Christie Morreale (PS) a réuni lundi l'ensemble des représentants des généralistes wallons, les syndicats de médecins (Absym et GBO), la SSMG, la Fédération des Maisons médicales, le Centre de Crise régional, l'AVIQ et l'Institut de Santé publique, Sciensano.

La rencontre a duré environ deux heures, avec une heure consacrée à une séance de questions/réponses. Les médecins ont exprimé notamment leurs inquiétudes quant à un risque de pénurie de masques de protection ou de tests de dépistage, et ont posé des questions entre autres sur le transport des échantillons. Ils ont aussi formulé des recommandations telles que créer des " bassins de dépistage ", où un cabinet de référence pour une région donnée effectuerait spécifiquement les dépistages, ou encore créer des équipes médicales spécialisées. " Toutes les inquiétudes et recommandations seront transmises au fédéral et aux entités fédérées ", assure la porte-parole de la ministre. Les pandémies relèvent en effet du Fédéral ce qui devrait augmenter l'efficacité de la lutte contre le virus. Un prochain comité de concertation sera organisé mercredi matin. Par ailleurs, une campagne nationale de sensibilisation devrait suivre, pilotée par le fédéral.

Envoyer un malade à l'hôpital est une bêtise.

Masques en tissu

" Etant donné la pénurie de masques, nous nous sommes demandés quel intérêt il y a à recommander d'en porter ", précise le Dr Luc Herry, vice-président de l'Absym et qui y représente la médecine générale. " Nous avons donc discuté de la possibilité d'en concocter en tissu. Pour autant qu'on trouve la bonne texture, l'avantage du tissu est qu'on peut le fabriquer en Belgique et qu'il est lavable dont réutilisable. Pour pallier les gouttelettes respiratoires, ce devrait être suffisant. "

Luc Herry a proposé, plutôt que d'envoyer tous les MG au front pour trois ou quatre malades en tout, de former des " MG spécialisés " - un pour cent cas. Le Dr Herry est plutôt rassurant. Il ne croit pas à une épidémie massive : la région de Huwan, la plus touchée, compte 40.000 contaminés/million d'habitants, la Chine, 50/million. Si la Belgique devait même arriver à ce dernier chiffre, ce serait gérable. Les épidémiologistes les plus sérieux tablent sur 2.000-3.000 contaminations.

A cet égard, l'opinion du Dr Philippe Devos, intensiviste au CHC de Liège et président de l'Absym, publiée en ligne par le jdM et largement répercutée a été surinterprétée. Les 50.000 morts annoncées par le Dr Devos étaient, comme il le disait lui-même, une fourchette plus que haute : apocalyptique. Il concluait d'ailleurs : " Dans le pire scenario, 0,4% des Belges mourront, en large majorité dans les plus de 80 ans. Arrêtez la psychose. "

Pas encore de traitement

Au niveau des traitements, le Dr Herry précise que le traitement anti-palu n'est pas prêt et qu'on ne peut attendre un vaccin pour tout de suite. Israël a annoncé un vaccin dans quelques semaines et le ministre US de la Santé dans quelques mois mais cela semble trop optimiste. " Un traitement préventif serait l'idéal. Mais il ne faut pas paniquer. Le confinement reste la meilleur arme. Les MG doivent éviter la bêtise d'amener le malade au cabinet ou de l'envoyer à l'hôpital. Si on confine les infectés, l'épidémie n'estompera pas vite. Le coronavirus ne survit que trois heures et les gouttelettes respiratoires tombent au sol, contrairement au virus de la rougeole qui se répand tout seul. Un bon savon suffit si on se lave les mains 40 secondes. Pas besoin d'un désinfectant... On compte aujourd'hui 3.000 morts, l'équivalent du nombre de morts dans un accident de la route quotidiennement dans le monde(la grippe saisonnière tue 1.000 personnes par an en Belgique, ndlr). Il ne faut pas paniquer. "

