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La ségrégation des services hospitaliers masculins et féminins nécessite un personnel médical féminin qualifié. Or, le nombre de praticiennes est déjà insuffisant, entraînant des lacunes importantes dans la prise en charge des femmes. " Il n'y a pas de système de santé sans praticiennes qualifiées ", souligne Mickael Le Paih, représentant de MSF en Afghanistan. Actuellement, 41 % du personnel médical de MSF en Afghanistan est composé de femmes, un équilibre menacé par cette nouvelle interdiction.Les restrictions imposées depuis 2021, combinées à cette dernière décision, réduisent drastiquement les opportunités d'éducation pour les femmes, compromettant la formation d'un futur personnel médical féminin. À Khost, par exemple, où MSF gère l'une des maternités les plus actives au monde, 22 300 accouchements ont été assistés entre janvier et juin 2024. La pénurie de sages-femmes et de gynécologues féminines y est déjà palpable." Si aucune femme ne peut étudier, qui s'occupera des femmes afghanes lorsqu'elles seront les plus vulnérables ? ", interroge Le Paih. L'accès aux soins essentiels pour tous les genres dépend de la participation de tous les genres. Privées d'éducation, les femmes sont exclues de la fourniture de soins et voient leurs droits fondamentaux bafoués.MSF, qui opère dans sept provinces afghanes, reste fermement engagé à fournir des soins de santé à ceux qui en ont besoin. En 2023, ses équipes ont assuré des centaines de milliers de consultations, d'hospitalisations et d'accouchements. Elles appellent à un accès sans entrave à l'éducation, seule voie pour garantir un système de santé inclusif et durable.Face à cette crise, MSF renouvelle son plaidoyer pour que les femmes afghanes aient un accès égal à l'éducation et à la formation médicale, conditions indispensables à une santé publique efficace et équitable.