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Déjà associé au risque accru de certains événements cardiovasculaires graves, comme l'infarctus et l'AVC, l'épuisement, qui se caractérise par une fatigue extrême, une perte d'énergie, une baisse de moral et de l'irritabilité, pourrait favoriser le risque de développer une fibrillation auriculaire, la forme d'arythmie cardiaque la plus courante, potentiellement grave. C'est la première fois qu'une telle association est rapportée. Des chercheurs de l'University of Southern California à Los Angeles ont analysé les données de plus de 11 445 personnes participant à l'étude Atherosclerosis Risk in Communities, qui ne présentaient pas de fibrillation auriculaire au début de l'étude en 1990-1992. Ils ont examiné à plusieurs reprises leur colère, leur épuisement, la prise éventuelle d'antidépresseurs et leur soutien social et ont comparé ces mesures au nombre de participants ayant contracté une fibrillation auriculaire au cours de l'étude, identifiée par un électrocardiogramme, une décharge d'hôpital codant pour cette pathologie et des certificats de décès.Un total de 2 220 cas de fibrillation auriculaire incidente ont été détectés sur un suivi médian de 23,4 ans. L'analyse montre que les participants présentant les niveaux les plus élevés de "burn out" et ceux qui ont déclaré utiliser un antidépresseur ont respectivement un risque accru de 45% et de 37% de fibrillation auriculaire au cours du suivi par rapport à ceux qui ne présentent pas ou peu de signes d'épuisement. En revanche, aucun lien significatif n'a été trouvé entre cette arythmie cardiaque et la colère ou un mauvais soutien social.Bien qu'une étude plus approfondie soit nécessaire pour mieux comprendre le lien entre "burn-out" et fibrillation auriculaire, le Dr Parveen Garg évoque l'augmentation de l'inflammation et du stress physiologique corporel provoqués par l'épuisement. "Lorsque ces deux réponses sont déclenchées de manière chronique, elles peuvent avoir des effets graves et dommageables sur le tissu cardiaque, ce qui pourrait mener au développement de l'arythmie," précise-t-il.(références : European Association of Preventive Cardiology, 13 janvier 2020, doi.org/10.1177/2047487319897163, et doi.org/10.1177/2047487319898022)