Il y a deux semaines, la direction du CHC décidait d'anticiper le déménagement d'une semaine. " La crise sanitaire s'annonçait. Nous étions dans le creux de la vague à ce moment-là, mais nous connaissions les courbes théoriques de l'épidémie. Il fallait anticiper et nous avons décidé de mettre la clinique du MontLégia à disposition de la population ", explique Alain Javaux.

Le directeur général justifie ce choix par l'augmentation de la capacité d'accueil en lits intensifs. " Nous avons un plateau technique, notamment au niveau des soins intensifs, qui nous a permis d'accroître notre capacité d'accueil de 50% puisque nous avions 32 lits intensifs sur nos sites, et que nous avons désormais 48 lits, avec la possibilité de porter cette capacité à 100 lits en transformant la zone de réveil du quartier ambulatoire. Avec des respiratoires et le matériel adéquat. "

Des circonstances particulières

Alain Javaux n'imaginait pas inaugurer l'hôpital dans ces circonstances, mais il rassure : d'un point de vue fonctionnel, il n'y a aucune conséquence. " Le déménagement se prépare depuis des mois. Nous avions postposé le déménagement de six semaines l'an dernier afin de permettre aux équipes de s'entraîner dans leurs futurs locaux et s'approprier les lieux. La décision de raboter ce délai d'une semaine n'a eu qu'un impact très limité. "

Le sentiment à l'ouverture du MontLégia était par contre, lui, bien différent. " La charge émotionnelle est différente. On n'a pas fait la fête. On la fera peut-être plus tard, et encore, on verra. Il faudra aussi célébrer ce que nous sommes en train d'accomplir. C'est un fameux challenge d'ouvrir un hôpital dans ces circonstances. Nous avons pu constater, au sein du personnel, la fierté de pouvoir mettre cet outil au service de la population dans un contexte d'épidémie. On se demande parfois le matin en se levant quel est le sens de la vie. Mais ce jour-là, on ne se posait pas la question. On n'a pas eu le sentiment de célébrer l'accomplissement d'un rêve de dix ans, mais on a eu un autre type de sentiment que l'on ne connaîtra qu'une fois dans notre vie. "

HCR, le bon choix

L'opération ne s'est pas faite en un jour. Vendredi dernier, l'institution a transféré les 96 patients du site de la Clinique St-Joseph et une partie des patients (22) de la Clinique de l'Espérance, pour un total de 122 patients. " C'est un travail qui a été encadré par Health Care Relocation (HCR), société canadienne qui a déjà déménagé 400 hôpitaux dans le monde. Ce choix, on s'en félicitera toute notre vie ", s'enthousiasme Alain Javaux. " Cela a été extraordinaire. Cela fait des semaines qu'ils sont chez nous et qu'ils préparent le transfert d'abord du matériel puis des patients. Des collaborateurs ont été formés à des rôles bien particuliers. Certains étaient expéditeurs, d'autres transporteurs ou receveurs. Tout s'est déroulé dans la sérénité. Après une période de rodage la première heure où nous déménagions un patient tous les quarts d'heure, on arrivait à la fin à transférer un patient toutes les trois minutes. C'était vraiment très bien organisé. "

L'épidémie n'a heureusement pas ralentit la cadence. " Nous avons évidemment pris nos précautions par rapport aux patients Covid-19. Nous en avions fort peu à transférer, mais cela voulait dire désinfecter les ambulances pendant deux heures et donc placer ces patients Covid-19 en fin de chaîne afin de limiter les risques de contamination. "

Au moment de l'interview - mardi 24 mars - les 22 patients restants à la Clinique de l'Espérance ont bien été transférés. La Clinique St-Vincent voyait son matériel partir le mercredi, et les patients le jeudi. Au moment de lire ce journal, le déménagement doit donc être bouclé.

Les trois sites, désaffectés de leur matériel qui a été récupéré pour le MontLégia, ont été vendus. " Ils ne nous appartiennent plus. Nous les louons actuellement ", confirme Alain Javaux . " Néanmoins, l'actuel propriétaire est prêt à mettre la Clinique de Saint-Joseph au service des autorités. J'ai pris contact avec le SPF Santé publique et le ministre de la Défense, Didier Goffin. Nous avons eu la visite de l'armée dans les lieux. Il y a donc un cheminement au niveau de l'État afin de voir si l'armée ne pourrait pas investir, si nécessaire, dans l'un de nos sites pour le transformer afin de pouvoir administrer des soins intermédiaires pour alléger le poids des hôpitaux de la région. Ce n'est pas encore fait, mais des contacts existent. "

Pas d'inquiétude

Mardi midi, le CHC comptait 56 cas détectés Covid-19. " Cela ne veut pas dire qu'ils sont tous restés chez nous ", explique Alain Javaux. " Nous avons 22 hospitalisés en tout. Mais nous sommes préparés à recevoir plus de cas, le plan pandémie est opérationnel depuis des semaines. "

Enfin, concernant le Dr Devos et le Covid-19, le directeur général se veut rassurant. " Le Dr Devos allait mieux ce mardi matin. Son absence en tant que chef de service des soins intensifs ne change fondamentalement pas la donne, puisque lui-même l'annonçait : des soignants qui vont contacter le virus, il y en aura. Les instructions de l'État vont d'ailleurs en ce sens : tant que le soignant n'a pas de fièvre, même s'il est asymptomatique, il continue à travailler avec un masque. Cela provoque, après l'engouement et la motivation générés par le déménagement, un stress dans les couloirs. Il n'y a cependant pas un absentéisme particulier, mais le personnel administratif doit travailler au ralenti. Toutes les consultations étant arrêtées, les technologues et assistants dentaires par exemple n'ont plus de travail. C'est assez particulier. "

