Une intervention personnalisée pour les patients atteints de tachycardie atriale, des traitements contre la stéatose hépatique et des pistes thérapeutiques pour soigner le cutis laxa et le syndrome de Myhre.
La Fondation AstraZeneca récompense trois avancées scientifiques: dans le traitement des tachycardies atriales, dans les complications du surpoids (maladie du foie gras) et dans la prise en charge de deux maladies rares. La sélection des trois lauréats a été réalisée par des jurys indépendants, nommés par le FNRS et son homologue néerlandophone, le FWO. Chaque lauréat se voit attribuer la somme de 25.000 euros. Depuis 1993, la Fondation AstraZeneca a consacré plus de cinq millions au soutien de la recherche en Belgique à travers ces prix.
Tachycardie atriale
Pendant 35 ans, rétablir l'activité électrique cardiaque normale chez les patients souffrant de tachycardie atriale nécessitait une intervention en deux temps. Après la première ablation, une seconde arythmie apparaissait souvent. C'est le constat dont sont partis la Pre Nele Vandersickel, physicienne et experte en modélisation informatique de l'UGent, et son équipe du Biophysics Research Group.
Pour trouver la solution, ils ont modélisé l'oreillette sous forme de sphère : " Auparavant", explique Nele Vandersickel, "on pensait que le mécanisme moteur de la tachycardie consistait en une seule voie de ré-entrée par laquelle l'impulsion électrique circulait continuellement. Lorsque l'on considère le coeur comme une sphère avec des trous, on s'aperçoit qu'il y a nécessairement une deuxième boucle de ré-entrée. Pour mettre fin à la tachycardie auriculaire, il faut procéder à l'ablation des deux ".
La chercheuse a validé sa méthode avec une équipe de cardiologues électrophysiologistes de l'AZ Sint-Jan de Bruges, et fait évoluer le software qui permet de déterminer où pratiquer l'ablation en fonction de la topologie cardiaque de chaque patient, personnalisant ainsi le procédé et en maximisant l'efficacité. L'équipe interdisciplinaire explore maintenant la tachycardie ventriculaire afin de voir dans quelle mesure la technique développée pourrait être transposée à cette pathologie.
Maladies rares des fibres élastiques
La cutis laxa, un groupe de maladies congénitales des fibres élastiques, touche moins de 1.000 patients dans le monde. Faute d'élasticité suffisante, la peau est laxe et ridée. La maladie affecte également le système cardiovasculaire, les poumons, les os et les yeux, et peut être associée à des problèmes de développement neurologique.
Pédiatre et généticien clinicien à l'UZGent, le Pr Bert Callewaert est l'un des rares experts de cette maladie. Avec son équipe du département de médecine moléculaire de l'UGent, il a identifié plusieurs nouveaux sous-types de la maladie ainsi que la base génétique sous-jacente : " Nous avons identifié une nouvelle forme de cutis laxa avec une tortuosité sévère des artères, la formation et la dissection d'anévrismes ainsi qu'une faible masse osseuse ", précise le chercheur. " Nous avons également identifié un gène qui associe la cutis laxa à une fermeture prématurée des os du crâne. Enfin, nous avons identifié plusieurs formes de cutis laxa associées à des problèmes neurodéveloppementaux. "
Ses recherches s'étendent maintenant à une autre maladie rare du tissu conjonctif induisant une fibrose: le syndrome de Myhre. Avec son équipe, le Pr Callewaert étudie de nouvelles thérapies. Celles-ci pourraient également s'avérer utiles pour des maladies plus répandues telles que l'emphysème pulmonaire, les anévrismes aortiques et la fibrose.
La maladie du foie stéatosique
On le sait, 49% des Belges sont en surpoids et 18% présentent une obésité. Des chiffres qui augmentent au fil des années, tout comme ceux des effets délétères du surpoids ou d'une mauvaise alimentation : la stéatose hépatique touche actuellement un tiers de notre population.
Hépatologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, le Pr Nicolas Lanthier connaît bien cette maladie qui, dans les cas les plus graves, nécessite une transplantation du foie. Avec son équipe du Laboratoire de gastroentérologie et hépatologie de l'UCLouvain, il a pu améliorer les connaissances sur la genèse de celle-ci et la résistance à l'insuline qu'elle provoque : " Nous avons découvert que certaines protéines produites par le foie stéatosique induisent une résistance à l'insuline en dehors du foie, c'est-à-dire dans les muscles et les tissus adipeux", explique le Pr Lanthier. "De plus, un excès de graisse au niveau des muscles est également associé à des formes sévères de maladie hépatique stéatosique. Ceci pourrait devenir une cible thérapeutique. C'est ce que nous investiguons. Nous allons notamment voir si l'activité physique permet de réduire le taux de graisse musculaire et d'induire des changements au niveau du foie ".
