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"Il y a dix ans, pour une institution privée, c'était vraiment nouveau de pouvoir travailler, toutes les disciplines ensemble, sur un plateau ", se rappelle le Dr Hilde Vernaeve, coordinatrice de la Clinique du sein. "Avant, j'ai travaillé au Gasthuisberg (Louvain), et là, j'ai vu comment on travaille en équipe et sur un plateau, dans le cadre d'une consultation multidisciplinaire. Quand je suis arrivée à la Clinique Saint-Jean, le Dr Y. Bertrand, ancien directeur médical, était déjà convaincu de l'importance du travail en équipe. Il m'a donné l'occasion de créer une clinique du sein sur une plate-forme où je pouvais rassembler tous les spécialistes comme le radiologue, l'oncologue, le chirurgien, la psychologue, l'infirmière référente, le bandagiste... Cette plate-forme facilite vraiment la communication entre les médecins et paramédicaux et ceci, dès la première consultation d'une patiente. Elle doit sentir qu'elle est prise en charge par une équipe et que ce n'est pas une seule personne qui décide de son traitement. L'infirmière de référence est présente tout au long du traitement pour coordonner, guider et accompagner la patiente. "La Clinique du sein a mis à profit ces dix dernières années pour développer les soins paramédicaux. " Nous avons voulu, qu'en dehors des soins médicaux, la patiente soit également prise en charge d'une autre façon pour l'aider à faire face au diagnostic et à réagir... À coté d'une offre de soins de première ligne (infirmière, psychologue, kiné, diététicienne), nous avons créé des soins complémentaires pour aider la patiente à mieux supporter les traitements au niveau psychologique et somatique. "Ainsi, des séances d'art-thérapie aident les patientes à exprimer leurs sentiments. " On a aussi mis en place des séances de sophrologie et d'acupuncture qui trouvent une place chez certaines femmes qui souffrent de bouffées de chaleur ou de douleurs. "" Plusieurs médecins ont suivi une formation et peuvent proposer un traitement homéopathique en complément à une radiothérapie ou à une chimiothérapie, dans l'idée de mieux supporter les effets secondaires. Tout dépend de la patiente, si elle est ouverte à cela ou si elle est demandeuse. De cette façon, celles qui veulent ce type de traitement complémentaire, peuvent le recevoir chez nous, sans devoir consulter un médecin externe ", explique la chirurgienne.Autre initiative de la Clinique du sein : une séance d'information sur l'hormonothérapie est organisée deux fois par an pour les patientes et leurs proches. " Il est très important de ne pas oublier le compagnon dans la communication. On leur explique comment le médicament agit, les différences entre les médicaments, les effets secondaires éventuels et les solutions pour les rendre plus supportables. Ces séances permettent d'ouvrir la communication dans le couple et d'améliorer la compréhension de certains effets indésirables. "Une fois la radiothérapie ou la chimio terminées, les patientes se sentaient parfois un peu abandonnées, ajoute-telle : " Pendant le traitement, elles étaient dans un petit cocon, bien suivies, bien soignées, et, tout d'un coup, il n'y avait plus d'accompagnement, c'était comme un trou noir. Aujourd'hui, il y a une continuité qui leur permet d'avoir recours à la psychologue, l'art-thérapie, la sophrologie et l'onco-revalidation... Il est essentiel que la patiente fasse du sport, parce que celles qui marchent tous les jours ou qui ont une activité sportive, diminuent leur risque de récidive. On essaie donc de stimuler les patientes en leur proposant des séances hebdomadaires encadrées par une kiné "." Sur le plan médical, nous suivons bien sûr de près les développements de l'immunothérapie. Nous souhaitons également pouvoir proposer plus souvent l'hypnose pendant la chirurgie qui permet d'éviter une anesthésie générale et/ou avant une première chimiothérapie. Nous encourageons également des initiatives permettant le remboursement des tests (Oncotype DX, Mammaprint) afin d'éviter des chimiothérapies inutiles ", conclut le Dr Vernaeve.Martine Versonne