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Ainsi, en 2022, 92 corps ont été donnés à l'ULiège, contre 80 corps en 2021 (+15%). "On revient à un niveau pré-covid si on compare ces chiffres à l'année 2019, au cours de laquelle l'ULiège avait reçu 96 corps, par exemple" détaille Valérie Defaweux, de la Faculté de médecine de l'ULiège. "Au cours de l'année 2020, le nombre de dons a diminué en raison du coronavirus. Les facultés de médecine devaient refuser les corps car les dons étaient à ce moment-là interdits", analyse-t-elle. La chercheuse pointe par ailleurs une explosion de demandes au sein de la Faculté. Ces dernières répondent à un "besoin croissant de training sur cadavre lié notamment au développement et à l'évolution des techniques chirurgicales", explique la chercheuse.L'UCLouvain a, elle aussi, connu une augmentation du nombre de dons de corps en 2022. L'université a ainsi reçu 79 corps (contre 61 en 2021). L'UMons, en revanche, a vu son chiffre stagner avec 12 dons. Une stagnation qui s'explique par le "manque de place au sein de la chambre froide", explique Philippe Boelpap, prosecteur à la faculté de médecine. L'ULB, pour sa part, a enregistré 79 corps en 2022, un chiffre qui confirme un retour à la normale puisque durant les années pré-covid, le nombre de dons de corps était similaire.Même constat au nord du pays. La KU Leuven, par exemple, a reçu 134 corps en 2022, contre 129 en 2021, soit une augmentation d'environ 3,9%. À l'UGent, 133 corps ont été acceptés l'année dernière, contre 122 en 2021 (+10%). L'université de Flandre orientale a même dû introduire un gel temporaire des admissions. En outre, l'UHasselt a également vu ce nombre passer de 31 en 2021 à 40 l'année dernière (+29%).La VUB, pour sa part, a reçu 74 corps l'année dernière. "Nous avons remarqué une légère augmentation ces dernières années", déclare Aron De Smet, anatomiste de la VUB. "Nous récoltons aujourd'hui les fruits de l'attention médiatique dont le sujet a fait l'objet il y a dix ans" Ainsi, selon M. De Smet, il existe désormais un large soutien public en faveur du don de corps à la science. Même à Bruxelles, où de nombreuses personnes vivent avec des croyances religieuses qui rendent le don impossible, il semble qu'il y ait suffisamment de personnes favorables à envisager une telle procédure.Seule l'UAntwerpen a enregistré une baisse de 21%. L'université a reçu 85 corps l'année dernière, contre 108 en 2021. "Cette diminution est probablement due à la surmortalité pendant la pandémie et au fait que beaucoup de donneurs de corps sont morts prématurément en raison du coronavirus. Ces corps n'étaient pas autorisés à être utilisés", explique Luc Van Nassauw, président du centre de recherche en anatomie d'Anvers.