Les chercheurs de l'Institut Guttmacher ont identifié l'impact du Covid-19 sur les services de SSR. Ils ont effectué un travail de modélisation : si sur une période de 12 mois, la fourniture des services essentiels de SSR est réduite de 10%, 1.745.000 femmes supplémentaires connaîtront une complication obstétricale majeure si elles n'ont pas sans avoir accès aux soins spécialisés appropriés (Riley et al, 2020).

Marie Stopes International a également avancé des estimations qui donnent à réfléchir : en raison du Covid-19, 1,9 million de femmes ont eu un accès réduit ou pas d'accès aux services de SSR entre mars et juin 2020, en plus on estime à 3.100 le nombre de décès maternels supplémentaires, majoritairement dus à des avortements non médicalisés (Berdellima, 2020).

Des travaux de modélisation, publiés dans le Lancet en mai de cette année, ont estimé à 12 200 le nombre de décès maternels supplémentaires sur une période de 6 mois comme conséquence des perturbations dans l'offre des SSR dus au Covid-19. Cette estimation correspond à l'hypothèse la moins dramatique qui situe la réduction de la couverture de soins à 5%, mais le nombre de ces morts maternelles supplémentaires pourrait atteindre 56.700 dans le cas d'une réduction de 25%. (Roberton et al, 2020).

Ce que nous savons des leçons tirées des précédentes épidémies, comme celle d'Ebola, c'est que les réponses en matière de SSR doivent être intégrées dans la réponse à l'épidémie, et ne doivent donc pas être considérées comme une question secondaire. Les recherches de Riley et al. (2020) ont démontré que, lors d'une crise, il existe un besoin accru d'accès à la contraception et à des soins d'avortement médicalisé. De même, l'accès à des soins spécialisés et de qualité pendant la grossesse et l'accouchement reste essentiel. Pourtant, durant la période de pandémie, dans certains contextes, cet accès a été réduit ; des rapports de première main ayant fait état de situations dans lesquelles des femmes en train plein accouchement étant sur le point d'accoucher ont vu leurs soins refusés, par manque de lits disponibles ou de personnel. Du fait de l'approche qui a été adoptée dans la lutte contre le Covid-19 - que l'on pourrait nommée " tout le monde sur le pont " - les ressources humaines ont été réorientées et/ou du personnel de santé a été lui-même atteint par le virus. Confinements et couvre-feux ont également poussé de nombreuses personnes à la limite de leurs capacités - que ces dernières soient physiques, économiques, émotionnelles ou sociales.

D'un point de vue plus positif, cette pandémie a également poussé certaines personnes à devenir les promoteurs et les pionniers du changement et de l'innovation, ce qui mérite d'être mentionné, car cette pandémie n'est pas (encore) terminée.

Les soins de SSR sont et restent des soins essentiels

Cette pandémie étant inédite, les équipes médicales de MSF ont intensifié leurs efforts pour créer des guides explicatifs basés sur les preuves scientifiques qui s'accumulaient au jour le jour et des webinaires ont été organisés pour stimuler et discuter de l'importance de la poursuite des services de SSR.

Si des adaptations visant à réduire le nombre de visites pour des soins prénataux et postnataux ont été effectuées pour tenter de réduire les risques de propagation du virus dans les salles d'attente, l'accent a été mis sur le maintien des services offerts par les maternités soutenues par MSF. En ce qui concerne les services de contraception et les soins relatifs à l'avortement médicalisé, ainsi que ceux offrant des soins aux survivants de violences sexuelles, il a été souligné dans toutes les communications et directives de MSF que ces services essentiels doivent continuer, et qu'ils sont en fait au coeur de la réponse à la pandémie.

L'expérience acquise par MSF ces dernières années en matière de services de contraception et des soins relatifs à l'avortement médicalisé, a permis d'approfondir la compréhension de la nature essentielle de ces services et soins, ainsi que leur sensibilité au facteur temps, et a poussé l'organisation à appeler la communauté médicale mondiale à renforcer l'accès des populations à ces services, où qu'elles se trouvent (Kumar et al, 2020), tout en élargissant les systèmes déjà existants.

