Modifications significatives

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La pilule contraceptive a perdu en popularité ces dernières années, et ce pour diverses raisons. On assiste à une détérioration dans la régularité des prises. En outre, l'obésité augmente chez les jeunes, ce qui peut affecter la fiabilité de la pilule. Dans cette forme de contraception, il existe depuis plusieurs années une tendance claire à favoriser les hormones naturelles. " Actuellement, les produits naturels sont un peu plus chers, mais leur prix continuera à diminuer à l'avenir, et donc la transition vers ces produits se poursuivra ", déclare le Pr. Johan Verhaeghe. Un choix qui est également opéré par les femmes plus âgées.Depuis un certain nombre d'années, de plus en plus de femmes optent pour une contraception réversible à long terme (LARC). Celle-ci comprend les dispositifs intra-utérins (DIU) et les implants sous-cutanés. " Les DIU sont en augmentation dans tous les groupes d'âge. Ils ont longtemps été populaires chez les femmes qui avaient eu des enfants et n'en souhaitaient plus, mais ils se développent maintenant chez les nullipares ou entre les grossesses. " Les DIU offrent l'avantage d'offrir une grande fiabilité à un faible coût et avec très peu de contre-indications. Récemment, deux nouveaux stérilets hormonaux (Kyleena® et Jaydess®) ont été conçus pour les femmes plus jeunes, offrant une protection de 3 à 5 ans.En ce qui concerne les stérilets en cuivre, ils bénéficient d'intéressants développements. Par exemple, la nouvelle " boule de cuivre " (Intraurerine Ball - IUB ?) qui, après le placement, reprend sa forme sphérique tridimensionnelle en raison de la mémoire de forme du nitinol (un alliage de titane et de nickel) qui le constitue. Le cuivre ne se trouve pas sur la tige centrale, mais sous forme de perles. L'IUB se présente sous trois formes et la taille est d'un tiers à 50 % plus petite que le DIU classique, ce qui rend le placement moins, voire pas du tout douloureux.Les stérilisations sont de nos jours beaucoup moins fréquentes qu'avant. " Le nombre de stérilisations en Belgique diminue très rapidement. On peut vraiment affirmer que l'on pratique trop peu de stérilisations car pour certains couples, il s'agirait d'une bonne option. À terme, la rareté des personnes qui sont passées par là crée un effet de boule de neige : quand on ne connaît personne parmi ses connaissances y a eu recours, on a moins tendance à l'envisager pour soi. Nous ne sommes donc pas en mesure de transmettre un message positif. "" Environ 8 à 10 % des gens n'utilisent aucune forme de contraception. Une proportion qui reste relativement constante. On assiste aussi à une augmentation du nombre d'avortements. En Europe de l'Ouest, il est passé de 17 % à 21 % entre 1990 et 2010, ce qui montre clairement que beaucoup de femmes sont trop peu protégées. Les mesures qui encouragent l'utilisation de contraceptifs (comme le remboursement pour les jeunes de moins de 21 ans) sont toujours insuffisantes pour réduire le nombre d'avortements. "" Pour les personnes atteintes d'épilepsie, il existe maintenant beaucoup plus options qu'avant. Le problème est que les antiépileptiques accélèrent la clairance de la pilule, qui ne constitue dès lors pas un contraceptif approprié. Cependant, avec un anneau contraceptif ou vaginal, l'effet sur la clairance est nettement moindre. En outre, les LARC sont également parfaitement acceptables, y compris les nouvelles formes. "" Pour les patients atteints du VIH, il n'y a pas de contre-indication. Des études antérieures ont associé les DIU à un risque accru d'infections pelviennes. Mais depuis, des études complètes ont été menées et ont infirmé cette conclusion. Par conséquent, le DIU peut être utilisé chez les patientes atteintes du VIH, tout comme tous les autres contraceptifs. "" La pilule n'est pas le premier choix en cas de cardiopathies congénitales, mais dans de nombreux cas, la pilule contenant des oestrogènes naturels peut être envisagée. Bien sûr, il faut être prudent lorsque l'insuffisance cardiaque s'accompagne d'un risque élevé de thrombose. En outre, les autres formes de contraception peuvent être utilisées. "" Les femmes pour qui la contraception est la plus difficile sont celles qui ont été victimes de thrombose par le passé. Toutes les formes contenant des oestrogènes sont exclues ; il leur reste les contraceptifs uniquement progestatifs. Cela limite fortement les options, plus encore que chez les personnes avec des anomalies cardiaques congénitales. "" Très peu de méthodes contraceptives sont disponibles pour les patientes atteintes de cancer du sein hormonodépendant chez qui une ménopause artificielle n'a pas été provoquée. "" Parmi les médicaments en vente libre, il s'agit de faire attention aux interactions négatives du millepertuis pris avec la pilule contraceptive. Cette plante aux propriétés antidépressives est encore utilisée de manière relativement fréquente et peut accélérer le métabolisme de la pilule. "" Nous vivons une période passionnante en termes de contraception. Nous assistons à un virage et nous devons encore aller plus loin. À l'heure actuelle, de nombreux efforts sont déployés, mais il ne s'agit généralement que de variations d'un même concept. Il faudrait tourner la page et aller vers les produits biologiques, déjà utilisés dans d'autres domaines. La base hormonale de la contraception devrait disparaître. Nous devrions essayer de trouver des moyens qui agissent sur la fertilité même, mais malheureusement ce pas n'est pas franchi. "