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Le gouvernement a (enfin) officialisé la trajectoire budgétaire de l'assurance maladie pour l'année prochaine. Et les économies ménageront le patient, se félicite d'emblée la ministre de la Santé. Mais la conjoncture étant ce qu'elle est, toutes les troupes doivent participer aux efforts de guerre.Conformément à la volonté de Maggie De Block de corriger le tir de certaines dépenses, les postes médicaux de garde sont donc restés dans le viseur." Les initiatives totalement nouvelles dans le cadre des postes médicaux de garde ne peuvent temporairement pas démarrer. Le budget d'investissement prévu à cet effet est gelé en attendant une analyse approfondie et le nouveau plan qui organise de façon cohérente les postes de garde, les services d'urgence et le numéro de triage 1733 ", réexplique la ministre De Block.Cela étant dit, suite à la levée de boucliers des cercles de généralistes et autres associations médicales au Nord comme au Sud du pays, la mesure a été adaptée pour garantir l'efficacité de ces structures jugées vitales pour l'accès aux soins." Les projets pour les postes de garde qui ont déjà été introduits mais pas encore approuvés, seront analysés à la lumière d'une nouvelle réglementation qui sera déterminée en fonction de la concertation médecins-mutualités ", précise la libérale flamande. Le fédéral a entendu la grogne des médecins La plupart des professionnels de la santé avaient frôlé l'apoplexie la semaine dernière en apprenant l'intention du gouvernement de geler les dépenses des PMG. Et pour cause, la ministre de la Santé s'était fixé pour but d'améliorer l'organisation et le fonctionnement des postes de garde. Ce que certains médecins avaient perçu comme une promesse de moyens supplémentaires.Mais la vision politique de la gestion des dépenses est plus pragmatique que généreuse. Pour le fédéral, il s'agit de remettre à niveau tout le financement des postes qui, comme tout le monde le sait, sont des projets pilotes. Par la force des choses, ces structures issues de la bonne volonté de généralistes ou d'hôpitaux ont reçu des financements très variables.Le gouvernement Michel et sa ministre de la Santé veulent dès lors financer les PMG sur base de critères objectifs. Pour ce faire, les décideurs ont demandé à la Commission nationale médico-mutualiste d'établir des conditions objectives le plus rapidement possible. La médicomut se réunit en décembre. Toutefois, pour ne plus être accusée d'esquiver la concertation, Maggie De Block va rencontrer les représentants des médecins généralistes dans le courant de la semaine prochaine. " L'idée est d'estimer les besoins avec eux tout en laissant aux partenaires médicaux et mutualistes le soin de définir les critères pertinents, pour tenir compte de la ruralité, des problèmes de sécurité en ville, des réalités du terrain ", a-t-on entendu à l'issue du Conseil des ministres. Moins gelées que prévu Reste à savoir ce qu'il va se passer une fois établis ces nouveaux fameux critères de financement des PMG . Le cabinet De Block a voulu réserver le détail des nouvelles perspectives aux acteurs qui seront prochainement consultés. " On ne veut pas nuire à la plus-value des postes de garde. Si les nouveaux projets doivent commencer, on ne veut pas investir dans des structures dont le fonctionnement optimal n'est pas assuré. Les projets prêts mais pas encore validés sont mis en stand by jusqu'à ce que la médico-mut fixent les critères. Le but est d'avoir des projets efficaces pour le patient et bien gérés, financièrement parlant ", remet en contexte Els Cleemput, directrice de la communication de la ministre de la Santé.Bonne nouvelle pourtant, selon des personnes proches du dossier, aussitôt que ces critères auront été établis, 5,25 millions d'euros seront maintenus sur le montant prévu dans la note budgétaire gouvernementale. Autrement dit, le gel ne représentera plus " que " 51% des 10,2 millions d'euros d'économies attendues. 4,95 millions seront donc libérés pour projets déjà dans le pipeline, qui sont rentrés à l'Inami mais n'avaient pas encore reçu l'aval du Comité de l'assurance.Interrogée sur l'exactitude de ces chiffres, la porte-parole de la ministre de la Santé confirme l'ordre de grandeur. " 4,9 millions d'euros seront investis en 2016 selon les nouvelles conditions. 4,9 millions pour de bons projets ", conclut Els Cleemput.François Remy> Suivez-nous sur les réseaux sociaux: @jdmedecin ou Le Jdm