Des changements pour les patients et la pratique des soins

Pendant le confinement, une très jeune fille a été amenée par sa mère, dans un centre soutenu par MSF, après un appel à la ligne d'urgence. Cette fille était enceinte à la suite d'un viol. Dans un contexte où l'accès à un avortement médicalisé est presque impossible, notre équipe a pu lui garantir un avortement sûr, un soutien en matière de santé mentale, et l'a réorientée vers d'autres agences pour le soutien social. Le Covid-19 a été le catalyseur qui a permis de commencer à dispenser des soins relatifs à l'avortement médicalisé, après que les demandes soient arrivées via la ligne d'assistance téléphonique utilisée pour les survivants de violences sexuelles.

Nos équipes ont dû faire preuve de créativité pour réduire le nombre de personnes présentes au sein d'un établissement, afin d'y respecter la distanciation physique. Elles ont notamment assuré des consultations postnatales par téléphone, ou ont parfois combiné ces consultations avec des rendez-vous de vaccination de routine. Fournir ces services téléphoniques à distance au cours de la période post-partum semble assez prometteur, d'autant plus qu'historiquement, et dans de nombreux contextes, ces services sont peu fréquentés. Bien que l'on estime que le contact physique avec les patients soit de meilleure qualité, le fait d'utiliser les téléphones portables pourrait permettre d'atteindre un nombre beaucoup plus important de mères et de nouveau-nés qu'en période pré-Covid, garantissant ainsi un post-partum en bonne santé pour la mère et l'enfant, avec également des conseils d'éducation et de soutien à l'allaitement.

Un défi majeur concerne la désinformation entourant le Covid-19 et l'effet que cela entraîne sur le recours aux soins

Adapter rapidement sa manière de travailler dans une période d'épidémie, est un véritable défi. Il faut tenir compte des adaptations nécessaires dans les circuits et le flux de patients, de la redistribution des ressources humaines, du maintien des chaînes d'approvisionnement, de la création de zones d'isolement et de la nécessité de veiller à ce que chacun dispose d'un équipement de protection individuelle correct. Un défi majeur qui continue aujourd'hui concerne la désinformation entourant le Covid-19 et l'effet que cela entraîne sur le recours aux soins. Dans certaines communautés, nous savons que cela s'est traduit par des délais dans l'accès et le déplacement vers un établissement de santé, en raison par exemple du sentiment de peur - l'établissement de santé perçu comme un espace dangereux. Les équipes de promotion de la santé de MSF travaillent sans relâche pour dissiper les mythes et informer les communautés du monde entier sur le Covid-19 et sur la manière de se protéger et de savoir quand accéder aux soins. Dans des temps très courts, des équipes de travail dans la communauté ont été recrutés et formés pour aider à la mise en place de ces activités, en particulier pour ceux qui n'ont pas accès aux téléphones portables. Une importante plateforme en ligne a été créée, réunissant les équipes de promotion de la santé du monde entier, organisant régulièrement des webinaires pour partager les connaissances, les expériences, et le soutien.

En ce qui concerne la diffusion de données actualisées et le soutien aux terrains, en cette période de restrictions de déplacements, un véritable changement est en cours pour adapter les ressources en format en ligne. Cela a permis d'élargir l'accès à nos équipes de terrain dans le monde entier. Par exemple, lors d'un webinaire sur le thème de la prise en charge et du soutien des femmes enceintes et des mères allaitantes, il s'est avéré plus enrichissant que jamais de voir des travailleurs de première ligne, du Sud-Soudan à l'Indonésie en passant par le Nigeria, se joindre à la discussion, poser des questions et partager leurs expériences, se nourrir les uns les autres. Le format en ligne a amélioré la représentation des communautés dans lesquelles nous travaillons ainsi que l'ampleur de la participation.

