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L'outil a été approuvé notamment par la SSMG, Domus Medica et Sciensano qui l'ont testé.Il reprend les recommandations scientifiques relatives au diagnostic et au traitement de la gonorrhée et de la syphilis (KCE - 2019) et des infections à Chlamydia (Groupe de développement de recommandations de 1e ligne).Il propose en particulier une série de questions-type pour aborder ce sujet délicat.Exemple : un jeune patient (de 29 ans) se présente à la consultation. Le médecin généraliste peut lui demander : Avez-vous déjà utilisé un préservatif ? Comment cela s'est-il passé ? ou encore : Les jeunes ont souvent des questions sur leur corps, sur les relations sexuelles. Est-ce que c'est votre cas ? Est-ce que vous aimeriez en parler ? Avez-vous des questions particulières à me poser ?Face à un HSH (homosexuel masculin) en consultation, le guide du KCE propose notamment les questions suivantes : Savez-vous que les IST sont très courantes chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ? Nous encourageons tous les HSH sexuellement actifs à faire régulièrement un dépistage des IST. Voulez-vous que nous profitions de cette consultation pour réaliser un dépistage des IST ? Ou encore : Quand avez-vous eu une relation avec une/d'autre(s) personne(s) que votre partenaire habituel pour la dernière fois ? Avez-vous utilisé des préservatifs avec ces personnes ?A un patient récemment divorcé, voici ce qu'on peut lui demander : À quand remonte votre dernière relation sexuelle ? Était-ce avec un homme, une femme, les deux ? Était-ce une relation vaginale, orale, et/ou anale ?Une autre partie du site permet de déterminer " quels sont les patients à risque (répartis en catégories numérotées de 1 à 7) et quelles sont les infections à rechercher dans chaque cas, en fonction des comportements sexuels à risque du patient ".Par exemple, face à un ou une prostituée, le guide recommande dans tous les cas, d'exclure la gonorrhée + Chlamydia + Syphilis + VIH. Si le Chlamydia positif et sexe anal, " ajouter un dépistage du lymphogranulome vénérien - LGV) ", précise le KCE. " Si statut immunitaire Hep B inconnu, ajouter: Hep B. " " Si VIH positif, ou utilisant la PrEP, ou consommant de la drogue (injection ou sniff) ou ayant des pratiques sexuelles traumatiques, ajouter: Hep C. " Il peut être nécessaire aussi de lui parler du PrEP (prophylaxie pré-exposition est un traitement anti-VIH). Il peut en effet être administré préventivement à une personne séronégative ayant des activités sexuelles potentiellement à risques. Le médecin peut proposer une consultation auprès d'un centre de référence pour le VIH.Le guide aborde tout sans tabou comme les pratiques sexuelles " traumatiques " qu'il définit comme " pratiques entre adultes consentants qui utilisent des objets particuliers pour la pénétration vaginale ou anale, susceptibles de générer des (micro-)traumatismes et donc des saignements ".Pour les patients appartenant à plusieurs catégories, un tableau synoptique partiellement algorithmique est proposé avec des pastilles de trois couleurs différentes : test à réaliser dans toutes les situations à risque ; test à réaliser seulement lorsque le patient n'est pas immunisé ; test à ajouter en présence de facteurs particuliers (partenaires à haut risque, origine subsaharienne ou régions endémiques, PrEP ou VIH+, pratiques sexuelles traumatiques).Enfin, des traitements sont proposés. Par exemple, en cas d'infection urogénitale ou oropharyngée : " traitement combiné (= au même moment) de ceftriaxone 500 mg IM en injection unique et azithromycine 2 g par voie orale, dose unique ".Le site contient enfin une série de conseils aux malades et à leurs partenaires pendant le traitement comme " s'abstenir de tout contact sexuel pendant sept jours à compter du jour suivant le début de l'administration du traitement et la disparition des symptômes. Si les patients veulent rester sexuellement actifs, insistez sur le port du préservatif. Toute personne recevant un diagnostic d'IST doit faire un dépistage pour les autres IST, notamment la chlamydia, la gonorrhée, la syphilis et le VIH. " Le médecin doit également informer le partenaire ou le conjoint de l'existence de ces IST.Bref, pour l'avoir parcouru, on peut dire que ce guide en ligne est bien ficelé et devrait aider les médecins de première ligne à mieux identifier et traiter ce délicat problème des IST.Cliquez ici