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"A ce moment-là, c'est-à-dire au moment où ces personnes sont généralement brisées, remplir un questionnaire est tout à fait inopportun. Elles sont épuisées et ont besoin de repos et pas de questionnaire", estime Mme Dumonceau selon qui "augmenter les contrôles assortis de sanctions est contre-productif". Pour la mutualité socialiste, il faut laisser les malades de longue durée souffler et les conseiller en vue d'une reprise progressive et harmonieuse au travail.Selon la CSC, "les travailleurs malades sont déjà soumis à des contrôles très rigoureux. Ceux qui veulent réduire les allocations de maladie pour limiter le nombre de malades de longue durée cherchent à tromper la population", indique le syndicat chrétien dans un communiqué. La CSC rappelle également que les partenaires sociaux avaient conclu en décembre 2015 un accord selon lequel les malades de longue durée peuvent reprendre le travail sur une base volontaire.Le syndicat libéral CGSLB a pour sa part fait part de "l'urgence de donner la priorité à la mise en application du travail supportable dans les entreprises".La Belgique comptait quelque 370.400 malades de longue durée fin 2014, soit une augmentation de 64% en dix ans, ressort-il des chiffres de l'Inami que L'Echo a publié mardi. L'année passée, pas moins de cinq milliards d'euros ont été versés en allocations dans ce cadre.Pour contrer ce phénomène, la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block projette d'interroger les malades de longue durée grâce à l'envoi de deux questionnaires, a indiqué mardi son cabinet, confirmant une information parue dans L'Echo. Le premier questionnaire sera envoyé après un mois d'arrêt maladie, le second après six mois. L'objectif est d'"aider davantage de personnes à se remettre au travail en examinant comment elles considèrent leur retour au boulot", selon le cabinet. Concrètement, après un mois de maladie, la personne concernée est informée de la reconnaissance de l'incapacité de travail et reçoit un questionnaire. "Ce questionnaire a un double objectif: examiner quels facteurs entravent la réintégration et quels facteurs la favorisent", indique le cabinet. "Sur la base de ce questionnaire, le médecin-conseil peut ainsi évaluer rapidement l'opportunité d'un trajet de réintégration."Après six mois de maladie, la personne concernée est invitée à un entretien personnel avec un collaborateur de sa mutualité. "Au cours de cet entretien, un second questionnaire est utilisé comme ligne directrice. L'objectif est d'examiner entre quatre yeux les mêmes facteurs", détaille le cabinet de Maggie De Block.Cette procédure s'inspire, selon L'Echo, d'un système mis en place en Norvège. Celle-ci n'est pas encore entrée en vigueur. Le cabinet de Maggie De Block annonce la publication dans les prochains mois d'une circulaire auprès de l'Inami. Des discussions sur les modalités d'application sont toujours en cours, notamment avec les mutualités.