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Quelque 770.000 personnes dans le monde sont mortes de maladies liées au sida en 2018, ce qui représente une baisse d'un tiers depuis 2010, ressort-il du rapport de l'Onusida publié mardi. "Nous ne pouvons pas nous réjouir ou parler de succès alors que des centaines de milliers de personnes continuent de mourir du SIDA chaque année parce qu'elles n'ont pas accès aux soins de base du VIH, parce qu'elles vivent dans des pays négligés ou parce qu'elles font partie de groupes de population négligés", souligne le Dr Gilles Van Cutsem, responsable du groupe de travail sur le VIH/SIDA de MSF. "La prévention, la détection et le traitement du VIH avancé et du SIDA exigent plus d'attention et de financement, en particulier dans les zones à faible couverture telles que l'Afrique de l'Ouest et Centrale et pour les populations négligées." Médecins Sans Frontières appelle dès lors les gouvernements, ministères de la Santé, agences internationales, donateurs et organisations partenaires à renforcer leurs efforts pour réduire la mortalité des personnes vivant avec le VIH. MSF estime notamment qu'il faut lutter davantage contre les infections opportunistes graves qui contribuent à la mortalité liée au sida, comme la tuberculose et la méningite à cryptocoque. "Les décès sont principalement dus au retard du diagnostic, aux interruptions de traitement et aux échecs virologiques et immunologiques chez les personnes sous traitement", pointe l'organisation. Cette dernière rappelle que les États membres des Nations unies se sont mis d'accord en 2016 pour réduire de 50% le nombre de décès dus au VIH d'ici 2020 pour atteindre moins de 500.000 par an. "A moins de six mois de l'échéance, nous sommes loin d'atteindre cet objectif. Le nombre de décès dus au sida n'a diminué que de 30.000 personnes par rapport à l'année précédente, pour atteindre 770.000 en 2018, contre 800.000 en 2017 et 840.000 en 2016. La réduction de la mortalité stagne, avec plus de trois quarts de million de décès chaque année."