Le projet de code wallon du bien-être animal a fait couler beaucoup d'encre cet été. Pour beaucoup d'acteurs de terrain, tel Eric Haubruge, premier vice-recteur de l'ULg, le ministre Di Antonio aurait la volonté de faire carrément disparaître l'expérimentation animale de manière progressive.

Jacques Creteur, chef du département des soins intensifs d'Erasme et qui a vécu la polémique de l'été, dénonce quant à lui un ministre qui "joue sur l'émotionnel".

" Les excès constatés à la VUB nous ont fait beaucoup de tort. Car en réalité, les chercheurs ne sont pas des sadiques. Ils sont eux aussi sensibles à la cause animale. Mais malheureusement, il n'y a pas d'alternative valable actuelle à l'expérimentation sur un animal dans sa totalité. Nous sommes tout à fait d'accord de démarrer par des cellules souches, mais à un moment donné, nous avons besoin des interactions entre tous les organes. "

Or le modèle le plus proche de l'homme reste l'animal, et même le gros animal. " Le cochon et le chien, par exemple, sont beaucoup plus proches de nous que le rat ou la souris. Mais souvent, ces derniers n'ont pas le même caractère sensible auprès de la population. Il est impossible de se lancer dans des phases I humaines sans avoir l'assurance grâce à des tests animaux que ce n'est pas dangereux pour l'homme. "

Comité d'éthique

À Erasme, comme dans tous les hôpitaux universitaires, il existe un comité d'éthique qui vérifie avant (dès la mise en cage), pendant et après, que l'animal soit le mieux traité possible. Toutes les possibilités d'analgésie et d'anesthésie sont utilisées pour limiter la souffrance. " Les chercheurs sont formés en ce sens. S'il y avait un modèle mathématique possible, on le ferait (et on doit aller dans cette direction)... "

Enfin, étant donné la quarantaine de comités d'éthique locaux qui existent, Jacques Creteur estime qu'un comité d'éthique centralisé serait un défi impossible. Il souligne également l'argument économique : en Wallonie et à Bruxelles, plusieurs start-ups biopharmaceutiques ne pourraient pas se passer de l'expérimentation animale. Cet argument est souvent plus convaincant pour les hommes politiques que tous les autres...

Rétropédalage

C'est ainsi que le ministre Di Antonio a affirmé récemment vouloir clarifier " des rumeurs infondées et subjectives ". " En aucun cas, le projet de Code ne sera un frein au développement de médicaments destinés à protéger la vie humaine. Il est inexact de laisser croire que ce projet mettra en péril la recherche médicale et pharmaceutique en Wallonie. " Le ministre admet que l'expérimentation animale est à la base de découvertes importantes dans les mécanismes biologiques des maladies et de leur traitement. " Elle reste pour le moment un moyen d'investigation nécessaire et son remplacement n'est pas encore réalisable dans plusieurs domaines de recherche (...). La suppression totale de l'expérimentation animale en Wallonie n'est pas à l'ordre du jour mais elle ne peut se justifier qu'en dernier recours, à savoir lorsque la santé humaine ou animale en dépend ".

Actuellement, le Code wallon du bien-être animal fait l'objet d'une consultation auprès du Conseil wallon du bien-être des animaux. En parallèle, " des rencontres avec certains secteurs concernés par l'expérimentation animale sont menées, notamment pour clarifier les objectifs et la portée de ce texte ".

Le projet de code wallon du bien-être animal a fait couler beaucoup d'encre cet été. Pour beaucoup d'acteurs de terrain, tel Eric Haubruge, premier vice-recteur de l'ULg, le ministre Di Antonio aurait la volonté de faire carrément disparaître l'expérimentation animale de manière progressive.Jacques Creteur, chef du département des soins intensifs d'Erasme et qui a vécu la polémique de l'été, dénonce quant à lui un ministre qui "joue sur l'émotionnel"." Les excès constatés à la VUB nous ont fait beaucoup de tort. Car en réalité, les chercheurs ne sont pas des sadiques. Ils sont eux aussi sensibles à la cause animale. Mais malheureusement, il n'y a pas d'alternative valable actuelle à l'expérimentation sur un animal dans sa totalité. Nous sommes tout à fait d'accord de démarrer par des cellules souches, mais à un moment donné, nous avons besoin des interactions entre tous les organes. "Or le modèle le plus proche de l'homme reste l'animal, et même le gros animal. " Le cochon et le chien, par exemple, sont beaucoup plus proches de nous que le rat ou la souris. Mais souvent, ces derniers n'ont pas le même caractère sensible auprès de la population. Il est impossible de se lancer dans des phases I humaines sans avoir l'assurance grâce à des tests animaux que ce n'est pas dangereux pour l'homme. "À Erasme, comme dans tous les hôpitaux universitaires, il existe un comité d'éthique qui vérifie avant (dès la mise en cage), pendant et après, que l'animal soit le mieux traité possible. Toutes les possibilités d'analgésie et d'anesthésie sont utilisées pour limiter la souffrance. " Les chercheurs sont formés en ce sens. S'il y avait un modèle mathématique possible, on le ferait (et on doit aller dans cette direction)... "Enfin, étant donné la quarantaine de comités d'éthique locaux qui existent, Jacques Creteur estime qu'un comité d'éthique centralisé serait un défi impossible. Il souligne également l'argument économique : en Wallonie et à Bruxelles, plusieurs start-ups biopharmaceutiques ne pourraient pas se passer de l'expérimentation animale. Cet argument est souvent plus convaincant pour les hommes politiques que tous les autres...C'est ainsi que le ministre Di Antonio a affirmé récemment vouloir clarifier " des rumeurs infondées et subjectives ". " En aucun cas, le projet de Code ne sera un frein au développement de médicaments destinés à protéger la vie humaine. Il est inexact de laisser croire que ce projet mettra en péril la recherche médicale et pharmaceutique en Wallonie. " Le ministre admet que l'expérimentation animale est à la base de découvertes importantes dans les mécanismes biologiques des maladies et de leur traitement. " Elle reste pour le moment un moyen d'investigation nécessaire et son remplacement n'est pas encore réalisable dans plusieurs domaines de recherche (...). La suppression totale de l'expérimentation animale en Wallonie n'est pas à l'ordre du jour mais elle ne peut se justifier qu'en dernier recours, à savoir lorsque la santé humaine ou animale en dépend ".Actuellement, le Code wallon du bien-être animal fait l'objet d'une consultation auprès du Conseil wallon du bien-être des animaux. En parallèle, " des rencontres avec certains secteurs concernés par l'expérimentation animale sont menées, notamment pour clarifier les objectifs et la portée de ce texte ".