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Le précédent gouvernement wallon PS-cdH avait approuvé en 2015 son premier Plan de lutte contre la pauvreté (PLCP), ciblant 50 mesures destinées à réduire la "déprivation matérielle" des plus précarisés. Son évaluation a été confiée à l'IWEPS qui publie son rapport lundi. Ces mesures concernaient diverses réformes du logement, l'alimentation, la tarification "progressive et solidaire" de l'énergie, le doublement du Fonds social de l'eau, etc. La santé y a reçu une place importante, avec le soutien à l'installation de généralistes en zones de pénurie, les maisons médicales, etc. Toutefois, "le PLCP n'a pas eu d'impact sur le développement des maisons médicales en Région wallonne entre 2015 et 2018", pointe l'IWEPS. Le moratoire décrété entre 2016 et 2018 par le gouvernement fédéral sur le développement de nouvelles maisons médicales n'explique que partiellement ce phénomène. Ainsi, sur les trois mesures concrètes citées dans le PLCP qui visaient à soutenir le développement des maisons médicales, deux d'entre elles avaient été conçues antérieurement au PLCP. Et ce dernier n'a pas eu d'effet sur leur mise en oeuvre. L'Institut reconnaît toutefois que les maisons médicales "facilitent l'accès aux soins pour les personnes précaires notamment grâce à un travail d'équipe interdisciplinaire, une fonction d'accueil développée et une stratégie financière élargie favorisant un accès financier aux soins." En matière de logement, la mesure du PLCP sur la sécurisation du paiement des loyers n'a pas été mise en place, pointe l'IWEPS, qui estime que "la situation des personnes précaires n'a pas évolué". Ainsi, un quart des ménages locataires wallons consacrent plus de 53% de leur revenu aux dépenses de logement (loyers, charges, assurances, etc.). Enfin, l'IWEPS rappelle que "l'aide alimentaire ne suffit pas à combattre la pauvreté." "Des politiques structurelles restent nécessaires (accès au logement, à l'énergie, revenus suffisants pour vivre...). Les collaborations entre les acteurs publics et associatifs permettent d'augmenter et de diversifier les sources d'approvisionnement." L'impact du changement de majorité à la Région en 2017 n'est pas mentionné dans le rapport.