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Pour établir ce constat, les chercheurs de l'Université de l'Illinois à Chicago ont donné de l'alcool à des rats " adolescents " pendant deux jours consécutifs, puis de l'eau pendant deux jours. Ils ont ensuite répété ce modèle sur une période de deux semaines. En analysant les tissus de l'amygdale des rongeurs, les auteurs ont observé qu'une fois devenus adultes, les spécimens auxquels on avait imposé la biture express préféraient spontanément l'alcool à l'eau et se montraient aussi plus stressés, même quand ils n'étaient pas sous l'emprise d'alcool. Les scientifiques ont également découvert des changements épigénétiques durables dans le cerveau des rongeurs, plus précisément des modifications de protéines, les histones et la HDAC2, qui sont impliquées dans la façon dont l'ADN est enroulé. Héréditaires, ces changements dégradent la capacité du cerveau à créer de nouvelles connexions entre les neurones, nécessaires à l'adolescence, perturbent directement sa maturation et entraînent une anxiété accrue chez l'adulte. Heureusement ce phénomène n'est peut-être pas irréversible. Les chercheurs ont administré aux rats un médicament anticancéreux qui bloque l'activité de HDAC2, ce qui a permis de restaurer l'expression des gènes nécessaires à la formation des synapses, les animaux étant alors moins anxieux et moins dépendants à l'alcool.