Gouverner, c'est prévoir, dit l'adage. Mais en Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles), on préfère la procrastination : mieux vaut remettre à demain ce qui peut être réalisé aujourd'hui (lire encadré).

C'est ainsi que la double cohorte de 2018 qui fait suite à la réduction des études de base de médecine de 7 à 6 ans, pourtant prévue de longue date, inquiète les autorités académiques et le monde de la santé. C'est année-là, c'est en effet 1.861 étudiants au lieu de 492 qui s'engageront dans leur master de spécialisation, soit 1.200 places de stage manquantes, 900 au sud et 300 au sud dans un contexte où un tiers des stagiaires sont des étrangers dans certains hôpitaux.

Un véritable séisme

Le rectorat et le doyen de la Faculté de médecine avaient donc convié quelques journalistes préalablement à la réunion avec les étudiants semaine denière, à apprécier une série de solutions pour "avaler" ladite double cohorte.

La première solution consiste à augmenter, grâce et au sein du réseau Santé Louvain, fort d'une série d'hôpitaux universitaires et périphériques, le nombre de places de stage. Notamment en rendant plus faciles les conditions pour être maître de stage, nonobstant la réglementation. L'idée est également d'augmenter de 25% le nombre de stagiaires par maître de stage en hôpital et passer, éventuellement, en médecine générale à deux stagiaires par maître de stage.

L'autre idée est d'aiguiller les '000' vers des carrières annexes au curatif proprement dit : recherche clinique, mutuelles voire industrie pharmaceutique. L'UCL songe également à envoyer les médecins en formation dans d'autres pays francophones comme la France nonobstant les fourches caudines de "l'examen national classant".

Actuellement, le médecin en formation coute environ 50.000 euros bruts par an à la collectivité. En hôpital il est pris entièrement en charge par l'employeur. En médecine générale, c'est le maître de stage qui le finance à hauteur de 53% et l'Inami pour le solde.

D'une rencontre avec Rudy Demotte, les doyens sont rentrés bredouille. Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles a confirmé qu'il n'y avait pas de budget pour affronter la double cohorte.

Or, parmi les économies de 900 millions prévus par Maggie De Block, une partie touche les hôpitaux. Cela peut représenter jusque 17 millions pour une seule institution.

Via les prestations délivrées par les stagiaires, l'hôpital compense certes une partie des dépenses et les CHU peuvent récupérer une partie des coûts occasionnés par leurs stagiaires via la partie B7 du BMF (Budget des moyens financiers). Mais cela ne suffira pas.

Gouverner, c'est prévoir, dit l'adage. Mais en Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles), on préfère la procrastination : mieux vaut remettre à demain ce qui peut être réalisé aujourd'hui (lire encadré).C'est ainsi que la double cohorte de 2018 qui fait suite à la réduction des études de base de médecine de 7 à 6 ans, pourtant prévue de longue date, inquiète les autorités académiques et le monde de la santé. C'est année-là, c'est en effet 1.861 étudiants au lieu de 492 qui s'engageront dans leur master de spécialisation, soit 1.200 places de stage manquantes, 900 au sud et 300 au sud dans un contexte où un tiers des stagiaires sont des étrangers dans certains hôpitaux.Le rectorat et le doyen de la Faculté de médecine avaient donc convié quelques journalistes préalablement à la réunion avec les étudiants semaine denière, à apprécier une série de solutions pour "avaler" ladite double cohorte.La première solution consiste à augmenter, grâce et au sein du réseau Santé Louvain, fort d'une série d'hôpitaux universitaires et périphériques, le nombre de places de stage. Notamment en rendant plus faciles les conditions pour être maître de stage, nonobstant la réglementation. L'idée est également d'augmenter de 25% le nombre de stagiaires par maître de stage en hôpital et passer, éventuellement, en médecine générale à deux stagiaires par maître de stage.L'autre idée est d'aiguiller les '000' vers des carrières annexes au curatif proprement dit : recherche clinique, mutuelles voire industrie pharmaceutique. L'UCL songe également à envoyer les médecins en formation dans d'autres pays francophones comme la France nonobstant les fourches caudines de "l'examen national classant".Actuellement, le médecin en formation coute environ 50.000 euros bruts par an à la collectivité. En hôpital il est pris entièrement en charge par l'employeur. En médecine générale, c'est le maître de stage qui le finance à hauteur de 53% et l'Inami pour le solde.D'une rencontre avec Rudy Demotte, les doyens sont rentrés bredouille. Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles a confirmé qu'il n'y avait pas de budget pour affronter la double cohorte.Or, parmi les économies de 900 millions prévus par Maggie De Block, une partie touche les hôpitaux. Cela peut représenter jusque 17 millions pour une seule institution.Via les prestations délivrées par les stagiaires, l'hôpital compense certes une partie des dépenses et les CHU peuvent récupérer une partie des coûts occasionnés par leurs stagiaires via la partie B7 du BMF (Budget des moyens financiers). Mais cela ne suffira pas.