Des motifs d'inquiétudes

L'avenir de la médecine et la médecine générale en particulier parait bien incertain. En deux ans de temps, des mutations qui se dessinaient se sont précisées, bien ou mal reçues par les patients et les praticiens. La téléconsultation en est un exemple. Augmentant la capacité de réponses des généralistes, elle soulève des questions de fracture sociale face à la numérisation. Elle précise l'éventualité de passage des consultations à des centres d'appel situés au diable vauvert et fonctionnant par une intelligence artificielle de plus en plus performante.

Les organisations médicales semblent tétanisées à force de partager la panique de la pandémie.

Des renvois par téléphone des cas suspects de covid 19 à l'hôpital donnent l'impression d'un hospitalo-centrisme dans lequel le généraliste ne soigne plus, mais fait le tri. La question " toussez dans le téléphone " n'encourage ni au dialogue singulier ni à la confiance dans la première ligne. Ce monopole de la première ligne est d'ailleurs en question depuis qu'elle cesse d'être indispensable à 22 h et fait place aux urgences hospitalières durant la nuit profonde. La surcharge invoquée a été l'occasion de l'accélération d'un transfert d'activités du généraliste à d'autres professions, comme les pharmaciens, désignés comme 1ère ligne de bobologie.

La liberté thérapeutique et même d'expression des médecins sont balayées par le Pouvoir. Qui décide en outre souverainement qui peut être soigné, quand et comment. Les organisations médicales semblent tétanisées à force de partager la panique de la pandémie.

Le GBO se renforce statutairement d'un comité consultatif et d'un bureau d'études

Dans ce contexte, la restructuration du GBO vise à renforcer la défense de la profession. Ses nouveaux statuts intègrent un comité consultatif et un bureau d'études : face au changement, le GBO indique qu'il accepte de chercher des voies nouvelles. C'est d'autant plus remarquable que le GBO, de par sa taille, ne dispose pas des fonds pharaoniques comme d'autres organisations, ni d'autant de subsides.

Apparemment, par une structuration statutaire, le GBO entend bien faire appel à une réflexion ouverte voire non politiquement correcte. Bien entendu, il possède sur d'autres organisations comme l'Absym, l'avantage d'être monodisciplinaire et unicommunautaire, ce qui peut entraîner une vision des intérêts plus cohérentes, encore que membre du Cartel, il doit tenir compte de ses partenaires.

La situation de l'Absym

A l'opposé, l'Absym cherche à augmenter le pouvoir présidentiel centralisé.

L'Absym été conçue comme une fédération de chambres régionales autonomes dont les dirigeants sont aidés par leurs bureaux techniques fonctionnant autour d'un ou des juristes et communicants.

Le principe de cette structure, c'est que ces techniciens, juristes et communicants des cinq chambres ont une double position. D'abord ils conseillent les dirigeants de leur chambre et leurs membres que ce soit pour des informations, des litiges ou conflits locaux, notamment avec les gestionnaires d'hôpitaux. Mais Ils sont aussi à la disposition du président national et c'est devenu au fil du temps leur tâche principale. L'avantage de ce système, c'est que le président et les négociateurs sont assurés de pouvoir faire appel en tout temps à l'un ou l'autre conseiller en fonction de leur plus ou moins grande expérience, de leur spécialisation ou de leur disponibilité. Une telle permanence est plus difficile à assurer par un seul ou même deux conseillers.

Lorsque dans une chambre, il y a un remplacement par des jeunes pas encore familiarisés avec certains aspects de l'usine à gaz que constituent les lois règlements et conventions AMI et hospitalières, de la comptabilité hospitalière ou de la nomenclature, il reste possible de faire appel à des vétérans dans une autre chambre. Et cela marche. Tous ces juristes ont couramment été consultés pendant des années. En contrepartie de ces services, l'Absym verse une petite intervention mensuelle aux chambres, rebaptisées sections régionales. Ainsi cette permanence coûte bien moins cher qu'un service central (...)

