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Au sein du SECM, le partage de connaissance et la collaboration entre le nord et le sud dans les domaines d'expertise sont importants. "Ce fonctionnement garantit pour l'ensemble du pays le recours à des procédures justes et identiques. Le traitement est uniforme. Avant, quand il y avait encore un médecin inspecteur général francophone et un néerlandophone, ce n'était pas toujours le cas. Maintenant, il y a un seul médecin inspecteur-général qui a deux adjoints", explique Bernard Hepp. Le fonctionnaire-dirigeant décide en consultant les membres de son bureau et en impliquant les inspecteurs. En dix ans, 937 dossiers ont été traités.Tout n'a pas toujours été rose, témoigne le Dr Hepp en revenant sur ses 18 années au SECM. "Les premières années ont été difficiles, un voyage en solitaire, froid. D'abord, j'ai dû me détacher du réseau CPV de l'époque. En tant que fonctionnaire-dirigeant , je devais rompre ce lien. Pas simple. Cela valait aussi pour mes connexions avec la Mutualité chrétienne."Le Dr Hepp est une personnalité chaleureuse. Il est arrivé à la tête d'un service de contrôle qui avait une réputation répressive. Pas évident. "J'aime construire des ponts. A l'époque, ce n'était pas l'esprit de ce service. J'avais beaucoup de contacts dans le monde académique. C'était un précédent. On n'avait absolument aucune confiance. Chez certains, il régnait une forme toxique de cynisme. Cela dérangeait de nombreux médecins du service de voir leur autonomie réduite. Ils considéraient qu'ils pouvaient commencer une enquête quand ils le voulaient et selon leur méthode."Le changement de culture s'est déroulé difficilement. En plus, certains médecins résistaient. Ils exerçaient le contrôle et géraient également les bâtiments, la logistique... "Entre-temps, le SECM est devenu un service multidisciplinaire avec des juristes compétents, des professionnels de la communication..."Lors de sa fête d'adieu, le Dr Hepp a été chaleureusement applaudi par ses collègues. "Le SECM est une équipe jeune et loyale. Le cynisme dérangeant a été évacué. Nous travaillons maintenant avec des indicateurs, des instruments avec lesquels on peut examiner par-dessus les épaules de tout le monde."Le Dr Hepp est également fier d'être à l'origine de l'European Healthcare Fraud and Corruption Network, un réseau européen qui lutte contre la fraude dans les soins de santé. "J'ai reçu en 2010 un award pour ce travail. La typologie de la fraude en Europe est, par exemple, une grande réalisation."Bernard Hepp regrette que son service n'ait pas réussi à publier dans des revues scientifiques et professionnelles. Une autre source d'insatisfaction est la collaboration insuffisante entre le SECM et les médecins-conseils des mutuelles. "Il y a une retenue par rapport à une collaboration inter-mutualiste. Ensemble, nous pourrions cependant arriver à réaliser d'importantes économies d'échelle", commente le futur pensionné.