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L'incapacité de travail de longue durée (invalidité) est un fléau en Belgique. Plus de 500.000 personnes sont sous ce régime, autant que toute l'Allemagne. Or, jusqu'à présent, on s'est toujours cassé les dents pour les remettre au travail. La formule " Trio " a été lancée à cet égard. On en espère beaucoup...La Mutualité chrétienne assure un peu plus de 50% des Belges. Ce qui fait de ses études de bonnes extrapolations sur tout le pays. Et justement, une étude publiée ce jeudi conclut que proposer à un travailleur malade de reprendre quelques heures ou jours par semaine tout en conservant un complément d'indemnités de l'assurance maladie fonctionne. 90 % des travailleurs en reprise partielle sont de retour à plein temps dans les deux ans, et dans six cas sur dix, la transition ne dure même pas six mois.Le retour partiel est plus fréquent chez les femmes (23,6 %), en particulier entre 40 et 49 ans (28,9 %). Mais il ne concerne encore qu'une minorité : quatre personnes sur cinq restent trop malades pour envisager une reprise, souligne Elise Derroitte, vice-présidente de la MC. D'où l'importance d'investir dans la prévention pour limiter l'augmentation des incapacités de travail.Tout n'est pas simple pour autant. 55 % des travailleurs en reprise ont besoin d'aménagements spécifiques : réduction du temps de travail, adaptation des tâches, horaires flexibles... Or, 27 % se heurtent au refus de leur employeur, souvent pour des raisons organisationnelles ou un manque d'intérêt. Résultat : certains renoncent et rechutent.Au-delà de la reprise individuelle, c'est toute la société qui doit évoluer. "Le travail est un facteur de guérison", rappelle Elise Derroitte. "Il faut se concentrer sur ce que les travailleurs peuvent encore faire, plutôt que sur leurs limitations." Une réintégration réussie repose sur la souplesse des employeurs, le soutien des collègues et la fin de la stigmatisation des travailleurs à temps partiel. Une dynamique qui, bien accompagnée, profite à tous.