La Concentration des moyens et l'abandon du terrain

Quoiqu'il en soit, le Dr Devos a demandé que le président de l'Absym soit désormais assisté d'un directeur national qui ferait office de chef de cabinet du président fédéral. Le Dr Herry en lui succédant a précisé qu'il s'orientait quant à lui vers une formule d'assistance par deux universitaires dont il a même précisé la rémunération annuelle située à 150.000 euros, soit 300.000 euros, rémunération correspondant à des professionnels très spécialisées et très expérimentés (1).

Il ajoutait qu'il ne s'agirait pas forcément de juristes, ce qui serait pourtant logique puisqu'on attend d'eux une aide dans la confection de lois, conventions ou statuts, domaine qui n'est pas le préféré des médecins. Il a donné l'impression de songer à un profil donné ou une personne déterminée.

Si l'AADM obtenait satisfaction, ce serait le premier pas vers une modification fondamentale de la représentativité, reconnue monodisciplinaire.

Ce nouveau staff national aussi important et coûteux remplacerait forcément le recours aux chambres régionales. Cela remettrait logiquement en question la justification du versement actuel aux chambres régionales d'une partie des subsides de l'Inami. Les interventions des juristes des chambres ainsi remplacés deviendraient en effet sans objet. On basculerait ainsi dans une centralisation de la direction. Cela représenterait une révolution dans la structure de l'Absym, née avec l'obsession de la proximité du terrain et d'un partage du pouvoir, par rejet de la gestion centralisée impuissante de l'Association médicale Belge en 1963.

L'AADM attend le salut de son ministre

Le troisième syndicat, l'Alliantie Artsenbelang en Domus medica, composé au départ uniquement de généralistes flamands, a aussi ses problèmes. Il devrait intégrer un minimum de spécialistes et s'étendre aux autres régions pour répondre aux critères de représentativité nationale, à moins d'obtenir de ses amis au gouvernement la suspension des règles en sa faveur, comme cela a été le cas pour deux élections. Une tentative est en route dans ce sens. Le bras de fer qu'elle a initié entre le gouvernement et l'Absym a une portée dépassant les prochaines élections. Si l'AADM obtenait satisfaction, ce serait le premier pas vers une modification fondamentale de la représentativité, reconnue monodisciplinaire et régionale. Le GBS reprendrait une place face au GBO.

Les trois organisations reconnues se mettent en ordre de bataille en vue des prochaines élections, et du monde nouveau.