Conclusion

Les innovations doivent être adaptées au contexte pour garantir à toutes les femmes un accès approprié aux services. Toutes les femmes n'ont pas accès à un téléphone et cela doit être identifie et reconnu. Mais, dans les contextes où la télémédecine peut fonctionner, il s'agit d'un domaine clé qui nécessite des investissements, pour créer non seulement un meilleur accès aux services, mais aussi pour promouvoir l'autogestion du soin, considérant le patient comme un partenaire dans le maintien de sa propre santé.

Les séances de formation via des webinaires et l'utilisation d'une série de plateformes interactives en ligne accessibles depuis les lieux de travail sera peut-être une opportunité de nous rapprocher au sein de Médecins Sans frontières, dans notre objectif commun de dispenser des soins de santé de qualité, même dans les endroits les plus reculés.

Claire Reading, Sexual and Reproductive Health Advisor, Médecins sans frontières

Daphne Lagrou, Sexual and Reproductive Health Adviser, Médecins sans frontières

Références

Riley, T., Sully, E., Ahmed, Z., Biddlecom, A. (2020) Estimates of the Potential Impact of the COVID-19 Pandemic on Sexual and Reproductive Health In Low- and Middle-Income Countries.Guttmacher Institute, New York. Available at: https://www.guttmacher.org/sites/default/files/article_files/4607320.pdf

Berdellima, A. (2020) The impact of COVID-19 on SRHR service delivery Insights from MSI. Marie Stopes International. Available at: https://www.mariestopes.org/media/3854/msi-briefing-impact-of-covid19-on-reproductive-health-and-accesss.pdf

Roberton, T., Carter, E., Chou, V., Stegmuller, A., Jackson, B., Tam, Y., Sawadogo-Lewis, T., Walker, N. (2020) Early estimates of the indirect effects of the COVID-19 pandemic on maternal and child mortality in low-income and middle-income countries: a modelling study. The Lancet, Global Health, London. Available at: https://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(20)30229-1/fulltext

Kumar, M., Daly, M., De Plecker, E., Jamet, C., McRae, M., Markham, A., Batista, C. (2020) The Time is Now: a call for increased access to contraception and safe abortion care during the COVID-19 pandemic. BMJ Global Health. Available at: https://gh.bmj.com/content/5/7/e003175.full

