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Après avoir vaincu le cancer, environ quatre personnes sur dix souffrent de douleurs chroniques. Le groupe d'étude de l'université bruxelloise a fait le constat que, globalement, les patients atteints d'un cancer n'avaient pas suffisamment de connaissances sur la douleur pendant et après la maladie, ni sur les différentes méthodes possibles pour l'atténuer."On peut bien sûr prendre des anti-douleurs, mais l'objectif est tout de même de réduire leur usage après un cancer pour éviter toute dépendance, une mauvaise utilisation voire des effets secondaires", argumente Astrid Lahousse, chercheuse au sein du groupe. "L'éducation à la douleur expliquée selon une approche neuroscientifique peut conduire à des méthodes de gestion de la douleur plus actives et à des changements dans le mode de vie."Le groupe d'étude s'intéresse aux facteurs tels que l'alimentation, l'exercice physique et la prise de stimulants, et à leur influence sur la douleur. Cette approche multimodale est nécessaire pour rendre l'éducation à la douleur aussi holistique que possible.Le fait d'être physiquement actif après un diagnostic de cancer augmente le taux de survie jusqu'à 30%, indiquent les chercheurs. "L'activité physique a également un impact positif sur la fatigue, la dépression, la qualité de vie et la condition cardiovasculaire et musculo-squelettique. En plus de tous ces avantages, l'exercice peut également réduire la douleur."Les chercheurs ont également constaté qu'un stress omniprésent était un phénomène fréquent après un traitement contre le cancer, en raison de la crainte de rechute. Les situations de stress appuient la surproduction de marqueurs inflammatoires, qui peuvent à leur tour provoquer troubles du sommeil, dépression et symptômes de la maladie. "En outre, l'augmentation de l'inflammation dans l'organisme entraîne un dérèglement du système nerveux sympathique, ce qui peut accroître la douleur.""La reconnaissance et le traitement précoces du stress chronique peut mener à une meilleure gestion de la douleur. Le cercle peut être brisé notamment en apprenant aux patients à considérer différemment leur sommeil", conclut Mme Lahousse.Pain in Motion est un groupe de recherche international qui analyse les mécanismes biopsychosociaux de la douleur par le biais d'études sur différents groupes de population souffrant de douleurs persistantes. En collaboration avec le groupe de recherche Rehabilitation Research, deux nouvelles études sont actuellement menées dans différentes régions de Belgique afin d'offrir une éducation à la douleur aux femmes ayant des antécédents de cancer du sein et qui continuent de lutter contre des douleurs persistantes.Belga