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La convention signée jeudi est un "gentlemen's agreement" invitant les médecins à "envisager en âme et conscience" la prescription d'un biosimilaire, à chaque fois que cela est possible, tout en conservant leur liberté thérapeutique, a indiqué jeudi Maggie De Block. Le texte s'inscrit dans le cadre du Pacte d'avenir conclu en juillet dernier avec l'industrie pharmaceutique, qui prévoit d'offrir des perspectives aux biosimilaires par des mesures négociées et ciblées.La convention conclue jeudi entre en vigueur avec effet rétroactif le 1er janvier avec des objectifs pour les biosimilaires de l'EPO (traitement de la baisse du taux de globules rouges), du filgrastim (traitement de la baisse du taux de globules blancs) et de l'infliximab (traitement, entre autres, de l'arthrite rhumatoïde, du psoriasis et de la maladie de Crohn).Un groupe de travail assurera un suivi permanent de la consommation de ces trois biosimilaires. Une première évaluation générale est prévue le 1er juillet prochain. "S'il apparaît à ce moment-là que la consommation d'un ou plusieurs de ces biosimilaires n'a pas augmenté, des mesures législatives suivront pour atteindre les objectifs", a annoncé Mme De Block.La ministre a insisté sur la nécessité d'adopter les biosimilaires dans les hôpitaux. Alors que leur utilisation y est fréquente dans les autres pays de l'Union européenne, ce n'est pas le cas en Belgique qui rate, selon elle, une opportunité de dégager suffisamment de marges dans le secteur des médicaments pour favoriser l'innovation. La situation belge s'explique en partie par le système de financement des hôpitaux que la ministre s'apprête à revoir. Par ailleurs, les biosimilaires restent encore trop souvent accueillis avec scepticisme par les médecins et pharmaciens cliniques belges, alors que leur efficacité et sûreté ont été démontrées, les normes encadrant ces produits étant tout aussi strictes que pour les autres médicaments, a argumenté Mme De Block.La part de marché moyenne dans l'Union européenne s'élève à 43% pour le biosimilaire de l'EPO et à 81% pour celui du filgrastim. Cette part de marché s'élève respectivement à 0 et 2% dans les hôpitaux belges, selon la Commission européenne.