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En 2013, l'OMS a estimé l'incidence globale de la tuberculose à 9 million de cas, résultant en 1,5 million de décès liés à la maladie, pour la plupart dans les pays en développement. Au total, c'est un tiers de la population globale, soit deux milliards d'individus, qui sont infectés par la bactérie, en grande majorité, bien entendu, sous forme latente. Chez ces personnes, le risque de développer la maladie active pendant leur vie est de 10% et ces chiffres sont encore beaucoup plus importants chez les sujets infectés par le VIH, non traités (10% de risque annuel). Dans la plupart des cas, ce sont les poumons qui sont atteints, les formes extra-pulmonaires (méninges, reins, maladie de Pott,...) étant nettement plus rares. La tuberculose constitue - après le VIH/sida - la deuxième cause de décès lié à un agent infectieux isolé. Depuis plusieurs dizaines d'années, le traitement de base de la tuberculose est essentiellement représenté par l'isoniazide et la rifampicine. Lorsque la souche de mycobactéries tuberculeuses y est sensible, ce traitement permet de guérir plus de 90% des cas de tuberculose pulmonaire. Si ces traitements classiques de la tuberculose ont permis de limiter les dégâts provoqués par la tuberculose au cours de ces 20 dernières années, le développement de souches multirésistantes a eu un impact considérable sur les efforts déployés pour contrôler la maladie. En cause, bien souvent, l'utilisation inadéquate et/ou insuffisante des traitements disponibles, avec comme résultat l'émergence de la tuberculose pulmonaire multirésistante (MDR-TB, multiple Drug Resistant TuBerculosis), définie comme au minimum résistante aux traitements traditionnels - l'isoniazide et la rifampicine. Des cas de tuberculose pulmonaire multirésistante ont été identifiés dans toutes les régions de la planète et représentent désormais 5% de l'ensemble des nouveaux cas de tuberculose, soit environ un demi-million de nouveaux cas par an. Les pays les plus touchés sont la Chine et l'Inde (50% des cas), suivis de la Russie (9%). Aux Etats Unis, l'incidence de la tuberculose pulmonaire multirésistante est de l'ordre de 1% et en communauté Européenne de 2.4%, avec une nette prépondérance dans les pays d'Europe de l'Est. Jusqu'ici, la prise en charge de la tuberculose pulmonaire multirésistante nécessitait l'association d'au moins quatre médicaments autres que l'isoniazide et la rifampicine. Ces associations, dont l'efficacité, est plus faible par rapport à celle du traitement classique, peuvent en outre s'accompagner d'effets indésirables assez importants. Les durées de traitement sont également plus longues, et les taux de guérison n'atteignent que 50 à 75%. On a donc clairement affaire à ce qu'il est convenu d'appeler un 'besoin médical non rencontré'.Traitement de la tuberculose pulmonaire multirésistanteRecommandations de l'OMSPhase de traitement intensif : 4 à 6 mois Un médicament injectable associé à 3 ou 4 autres médicaments, y compris une fluoroquinolone et le pyrazinamide Phase d'entretien: 18 à 24 mois Même schéma sans traitement injectable et comprenant généralement le pyrazinamide La Commission Européenne a autorisé la mise sur le marché de Sirturo® dans l'ensemble des pays de la CE, le 5 mars 2014. La bedaquiline est indiquée pour le traitement de la tuberculose pulmonaire multirésistante chez l'adulte lorsqu'un autre régime thérapeutique est impossible à mettre en oeuvre en raison de problèmes de tolérance ou de résistance. Sponsored by :