Les chercheurs de l'Institut Guttmacher ont identifié l'impact du Covid-19 sur les services de SSR. Ils ont effectué un travail de modélisation : si sur une période de 12 mois, la fourniture des services essentiels de SSR est réduite de 10%, 1.745.000 femmes supplémentaires connaîtront une complication obstétricale majeure si elles n'ont pas sans avoir accès aux soins spécialisés appropriés (Riley et al, 2020).Marie Stopes International a également avancé des estimations qui donnent à réfléchir : en raison du Covid-19, 1,9 million de femmes ont eu un accès réduit ou pas d'accès aux services de SSR entre mars et juin 2020, en plus on estime à 3.100 le nombre de décès maternels supplémentaires, majoritairement dus à des avortements non médicalisés (Berdellima, 2020).Des travaux de modélisation, publiés dans le Lancet en mai de cette année, ont estimé à 12 200 le nombre de décès maternels supplémentaires sur une période de 6 mois comme conséquence des perturbations dans l'offre des SSR dus au Covid-19. Cette estimation correspond à l'hypothèse la moins dramatique qui situe la réduction de la couverture de soins à 5%, mais le nombre de ces morts maternelles supplémentaires pourrait atteindre 56.700 dans le cas d'une réduction de 25%. (Roberton et al, 2020).Ce que nous savons des leçons tirées des précédentes épidémies, comme celle d'Ebola, c'est que les réponses en matière de SSR doivent être intégrées dans la réponse à l'épidémie, et ne doivent donc pas être considérées comme une question secondaire. Les recherches de Riley et al. (2020) ont démontré que, lors d'une crise, il existe un besoin accru d'accès à la contraception et à des soins d'avortement médicalisé. De même, l'accès à des soins spécialisés et de qualité pendant la grossesse et l'accouchement reste essentiel. Pourtant, durant la période de pandémie, dans certains contextes, cet accès a été réduit ; des rapports de première main ayant fait état de situations dans lesquelles des femmes en train plein accouchement étant sur le point d'accoucher ont vu leurs soins refusés, par manque de lits disponibles ou de personnel. Du fait de l'approche qui a été adoptée dans la lutte contre le Covid-19 - que l'on pourrait nommée " tout le monde sur le pont " - les ressources humaines ont été réorientées et/ou du personnel de santé a été lui-même atteint par le virus. Confinements et couvre-feux ont également poussé de nombreuses personnes à la limite de leurs capacités - que ces dernières soient physiques, économiques, émotionnelles ou sociales.D'un point de vue plus positif, cette pandémie a également poussé certaines personnes à devenir les promoteurs et les pionniers du changement et de l'innovation, ce qui mérite d'être mentionné, car cette pandémie n'est pas (encore) terminée.Cette pandémie étant inédite, les équipes médicales de MSF ont intensifié leurs efforts pour créer des guides explicatifs basés sur les preuves scientifiques qui s'accumulaient au jour le jour et des webinaires ont été organisés pour stimuler et discuter de l'importance de la poursuite des services de SSR. Si des adaptations visant à réduire le nombre de visites pour des soins prénataux et postnataux ont été effectuées pour tenter de réduire les risques de propagation du virus dans les salles d'attente, l'accent a été mis sur le maintien des services offerts par les maternités soutenues par MSF. En ce qui concerne les services de contraception et les soins relatifs à l'avortement médicalisé, ainsi que ceux offrant des soins aux survivants de violences sexuelles, il a été souligné dans toutes les communications et directives de MSF que ces services essentiels doivent continuer, et qu'ils sont en fait au coeur de la réponse à la pandémie.L'expérience acquise par MSF ces dernières années en matière de services de contraception et des soins relatifs à l'avortement médicalisé, a permis d'approfondir la compréhension de la nature essentielle de ces services et soins, ainsi que leur sensibilité au facteur temps, et a poussé l'organisation à appeler la communauté médicale mondiale à renforcer l'accès des populations à ces services, où qu'elles se trouvent (Kumar et al, 2020), tout en élargissant les systèmes déjà existants.Pendant le confinement, une très jeune fille a été amenée par sa mère, dans un centre soutenu par MSF, après un appel à la ligne d'urgence. Cette fille était enceinte à la suite d'un viol. Dans un contexte où l'accès à un avortement médicalisé est presque impossible, notre équipe a pu lui garantir un avortement sûr, un soutien en matière de santé mentale, et l'a réorientée vers d'autres agences pour le soutien social. Le Covid-19 a été le catalyseur qui a permis de commencer à dispenser des soins relatifs à l'avortement médicalisé, après que les demandes soient arrivées via la ligne d'assistance téléphonique utilisée pour les survivants de violences sexuelles. Nos équipes ont dû faire preuve de créativité pour réduire le nombre de personnes présentes au sein d'un établissement, afin d'y respecter la distanciation physique. Elles ont notamment assuré des consultations postnatales par téléphone, ou ont parfois combiné ces consultations avec des rendez-vous