(1) Jdm 13/09/21 14/00, Medi-sphère 15/ 9/ 2021 et Jdm 07/10 /21 10 :20

L'avenir de la médecine et la médecine générale en particulier parait bien incertain. En deux ans de temps, des mutations qui se dessinaient se sont précisées, bien ou mal reçues par les patients et les praticiens. La téléconsultation en est un exemple. Augmentant la capacité de réponses des généralistes, elle soulève des questions de fracture sociale face à la numérisation. Elle précise l'éventualité de passage des consultations à des centres d'appel situés au diable vauvert et fonctionnant par une intelligence artificielle de plus en plus performante.Des renvois par téléphone des cas suspects de covid 19 à l'hôpital donnent l'impression d'un hospitalo-centrisme dans lequel le généraliste ne soigne plus, mais fait le tri. La question " toussez dans le téléphone " n'encourage ni au dialogue singulier ni à la confiance dans la première ligne. Ce monopole de la première ligne est d'ailleurs en question depuis qu'elle cesse d'être indispensable à 22 h et fait place aux urgences hospitalières durant la nuit profonde. La surcharge invoquée a été l'occasion de l'accélération d'un transfert d'activités du généraliste à d'autres professions, comme les pharmaciens, désignés comme 1ère ligne de bobologie.La liberté thérapeutique et même d'expression des médecins sont balayées par le Pouvoir. Qui décide en outre souverainement qui peut être soigné, quand et comment. Les organisations médicales semblent tétanisées à force de partager la panique de la pandémie.Dans ce contexte, la restructuration du GBO vise à renforcer la défense de la profession. Ses nouveaux statuts intègrent un comité consultatif et un bureau d'études : face au changement, le GBO indique qu'il accepte de chercher des voies nouvelles. C'est d'autant plus remarquable que le GBO, de par sa taille, ne dispose pas des fonds pharaoniques comme d'autres organisations, ni d'autant de subsides.Apparemment, par une structuration statutaire, le GBO entend bien faire appel à une réflexion ouverte voire non politiquement correcte. Bien entendu, il possède sur d'autres organisations comme l'Absym, l'avantage d'être monodisciplinaire et unicommunautaire, ce qui peut entraîner une vision des intérêts plus cohérentes, encore que membre du Cartel, il doit tenir compte de ses partenaires.A l'opposé, l'Absym cherche à augmenter le pouvoir présidentiel centralisé.L'Absym été conçue comme une fédération de chambres régionales autonomes dont les dirigeants sont aidés par leurs bureaux techniques fonctionnant autour d'un ou des juristes et communicants.Le principe de cette structure, c'est que ces techniciens, juristes et communicants des cinq chambres ont une double position. D'abord ils conseillent les dirigeants de leur chambre et leurs membres que ce soit pour des informations, des litiges ou conflits locaux, notamment avec les gestionnaires d'hôpitaux. Mais Ils sont aussi à la disposition du président national et c'est devenu au fil du temps leur tâche principale. L'avantage de ce système, c'est que le président et les négociateurs sont assurés de pouvoir faire appel en tout temps à l'un ou l'autre conseiller en fonction de leur plus ou moins grande expérience, de leur spécialisation ou de leur disponibilité. Une telle permanence est plus difficile à assurer par un seul ou même deux conseillers.Lorsque dans une chambre, il y a un remplacement par des jeunes pas encore familiarisés avec certains aspects de l'usine à gaz que constituent les lois règlements et conventions AMI et hospitalières, de la comptabilité hospitalière ou de la nomenclature, il reste possible de faire appel à des vétérans dans une autre chambre. Et cela marche. Tous ces juristes ont couramment été consultés pendant des années. En contrepartie de ces services, l'Absym verse une petite intervention mensuelle aux chambres, rebaptisées sections régionales. Ainsi cette permanence coûte bien moins cher qu'un service central (...)Quoiqu'il en soit, le Dr Devos a demandé que le président de l'Absym soit désormais assisté d'un directeur national qui ferait office de chef de cabinet du président fédéral. Le Dr Herry en lui succédant a précisé qu'il s'orientait quant à lui vers une formule d'assistance par deux universitaires dont il a même précisé la rémunération annuelle située à 150.000 euros, soit 300.000 euros, rémunération correspondant à des professionnels très spécialisées et très expérimentés (1).Il ajoutait qu'il ne s'agirait pas forcément de juristes, ce qui serait pourtant logique puisqu'on attend d'eux une aide dans la confection de lois, conventions ou statuts, domaine qui n'est pas le préféré des médecins. Il a donné l'impression de songer à un profil donné ou une personne déterminée.Ce nouveau staff national aussi important et coûteux remplacerait forcément le recours aux chambres régionales. Cela remettrait logiquement en question la justification du versement actuel aux chambres régionales d'une partie des subsides de l'Inami. Les interventions des juristes des chambres ainsi remplacés deviendraient en effet sans objet. On basculerait ainsi dans une centralisation de la direction. Cela représenterait une révolution dans la structure de l'Absym, née avec l'obsession de la proximité du terrain et d'un partage du pouvoir, par rejet de la gestion centralisée impuissante de l'Association médicale Belge en 1963.Le troisième syndicat, l'Alliantie Artsenbelang en Domus medica, composé au départ uniquement de généralistes flamands, a aussi ses problèmes. Il devrait intégrer un minimum de spécialistes et s'étendre aux autres régions pour répondre aux critères de représentativité nationale, à moins d'obtenir de ses amis au gouvernement la suspension des règles en sa faveur, comme cela a été le cas pour deux élections. Une tentative est en route dans ce sens. Le bras de fer qu'elle a initié entre le gouvernement et l'Absym a une portée dépassant les prochaines élections. Si l'AADM obtenait satisfaction, ce serait le premier pas vers une modification fondamentale de la représentativité, reconnue monodisciplinaire et régionale. Le GBS reprendrait une place face au GBO.Les trois organisations reconnues se mettent en ordre de bataille en vue des prochaines élections, et du monde nouveau.(1) Jdm 13/09/21 14/00, Medi-sphère 15/ 9/ 2021 et Jdm 07/10 /21 10 :20