...

Cette nomination révélée par nos confrères du Soir a poussé la ministre De Bue à prendre rapidement une décision. C'est un euphémisme de dire que cette nouvelle fonction au sein de l'intercommunale hospitalière a suscité la controverse. " Non seulement, elle a paru inutile alors qu'elle laissait espérer un salaire de plus de 200.000 euros bruts par an. Mais elle semble aussi avoir été taillée sur mesure pour Thomas Salden, selon le quotidien. Dans sa décision, la ministre wallonne épingle plusieurs éléments troublants : la création de ce poste n'est pas suffisamment motivée, aucun diplôme n'est requis alors que ce conseiller général est en principe le numéro 2 de la structure, seules les personnes disposant d'une expérience dans le service public sont admises et le délai pour postuler était réduit à neuf jours ", résume l'agence Belga.Parmi les syndicats, la CSC et le SLFP s'étaient opposés à la création de cette fonction.L'agence rapporte également que la ministre De Bue a également annulé la nomination de Thomas Salden au conseil d'administration de l'ISPPC. " Il y siège comme administrateur indépendant et non en tant que conseiller communal ou de CPAS et y a reçu le poste de vice-président. Or, d'après la ministre, l'intéressé ne remplit pas les conditions pour être considéré comme administrateur indépendant, ayant siégé auparavant dans le comité de direction de l'intercommunale. "Le conseil d'administration avait également approuvé l'augmentation des salaires des directeurs. La décision est annulée car elle n'est pas suffisamment motivée et n'a pas fait l'objet d'une négociation préalable avec les organisations syndicales.L'ISPPC a pris mardi matin connaissance des décisions de la ministre wallonne des Pouvoirs locaux et en a pris acte. " Un rendez-vous d'urgence avec cette dernière a d'ores et déjà été sollicité afin d'éclaircir les points qu'elle jugera nécessaire ", communique l'intercommunale qui réserve pour l'heure ses explications à Valérie De Bue.Cette affaire a sucité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. " La gouvernance publique des hôpitaux doit être examinée à la loupe. Les compétences doivent primer et pas les casquettes ", a commenté le Dr Catherine Fonck, cheffe du groupe cdH à la Chambre, sur Tweeter. Un avis partagé par Jacques de Toeuf, président honoraire de l'Absym : " Créer des postes inutiles pour caser des affidés est une démarche qui ne devrait plus exister. Du courage et des principes moraux, la ministre en a manifestement. C'est tout à son honneur. Enfin une tutelle qui veille au bien commun. "Le PTB a demandé mardi la désignation par le gouvernement wallon d'un délégué spécial qui contrôlerait le fonctionnement de l'ISPPC. "Ce CA, auteur de cette série de décisions douteuses, n'a plus la crédibilité nécessaire pour diriger l'ISPPC. Ceux qui en sont membres doivent faire un pas de côté", a dénoncé le député et conseiller communal de l'opposition Germain Mugemangango. "Le gouvernement wallon doit garantir la légalité des décisions prises au sein de cette intercommunale qui gère 5.000 travailleurs et qui est d'une importance primordiale pour les citoyens." Le PTB réclame un débat sur la gestion de l'ISPPC au conseil communal de Charleroi le 2 septembre.Pour sa part le conseiller communal Défi, Jean-Noël Gillard, demande que soit réalisé dans les meilleurs délais un nouvel audit interne sur la gouvernance de l'intercommunale par une instance indépendante. "Dans l'hypothèse où l'audit interne montrerait des erreurs flagrantes de gestion, il faudra alors se poser la question de l'organisation et de la composition du conseil d'administration de l'ISPPC", a souligné M. Gillard qui demande la fin des "pratiques clientélistes".Rappelons qu'en mai, l'ISPPC annonçait fièrement avoir réduit son déficit de 23 millions en 2017 à 5,5 millions en 2018 (lire sur www.lejournaldumedecin.be).