de vaccination de routine. Fournir ces services téléphoniques à distance au cours de la période post-partum semble assez prometteur, d'autant plus qu'historiquement, et dans de nombreux contextes, ces services sont peu fréquentés. Bien que l'on estime que le contact physique avec les patients soit de meilleure qualité, le fait d'utiliser les téléphones portables pourrait permettre d'atteindre un nombre beaucoup plus important de mères et de nouveau-nés qu'en période pré-Covid, garantissant ainsi un post-partum en bonne santé pour la mère et l'enfant, avec également des conseils d'éducation et de soutien à l'allaitement.Adapter rapidement sa manière de travailler dans une période d'épidémie, est un véritable défi. Il faut tenir compte des adaptations nécessaires dans les circuits et le flux de patients, de la redistribution des ressources humaines, du maintien des chaînes d'approvisionnement, de la création de zones d'isolement et de la nécessité de veiller à ce que chacun dispose d'un équipement de protection individuelle correct. Un défi majeur qui continue aujourd'hui concerne la désinformation entourant le Covid-19 et l'effet que cela entraîne sur le recours aux soins. Dans certaines communautés, nous savons que cela s'est traduit par des délais dans l'accès et le déplacement vers un établissement de santé, en raison par exemple du sentiment de peur - l'établissement de santé perçu comme un espace dangereux. Les équipes de promotion de la santé de MSF travaillent sans relâche pour dissiper les mythes et informer les communautés du monde entier sur le Covid-19 et sur la manière de se protéger et de savoir quand accéder aux soins. Dans des temps très courts, des équipes de travail dans la communauté ont été recrutés et formés pour aider à la mise en place de ces activités, en particulier pour ceux qui n'ont pas accès aux téléphones portables. Une importante plateforme en ligne a été créée, réunissant les équipes de promotion de la santé du monde entier, organisant régulièrement des webinaires pour partager les connaissances, les expériences, et le soutien.En ce qui concerne la diffusion de données actualisées et le soutien aux terrains, en cette période de restrictions de déplacements, un véritable changement est en cours pour adapter les ressources en format en ligne. Cela a permis d'élargir l'accès à nos équipes de terrain dans le monde entier. Par exemple, lors d'un webinaire sur le thème de la prise en charge et du soutien des femmes enceintes et des mères allaitantes, il s'est avéré plus enrichissant que jamais de voir des travailleurs de première ligne, du Sud-Soudan à l'Indonésie en passant par le Nigeria, se joindre à la discussion, poser des questions et partager leurs expériences, se nourrir les uns les autres. Le format en ligne a amélioré la représentation des communautés dans lesquelles nous travaillons ainsi que l'ampleur de la participation.ConclusionLes innovations doivent être adaptées au contexte pour garantir à toutes les femmes un accès approprié aux services. Toutes les femmes n'ont pas accès à un téléphone et cela doit être identifie et reconnu. Mais, dans les contextes où la télémédecine peut fonctionner, il s'agit d'un domaine clé qui nécessite des investissements, pour créer non seulement un meilleur accès aux services, mais aussi pour promouvoir l'autogestion du soin, considérant le patient comme un partenaire dans le maintien de sa propre santé.Les séances de formation via des webinaires et l'utilisation d'une série de plateformes interactives en ligne accessibles depuis les lieux de travail sera peut-être une opportunité de nous rapprocher au sein de Médecins Sans frontières, dans notre objectif commun de dispenser des soins de santé de qualité, même dans les endroits les plus reculés.Claire Reading, Sexual and Reproductive Health Advisor, Médecins sans frontièresDaphne Lagrou, Sexual and Reproductive Health Adviser, Médecins sans frontièresRéférencesRiley, T., Sully, E., Ahmed, Z., Biddlecom, A. (2020) Estimates of the Potential Impact of the COVID-19 Pandemic on Sexual and Reproductive Health In Low- and Middle-Income Countries.Guttmacher Institute, New York. Available at: https://www.guttmacher.org/sites/default/files/article_files/4607320.pdfBerdellima, A. (2020) The impact of COVID-19 on SRHR service delivery Insights from MSI. Marie Stopes International. Available at: https://www.mariestopes.org/media/3854/msi-briefing-impact-of-covid19-on-reproductive-health-and-accesss.pdfRoberton, T., Carter, E., Chou, V., Stegmuller, A., Jackson, B., Tam, Y., Sawadogo-Lewis, T., Walker, N. (2020) Early estimates of the indirect effects of the COVID-19 pandemic on maternal and child mortality in low-income and middle-income countries: a modelling study. The Lancet, Global Health, London. Available at: https://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(20)30229-1/fulltextKumar, M., Daly, M., De Plecker, E., Jamet, C., McRae, M., Markham, A., Batista, C. (2020) The Time is Now: a call for increased access to contraception and safe abortion care during the COVID-19 pandemic. BMJ Global Health. Available at: https://gh.bmj.com/content/5/7/e003175.full