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Le texte avait été déposé par plusieurs députés de la majorité (PS-DéFI-cdH) et de l'opposition (Ecolo et PTB). Le MR a voté contre car il juge caricaturale la posture de la résolution à l'égard de l'attitude du gouvernement fédéral actuel dans la mise en oeuvre du plan. Selon lui, la ministre fédérale de la Santé publique sortante (ndlr: Laurette Onkelinx - PS) n'avait prévu aucun budget pour entamer cette mise en oeuvre.La Belgique connaît un des plus hauts taux d'infections au sida diagnostiquées en Europe: 10,7 cas pour 100.000 habitants contre 5,7 cas en moyenne en Europe en 2011. Bruxelles est la plus touchée. On y a recensé plus de 20 diagnostics pour 100.000 habitants en 2013, et plus de deux diagnostics pour 1.000 tests effectués.Qui plus est, cette épidémie se double de l'augmentation de plusieurs épidémies d'infections sexuellement transmissibles.Dans sa résolution, le parlement de la CommissioncCommunautaire française de Bruxelles demande notamment aux ministres francophones bruxellois d'"interpeller le gouvernement fédéral, en concertation avec les autres entités fédérées, en vue de mettre en oeuvre, sans délai, le Plan national Sida" et de mettre en oeuvre les actions relevant de leur champ de compétences notamment en matière de prévention et de dépistage.Parmi les signataires de la proposition de résolution, Zoé Genot (Ecolo) a émis des craintes au sujet des menaces qui planent autour du soutien prévu pour le dépistage décentralisé et démédicalisé.Brabara d'Ursel a replacé l'adoption de la résolution dans le contexte de l'a réunion de haut niveau sur l'éradication du sida que tiendra l'Assemblée générale des Nations-Unies dans nonante jours. En cette semaine de célébration des droits de l'a femme, l'élue DéFi a mis en exergue l'exposition deux fois plus élevée de la gent féminine au risque d'infection par le VIH.Pour le MR, Jacques Brotchi a souligné que la ministre de la Santé du gouvernement Di Rupo n'avait assorti le plan VIH d'aucun budget alors qu'elle aurait encore eu le temps de le faire. Selon lui, la cellule interadministrative de l'INAMI, le SPF Santé Publique et le groupe de travail intercabinets préparent sa mise en oeuvre. Pour l'élu libéral, mettre sur pied un plan spécialement dédié au SIDA induit une sorte de concurrence malsaine entre les maladies, notamment entre celles qui sont médiatisées et les autres. Se faisant le relais du point de vue de Mme De Block, Jacques Brotchi, également praticien, comme la ministre fédérale, a jugé qu'un lien avec le médecin dans ce processus restait essentiel pour orienter le patient qui serait détecté positif.André du Bus (cdH) a concédé que le plan particulier mis en place par le gouvernement fédéral sortant était arrivé un peu tard et que le celui-ci avait très peu engagé les entités fédérées dans ce processus, ce qui n'a pas facilité la tâche de l'actuelle ministre (ndlr: Maggie De Block - Open vld). Mais cela n'empêche qu'il faut, selon lui, d'urgence un plan transversal impliquant tous les niveaux de pouvoir.