents pour sélectionner et guider les familles. Des référents qui avaient de l'expérience dans l'aide à la jeunesse ou un diplôme d'éducateur, d'assistant social, d'enseignant ou de psychologue par exemple."Les promoteurs du projet ont des difficultés pour obtenir l'aval des autorités en raison de la répartition des compétences dans différents ministères." Nous nous sommes rendus au cabinet de Bénédicte Linard qui a dans ses compétences " l'enfance ", mais vu qu'il s'agissait de placement d'enfants, c'était plutôt le service de Valérie Glatigny dont une des compétences est l'aide à la jeunesse. Mais elle n'a pas pu nous aider car nous faisons de la prévention. Je vais contacter le cabinet de Christie Morreale, car une de ses compétences est l'action sociale. Nous sommes dans le secteur de la prévention, mais ce n'est pas uniquement de la prévention, et ce n'est pas de la prévention au niveau macro. En fait, j'ai le sentiment que les autorités se renvoient toutes la balle car le sujet est sensible et qu'il impliquerait de prendre des responsabilités jugées peut-être un peu dangereuses au niveau politique. Donc tous nous disent que c'est une super initiative et qu'on en a besoin, mais personne ne veut se mouiller davantage."Un autre soutien est apparu entre-temps. " Nous avons heureusement le soutien du Dr Frédérique Van Leuven, qui est psychiatre et experte au sein du "Groupe santé mentale déconfinement. Elle a eu vent de notre initiative et va la relayer au niveau du groupe déconfinement."Aujourd'hui le service est opérationnel. Il compte environ 300 familles relais et une vingtaine mobilisable rapidement. Les familles ont été interviewées par des référents."Ce que nous voulons vraiment c'est que les deux familles fassent connaissance au préalable et qu'elles discutent de l'enfant. Nous avons un questionnaire qui prend en compte les deux parties. Nous demandons un certificat de bonne vie et moeurs et un certificat d'aptitude à prendre en charge un enfant délivré par un médecin. Nous avons créé une série de documents et de balises qui sont d'ailleurs en partie les mêmes que ceux demandés par les services agréés. Les familles sont bien sélectionnées. L'idée ensuite, c'est que la convention se fasse entre eux. Nous n'imposons rien. C'est la famille qui choisit, quand elle fait confiance, et nous pouvons même lui donner plusieurs coordonnées de familles relais pour qu'elle ait le choix. La famille prend ses responsabilités, sa décision, et elle garde l'autorité parentale" Le relais d'une semaine est renouvelable une semaine supplémentaire. Si la famille souhaite plus de temps, la famille relais doit donner son accord. Si, par exemple, les parents sont hospitalisés plus longtemps, l'Asbl s'engage à essayer de chercher une autre famille." Légalement, nous nous retirons du processus à partir du moment où nous avons mis les deux personnes en contact. C'est pour cette raison que nous leur faisons signer une convention avec une procuration médicale et que nous avons vraiment balisé le terrain de tous les côtés en nous renseignant au niveau de services agréés et services de parrainage. Ensuite, les référents qui interviewent les familles relais et les guident, ne seront là que comme soutien si nécessaire, pour s'assurer que tout se passe bien au niveau de l'enfant et de la famille. C'est un peu comme un "call center" qui met en contact l'offre et la demande mais avec une certaine assurance." "Les besoins sont là, les médecins nous le disent, notre convention est bonne, tous les documents sont adéquats. Nous lançons le projet même sans l'aide des autorités car je pense qu'on risque peut être encore d'attendre longtemps avant de l'avoir. C'est dommage car cette action pourrait se faire à plus grande échelle, être beaucoup plus efficace et aider plus d'enfants et de familles, si nous avions ce coup de pouce du gouvernement..." Carole Stavarthttps://m.facebook.com/Relais-Solidarité-Enfants-101537804897567/relais.solidarite.enfants@gmail.comTel: 0472/36.04.24 Ou :0473/88.82.20