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Alors que, par le passé, des soignants étrangers avaient déjà été employés au sein de l'hôpital, notamment après avoir suivi leur conjoint en Belgique, c'est la première fois qu'un groupe aussi important est recruté dans le cadre d'un programme structuré." Le recrutement dans le secteur des soins de santé est aujourd'hui particulièrement complexe. Au cours des dix prochaines années, de nombreux travailleurs partiront à la retraite ", explique Koen Balcaen, directeur des soins infirmiers de l'UZ Leuven. " La migration économique fait partie des solutions au manque de personnel. Ce projet pilote a été mis en place afin d'étudier la faisabilité d'un tel parcours. "Au-delà de la pénurie de main-d'oeuvre, d'autres raisons ont poussé l'UZ Leuven à lancer ce programme. " En tant qu'hôpital universitaire, nous accueillons une patientèle très diversifiée et multiculturelle ", souligne Balcaen. " Cette diversité est un atout pour nos patients, et nous avons également beaucoup à apprendre de nos collègues indiens. "L'Inde a été choisie en raison des bons contacts établis entre l'hôpital et les autorités indiennes. De plus, le pays figure parmi les principales nations où la migration économique est répandue, et une communauté indienne bien implantée existait déjà à Louvain.Les infirmiers et les infirmières ont été affecté(e)s à divers services, notamment en oncologie générale, dialyse rénale, hépatologie, gériatrie et chirurgie vasculaire. En attendant l'équivalence de leurs diplômes, ils n'exercent pas encore comme infirmiers à part entière, mais assurent des tâches de soutien sous la supervision d'un personnel qualifié.La reconnaissance des diplômes constitue un point d'amélioration pour l'avenir. " Comparé à d'autres pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas, ce processus est particulièrement long ", observe Balcaen. " Douze mois après le dépôt des dossiers, nous n'avons toujours pas de décision. À l'avenir, nous retiendrons qu'il est essentiel d'entamer ces démarches bien plus tôt, avant même de commencer la formation linguistique. "En Inde, les infirmiers avaient déjà suivi des cours de néerlandais leur permettant d'atteindre un niveau B1 avant leur arrivée en Belgique. Ils passeront l'examen de niveau B2 en juin.Le projet a également mis en évidence que l'apprentissage de la langue progresse plus rapidement en immersion qu'en formation théorique. " En seulement quatre mois sur le terrain, les infirmiers ont fait plus de progrès qu'en huit mois de cours en Inde ", précise Balcaen.Cependant, la maîtrise approfondie du néerlandais reste un défi. " Il est crucial de comprendre, parler et écrire le néerlandais avec aisance afin de garantir des soins de qualité. C'est pourquoi il est essentiel de collaborer avec un institut de formation linguistique reconnu ", insiste le directeur des soins infirmiers.L'UZ Leuven prépare d'ores et déjà un nouveau dossier afin d'étendre cette initiative à d'autres pays. Une décision devrait être prise en mars.