Avec d'autres équipes dans le monde, l'hépatologue participe également à des recherches de phase II et III sur des traitements potentiels contre la stéatose hépatique. Un espoir pour les patients qui, à l'heure actuelle, ne disposent d'aucun médicament efficace pour inverser le cours de la maladie.
La Fondation AstraZeneca récompense trois avancées scientifiques: dans le traitement des tachycardies atriales, dans les complications du surpoids (maladie du foie gras) et dans la prise en charge de deux maladies rares. La sélection des trois lauréats a été réalisée par des jurys indépendants, nommés par le FNRS et son homologue néerlandophone, le FWO. Chaque lauréat se voit attribuer la somme de 25.000 euros. Depuis 1993, la Fondation AstraZeneca a consacré plus de cinq millions au soutien de la recherche en Belgique à travers ces prix.Pendant 35 ans, rétablir l'activité électrique cardiaque normale chez les patients souffrant de tachycardie atriale nécessitait une intervention en deux temps. Après la première ablation, une seconde arythmie apparaissait souvent. C'est le constat dont sont partis la Pre Nele Vandersickel, physicienne et experte en modélisation informatique de l'UGent, et son équipe du Biophysics Research Group. Pour trouver la solution, ils ont modélisé l'oreillette sous forme de sphère : " Auparavant", explique Nele Vandersickel, "on pensait que le mécanisme moteur de la tachycardie consistait en une seule voie de ré-entrée par laquelle l'impulsion électrique circulait continuellement. Lorsque l'on considère le coeur comme une sphère avec des trous, on s'aperçoit qu'il y a nécessairement une deuxième boucle de ré-entrée. Pour mettre fin à la tachycardie auriculaire, il faut procéder à l'ablation des deux ".La chercheuse a validé sa méthode avec une équipe de cardiologues électrophysiologistes de l'AZ Sint-Jan de Bruges, et fait évoluer le software qui permet de déterminer où pratiquer l'ablation en fonction de la topologie cardiaque de chaque patient, personnalisant ainsi le procédé et en maximisant l'efficacité. L'équipe interdisciplinaire explore maintenant la tachycardie ventriculaire afin de voir dans quelle mesure la technique développée pourrait être transposée à cette pathologie.La cutis laxa, un groupe de maladies congénitales des fibres élastiques, touche moins de 1.000 patients dans le monde. Faute d'élasticité suffisante, la peau est laxe et ridée. La maladie affecte également le système cardiovasculaire, les poumons, les os et les yeux, et peut être associée à des problèmes de développement neurologique.Pédiatre et généticien clinicien à l'UZGent, le Pr Bert Callewaert est l'un des rares experts de cette maladie. Avec son équipe du département de médecine moléculaire de l'UGent, il a identifié plusieurs nouveaux sous-types de la maladie ainsi que la base génétique sous-jacente : " Nous avons identifié une nouvelle forme de cutis laxa avec une tortuosité sévère des artères, la formation et la dissection d'anévrismes ainsi qu'une faible masse osseuse ", précise le chercheur. " Nous avons également identifié un gène qui associe la cutis laxa à une fermeture prématurée des os du crâne. Enfin, nous avons identifié plusieurs formes de cutis laxa associées à des problèmes neurodéveloppementaux. "Ses recherches s'étendent maintenant à une autre maladie rare du tissu conjonctif induisant une fibrose: le syndrome de Myhre. Avec son équipe, le Pr Callewaert étudie de nouvelles thérapies. Celles-ci pourraient également s'avérer utiles pour des maladies plus répandues telles que l'emphysème pulmonaire, les anévrismes aortiques et la fibrose.On le sait, 49% des Belges sont en surpoids et 18% présentent une obésité. Des chiffres qui augmentent au fil des années, tout comme ceux des effets délétères du surpoids ou d'une mauvaise alimentation : la stéatose hépatique touche actuellement un tiers de notre population.Hépatologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, le Pr Nicolas Lanthier connaît bien cette maladie qui, dans les cas les plus graves, nécessite une transplantation du foie. Avec son équipe du Laboratoire de gastroentérologie et hépatologie de l'UCLouvain, il a pu améliorer les connaissances sur la genèse de celle-ci et la résistance à l'insuline qu'elle provoque : " Nous avons découvert que certaines protéines produites par le foie stéatosique induisent une résistance à l'insuline en dehors du foie, c'est-à-dire dans les muscles et les tissus adipeux", explique le Pr Lanthier. "De plus, un excès de graisse au niveau des muscles est également associé à des formes sévères de maladie hépatique stéatosique. Ceci pourrait devenir une cible thérapeutique. C'est ce que nous investiguons. Nous allons notamment voir si l'activité physique permet de réduire le taux de graisse musculaire et d'induire des changements au niveau du foie ".Avec d'autres équipes dans le monde, l'hépatologue participe également à des recherches de phase II et III sur des traitements potentiels contre la stéatose hépatique. Un espoir pour les patients qui, à l'heure actuelle, ne disposent d'aucun médicament efficace pour inverser le cours de la maladie.