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"Les problèmes de santé mentale auprès de la population active sont devenus un grave problème en Belgique, tout comme dans la plupart des autres économies développées", a souligné Yves Leterme, secrétaire général-adjoint de l'OCDE, en présentant à Bruxelles les résultats d'une vaste étude.La perte de productivité et les coûts en soins de santé et allocations sociales se chiffrent au total à 3,4% du PIB national, a ajouté l'ancien Premier ministre belge.Un tiers des demandes d'octroi d'allocations d'invalidité est aujourd'hui motivé par des problèmes mentaux. Et quatre travailleurs sur cinq reconnaissent une baisse de productivité en raison de leur état de santé mentale.Chez les chômeurs aussi, la situation est préoccupante, puisqu'un tiers des demandeurs d'emploi souffre de problèmes psychologiques."Cette problématique a été trop longtemps négligée par les décideurs politiques. C'est un tabou", déplore M. Leterme.La Belgique dispose pourtant d'un bon cadre pour s'attaquer au problème. Le pays est doté d'une législation avancée sur la prévention des troubles psychiques sur le lieu de travail, souligne Veerle Miranda, qui a coordonné l'étude de l'OCDE. "Les entreprises sont obligées de réaliser une analyse des risques et de développer un plan de prévention. Seulement cette loi n'est pas assez connue. Elle est en outre assortie de sanctions trop faibles".L'OCDE salue par ailleurs dans son rapport la réforme en Belgique des soins psychiatriques, qui a permis un glissement des hospitalisations vers davantage de soins à domicile."Ce changement intervient il vrai plus tard que dans d'autres pays européens, mais il est de plus grande ampleur. Cette réforme est l'occasion idéale pour renforcer la collaboration entre les services d'emploi et de formation, les médecins du travail et les entreprises", précise Mme Miranda.