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" Chaque province doit compter deux médecins dans son service médical. Il y a clairement un manque en Flandre-Occidentale et à Anvers. Nous avons également besoin de renfort à Bruxelles, dans le Limbourg et à Liège. Nous engageons cette année quatre médecins et en engagerons quatre autres début 2019. " Depuis cette année, le docteur Wynsberghe se trouve à la tête de la police médicale. Il est lui-même actif dans ce service depuis trois décennies.Les médecins auront pour mission d'évaluer l'inaptitude au travail des agents, c'est-à-dire de vérifier que leur absence se justifie toujours et, éventuellement, de les affecter à un poste plus adapté. Même si les agents ne sont peutêtre plus à 100 % aptes, ils peuvent donc toujours contribuer de manière optimale.Par ailleurs, les médecins qui souhaitent travailler pour le service médical doivent idéalement être rompus à la médecine d'urgence et avoir quelques affinités avec les tâches qui incombent au corps de police. " Les médecins seront amenés à fournir un soutien médical aux agents de police, lors des missions dangereuses, comme l'accompagnement lors d'une manifestation de masse. C'est cette double mission qui rend le travail si excitant ", rappelle Dirk Wynsberghe qui, jusqu'en 2008, combinait encore ce job avec sa pratique de médecine générale et travaille actuellement toujours aux urgences.La politique de réactivation sera donc la mission principale. En concertation avec l'employeur direct (la section locale ou fédérale de la police) et le médecin du travail, il incombera de trouver le poste adapté, compte-tenu des limites de la personne. Ce challenge requiert une approche innovante et multidisciplinaire, souligne le docteur Wynsberghe. " Les agents de police doivent aujourd'hui travailler plus longtemps, mais ce n'est pas parce que vous prenez de l'âge que les bagarres de café deviennent moins dangereuses. D'un autre côté, il n'est pas aisé de trouver des tâches non policières à des agents ayant certaines limites, d'autant plus que la réforme de la police a mené au recrutement de nombreux civils afin de pourvoir ces postes justement. "" Je reste profondément convaincu que la réactivation constitue une vraie forme de traitement : trouver la description du job qui correspond aux aptitudes d'une personne. Il faut pouvoir faire preuve d'empathie et d'écoute, suivre son instinct de généraliste. Je fais ce métier avec coeur et dévouement depuis le 1er août 1988. "" La plupart des médecins qui travaillent aujourd'hui au service médical ont été engagés à la fin des années 80, à l'époque où il y avait trop de généralistes. Ceux-ci cherchaient donc souvent plus de sécurité, par le biais d'un job complémentaire. La donne a changé, puisqu'il manque aujourd'hui de généralistes. Nous nous efforçons de rendre ce job financièrement attrayant. Le salaire est celui d'un temps plein, mais nous n'exigeons que 28 heures de présence. Les conditions de travail sont flexibles. Les médecins peuvent ainsi ne venir que quatre jours/semaine ou seulement les matins chaque jour... "" Nous avons du budget pour huit nouveaux médecins, mais espérons aussi constituer une réserve de recrutement. En 2020, le premier médecin du service médical prendra sa pension et sur une période de cinq ans, la plupart partiront également. Ma mission est d'engager d'ici là de jeunes médecins qui ont déjà de l'expérience ", conclut-il.Wouter Colson