En attendant, les recommandations au généraliste sont les suivantes : le dépistage à envoyer au laboratoire concerne uniquement les personnes qui présentent des signes cliniques, venant d'une zone épidémique ou ayant été en contact avec une personne infectée. Ce n'est que dans ces cas que le test est remboursé. " Il est inutile d'inonder les laboratoires d'analyse de tests inutiles. " Quant aux patients asymptomatiques, ils sont peu contagieux, rappelle le Dr Herry. " Les jeunes patients de moins de neuf ans ont une immunité qui répond bien au virus. Ce sont les personnes âgées qui sont plus vulnérables. Les MG ne doivent pas paniquer. La presse générale est trop anxiogène... "

Signalez un cas suspect à : Région de Buxelles-Capitale : Tél. 0478/77.77.08 | e-mail : notif-hyg@ccc.brussels) ; Région wallonne (AVIQ) (Wallonie et Cantons de l'est) : Tél. 071/205.105 ou 071/337.777 | e-mail : surveillance.sante@aviq.be

Le MG, premier contact en cas de suspicion en entreprise

" Pour le diagnostic et le traitement des malades, le médecin généraliste est le premier point de contact ", précise Mensura, service externe de prévention et de protection au travail. " Ce n'est pas le rôle du médecin du travail d'examiner un employé à la recherche d'une éventuelle infection. " Cette tâche est confiée au médecin généraliste, et - dans un deuxième temps - aux hôpitaux, comme le prévoit le SPF Santé publique. Le médecin du travail aide toutefois les employeurs à mettre en oeuvre les mesures adaptées sur le lieu de travail afin d'éviter une éventuelle contamination.

Les conseils de Sciensano/SSMG

La transmission se fait de personne à personne par gouttelettes. Les symptômes les plus fréquents sont la fièvre, la toux et la dyspnée. L'infection peut causer une maladie bénigne, une pneumonie légère ou une pneumonie sévère. Les diagnostics sont effectués par le Centre national de référence pathogènes respiratoires (UZ Leuven). La décision de demander un test est prise en concertation avec le médecin chargé du contrôle des maladies infectieuses de la province ou région.

Est suspecte toute personne avec de la fièvre et des symptômes cliniques d'une infection respiratoire (toux ou difficultés respiratoires) ET un historique de voyage dans les 14 jours avant le début des symptômes dans un pays/région avec une transmission soutenue, soit : Chine (Hong Kong et Macao inclus), Corée du Sud, Iran, Italie (provinces de Lombardie, Vénétie et Emilie Romane) OU un contact étroit avec un cas confirmé, par un test de laboratoire, de Covid-19 dans les 14 jours avant le début des symptômes de votre patient.

Un contact étroit est défini de la manière suivante : les cohabitants du patient Covid-19 au cours de la journée qui précède le début des symptômes chez ce patient. Les personnes qui, le jour précédant l'apparition des symptômes chez le patient Covid-19, ont eu un contact intense c.-à-d. être resté, dans un rayon de 1,5 m, pendant plus de quatre heures au total. Les personnes ayant voyagé avec le patient Covid-19, quel que soit le mode transport, le patient étant assis à une ou deux places du contact (dans n'importe quelle direction). Les personnes exposées en milieu de soins, en particulier ayant donné des soins directs au patient Covid-19, ayant travaillé avec du personnel de soins malade, ayant visité un patient ou étant restée dans le même environnement qu'un patient Covid-19.

