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Les médecins se sentent traités comme quantité négligeable, estime Moens. Pour preuve les index successifs desquels ils sont exclus et le fait qu'on les exclut de la réforme des pensions. Mais Moens n'égrène pas seulement la litanie des malheurs. Il y a des bonnes nouvelles. Il se penche sur ce qu'il appelle " la jalousie qui diminue entre MG et médecins spécialistes ". En effet, de par la réorientation de la médecine générale, les MG sont confrontés de plus en plus aux mêmes problèmes de financement et d'organisation que ceux qui minent le monde hospitalier ".Toutefois, cette année, Moens concentre le tir sur les mutuelles, d'où le titre du rapport annuel : " La pilule amère des mutuelles ". Il pointe notamment les 20 millions € d'effort demandés sur les frais administratifs des mutuelles " qu'elles ont consenti sur le dos des patients en terrorisant les médecins ". Première illustration : le resserrement des conditions de remboursement dans le cadre du chapitre IV qui a mené à une vague de mécontentements. Les médecins étaient pris entre le marteau des mutuelles et l'enclume des patients. Conséquence : des titres de journaux tels " Les mutuelles envoient les patients devant les tribunaux du travail ". Le patron du GBS accable fortement le président des Mutualités chrétiennes, Marc Justaert : " Son comportement irritant a rendu les négociations pratiquement impossibles ", pointe le médecin flamand.En 2012, il faut reconnaître que les frais d'administration des mutuelles ont été confrontés à une réduction non-négligeable (-0,47%) tandis que les honoraires des médecins progressaient dans le même temps de 5%. C'est sans doute là qu'il faut, selon Moens, chercher " la trahison des mutuelles ". Quoi qu'il en soit, ironise-t-il, les patients peuvent se passer de mutuelles ou de politiciens mais pas de leur médecin : c'est plus facile de gérer électroniquement 11 millions de dossiers patients que délivrer des soins adéquats. "