...

Selon Yan-Chao Li et ses collègues, des preuves de plus en plus nombreuses laissent penser que les coronavirus ne sont pas toujours confinés aux voies respiratoires et qu'ils peuvent également envahir le système nerveux central induisant des maladies neurologiques.Des travaux ont montré que la propension neuroinvasive est une caractéristique commune des coronavirus. Compte tenu de la grande similitude entre le SARS-CoV et le SARS-CoV-2, il est fort probable que ce dernier possède un potentiel similaire. D'après une enquête épidémiologique sur le COVID-19, le temps médian entre d'une part le premier symptôme et d'autre part la dyspnée, l'admission à l'hôpital et les soins intensifs, est respectivement de 5, 7 et 8 jours. Par conséquent, la période de latence peut être suffisante pour permettre au virus d'entrer et de détruire les neurones médullaires. Des études précédentes ont signalé que certains patients infectés par le SARS-CoV-2 présentent des signes neurologiques tels que des maux de tête (environ 8 %), mais aussi des nausées et des vomissements (1%). Plus récemment, une étude portant sur 214 patients atteints de COVID-19 a également révélé qu'environ 88 % (78/88) des patients atteints de la forme grave présentent des manifestations neurologiques, notamment des maladies cérébrovasculaires aiguës et des troubles de la conscience.Les chercheurs observent aussi que l'infection au SRAS-CoV a été signalée dans le cerveau de patients et d'animaux de laboratoire dont le tronc cérébral était fortement infecté. En outre, certains coronavirus se sont révélés capables de se propager via une voie connectée aux synapses vers le centre cardiorespiratoire médullaire à partir des mécanorécepteurs et des chimiorécepteurs des poumons et des voies respiratoires inférieures.Compte tenu de la forte similitude entre le SRAS‐CoV et le SRAS‐CoV-2, il reste à préciser si la neuroinvasion potentielle du SRAS‐CoV-2 est partiellement responsable de l'insuffisance respiratoire aiguë, symptôme le plus caractéristique des patients atteints de COVID‐19. La prise de conscience de cette possibilité peut avoir une importance déterminante pour la prévention et le traitement de l'insuffisance respiratoire induite par le SRAS-CoV-2, notent les auteurs.(référence : Journal of Medical Virology, 17 mars 2020, doi : 10.1002/jmv.25728)