Christie Morreale (PS) a réuni lundi l'ensemble des représentants des généralistes wallons, les syndicats de médecins (Absym et GBO), la SSMG, la Fédération des Maisons médicales, le Centre de Crise régional, l'AVIQ et l'Institut de Santé publique, Sciensano.La rencontre a duré environ deux heures, avec une heure consacrée à une séance de questions/réponses. Les médecins ont exprimé notamment leurs inquiétudes quant à un risque de pénurie de masques de protection ou de tests de dépistage, et ont posé des questions entre autres sur le transport des échantillons. Ils ont aussi formulé des recommandations telles que créer des " bassins de dépistage ", où un cabinet de référence pour une région donnée effectuerait spécifiquement les dépistages, ou encore créer des équipes médicales spécialisées. " Toutes les inquiétudes et recommandations seront transmises au fédéral et aux entités fédérées ", assure la porte-parole de la ministre. Les pandémies relèvent en effet du Fédéral ce qui devrait augmenter l'efficacité de la lutte contre le virus. Un prochain comité de concertation sera organisé mercredi matin. Par ailleurs, une campagne nationale de sensibilisation devrait suivre, pilotée par le fédéral." Etant donné la pénurie de masques, nous nous sommes demandés quel intérêt il y a à recommander d'en porter ", précise le Dr Luc Herry, vice-président de l'Absym et qui y représente la médecine générale. " Nous avons donc discuté de la possibilité d'en concocter en tissu. Pour autant qu'on trouve la bonne texture, l'avantage du tissu est qu'on peut le fabriquer en Belgique et qu'il est lavable dont réutilisable. Pour pallier les gouttelettes respiratoires, ce devrait être suffisant. "Luc Herry a proposé, plutôt que d'envoyer tous les MG au front pour trois ou quatre malades en tout, de former des " MG spécialisés " - un pour cent cas. Le Dr Herry est plutôt rassurant. Il ne croit pas à une épidémie massive : la région de Huwan, la plus touchée, compte 40.000 contaminés/million d'habitants, la Chine, 50/million. Si la Belgique devait même arriver à ce dernier chiffre, ce serait gérable. Les épidémiologistes les plus sérieux tablent sur 2.000-3.000 contaminations.A cet égard, l'opinion du Dr Philippe Devos, intensiviste au CHC de Liège et président de l'Absym, publiée en ligne par le jdM et largement répercutée a été surinterprétée. Les 50.000 morts annoncées par le Dr Devos étaient, comme il le disait lui-même, une fourchette plus que haute : apocalyptique. Il concluait d'ailleurs : " Dans le pire scenario, 0,4% des Belges mourront, en large majorité dans les plus de 80 ans. Arrêtez la psychose. "Au niveau des traitements, le Dr Herry précise que le traitement anti-palu n'est pas prêt et qu'on ne peut attendre un vaccin pour tout de suite. Israël a annoncé un vaccin dans quelques semaines et le ministre US de la Santé dans quelques mois mais cela semble trop optimiste. " Un traitement préventif serait l'idéal. Mais il ne faut pas paniquer. Le confinement reste la meilleur arme. Les MG doivent éviter la bêtise d'amener le malade au cabinet ou de l'envoyer à l'hôpital. Si on confine les infectés, l'épidémie n'estompera pas vite. Le coronavirus ne survit que trois heures et les gouttelettes respiratoires tombent au sol, contrairement au virus de la rougeole qui se répand tout seul. Un bon savon suffit si on se lave les mains 40 secondes. Pas besoin d'un désinfectant... On compte aujourd'hui 3.000 morts, l'équivalent du nombre de morts dans un accident de la route quotidiennement dans le monde(la grippe saisonnière tue 1.000 personnes par an en Belgique, ndlr). Il ne faut pas paniquer. "En attendant, les recommandations au généraliste sont les suivantes : le dépistage à envoyer au laboratoire concerne uniquement les personnes qui présentent des signes cliniques, venant d'une zone épidémique ou ayant été en contact avec une personne infectée. Ce n'est que dans ces cas que le test est remboursé. " Il est inutile d'inonder les laboratoires d'analyse de tests inutiles. " Quant aux patients asymptomatiques, ils sont peu contagieux, rappelle le Dr Herry. " Les jeunes patients de moins de neuf ans ont une immunité qui répond bien au virus. Ce sont les personnes âgées qui sont plus vulnérables. Les MG ne doivent pas paniquer. La presse générale est trop anxiogène... "