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La N-VA a bien commencé l'année 2018. Bart De Wever a menacé de quitter le gouvernement Michel si l'on touche à un cheveu de son Secrétaire d'Etat à l'Asile et l'Immigration, Théo Francken. Ce dernier étant poussé à démissionner par les partis d'opposition pour son attitude face aux réfugiés soudanais.Quelques jours plus tôt c'est une députée fédérale N-VA qui s'est illustrée. Yoleen Van Camp a proposé de ne plus accorder de prothèse de genou aux personnes de plus 95 ans ou atteintes de démence, pour des questions d'économies. Histoire de réduire le coût de ces prothèses qui atteindrait 200 millions d'euros par an. Pour la députée N-VA leur pose devrait être limitée chez les personnes âgées de plus de 95 ans et ne plus être envisagée pour celles qui souffrent de démence, a-t-elle affirmé.Plusieurs politiciens ont réagi vivement via les réseaux sociaux à cette proposition. Pour Ahmed Laaouej, député fédéral socialiste, cette proposition est "ignoble". "Les soins de santé ne peuvent être réservés à des catégories ainsi définies. La qualité du système de santé belge est justement l'accessibilité à tous à une médecine de qualité", a protesté Laurette Onkelinx, ancienne ministre fédérale de la Santé publique et des Affaires sociales.La ministre de la Santé publique et des Affaires sociales a déclaré dans la presse qu'il est exclu de priver de prothèses des personnes très âgées ou atteintes de démence. Elle refuse d'ouvrir un débat sur un tel sujet. "Nous n'allons pas économiser en refusant à ces gens, sur la base de critères rigides, le droit à une prothèse de genou. Il appartient aux médecins de faire une analyse attentive patient par patient, et c'est ce qu'ils font déjà aujourd'hui" (lire à ce sujet l'interview du Pr Thienpont en page 8).Pour Jean-Paul Joris, ancien directeur médical de la Clinique St-Luc de Bouge, ce problème est complexe. Il recommande dans une telle situation une approche multidisciplinaire (entre au moins un gériatre et un orthopédiste). "Tout est question de nuances et d'un jugement éclairé conforme à l'éthique médicale", commente ce "sage" de la profession. Et de souligner que le prix d'une prothèse de genou peut varier de un à dix.