Il y a deux semaines, la direction du CHC décidait d'anticiper le déménagement d'une semaine. " La crise sanitaire s'annonçait. Nous étions dans le creux de la vague à ce moment-là, mais nous connaissions les courbes théoriques de l'épidémie. Il fallait anticiper et nous avons décidé de mettre la clinique du MontLégia à disposition de la population ", explique Alain Javaux. Le directeur général justifie ce choix par l'augmentation de la capacité d'accueil en lits intensifs. " Nous avons un plateau technique, notamment au niveau des soins intensifs, qui nous a permis d'accroître notre capacité d'accueil de 50% puisque nous avions 32 lits intensifs sur nos sites, et que nous avons désormais 48 lits, avec la possibilité de porter cette capacité à 100 lits en transformant la zone de réveil du quartier ambulatoire. Avec des respiratoires et le matériel adéquat. "Alain Javaux n'imaginait pas inaugurer l'hôpital dans ces circonstances, mais il rassure : d'un point de vue fonctionnel, il n'y a aucune conséquence. " Le déménagement se prépare depuis des mois. Nous avions postposé le déménagement de six semaines l'an dernier afin de permettre aux équipes de s'entraîner dans leurs futurs locaux et s'approprier les lieux. La décision de raboter ce délai d'une semaine n'a eu qu'un impact très limité. "Le sentiment à l'ouverture du MontLégia était par contre, lui, bien différent. " La charge émotionnelle est différente. On n'a pas fait la fête. On la fera peut-être plus tard, et encore, on verra. Il faudra aussi célébrer ce que nous sommes en train d'accomplir. C'est un fameux challenge d'ouvrir un hôpital dans ces circonstances. Nous avons pu constater, au sein du personnel, la fierté de pouvoir mettre cet outil au service de la population dans un contexte d'épidémie. On se demande parfois le matin en se levant quel est le sens de la vie. Mais ce jour-là, on ne se posait pas la question. On n'a pas eu le sentiment de célébrer l'accomplissement d'un rêve de dix ans, mais on a eu un autre type de sentiment que l'on ne connaîtra qu'une fois dans notre vie. "L'opération ne s'est pas faite en un jour. Vendredi dernier, l'institution a transféré les 96 patients du site de la Clinique St-Joseph et une partie des patients (22) de la Clinique de l'Espérance, pour un total de 122 patients. " C'est un travail qui a été encadré par Health Care Relocation (HCR), société canadienne qui a déjà déménagé 400 hôpitaux dans le monde. Ce choix, on s'en félicitera toute notre vie ", s'enthousiasme Alain Javaux. " Cela a été extraordinaire. Cela fait des semaines qu'ils sont chez nous et qu'ils préparent le transfert d'abord du matériel puis des patients. Des collaborateurs ont été formés à des rôles bien particuliers. Certains étaient expéditeurs, d'autres transporteurs ou receveurs. Tout s'est déroulé dans la sérénité. Après une période de rodage la première heure où nous déménagions un patient tous les quarts d'heure, on arrivait à la fin à transférer un patient toutes les trois minutes. C'était vraiment très bien organisé. "L'épidémie n'a heureusement pas ralentit la cadence. " Nous avons évidemment pris nos précautions par rapport aux patients Covid-19. Nous en avions fort peu à transférer, mais cela voulait dire désinfecter les ambulances pendant deux heures et donc placer ces patients Covid-19 en fin de chaîne afin de limiter les risques de contamination. "Au moment de l'interview - mardi 24 mars - les 22 patients restants à la Clinique de l'Espérance ont bien été transférés. La Clinique St-Vincent voyait son matériel partir le mercredi, et les patients le jeudi. Au moment de lire ce journal, le déménagement doit donc être bouclé. Les trois sites, désaffectés de leur matériel qui a été récupéré pour le MontLégia, ont été vendus. " Ils ne nous appartiennent plus. Nous les louons actuellement ", confirme Alain Javaux . " Néanmoins, l'actuel propriétaire est prêt à mettre la Clinique de Saint-Joseph au service des autorités. J'ai pris contact avec le SPF Santé publique et le ministre de la Défense, Didier Goffin. Nous avons eu la visite de l'armée dans les lieux. Il y a donc un cheminement au niveau de l'État afin de voir si l'armée ne pourrait pas investir, si nécessaire, dans l'un de nos sites pour le transformer afin de pouvoir administrer des soins intermédiaires pour alléger le poids des hôpitaux de la région. Ce n'est pas encore fait, mais des contacts existent. "Mardi midi, le CHC comptait 56 cas détectés Covid-19. " Cela ne veut pas dire qu'ils sont tous restés chez nous ", explique Alain Javaux. " Nous avons 22 hospitalisés en tout. Mais nous sommes préparés à recevoir plus de cas, le plan pandémie est opérationnel depuis des semaines. "Enfin, concernant le Dr Devos et le Covid-19, le directeur général se veut rassurant. " Le Dr Devos allait mieux ce mardi matin. Son absence en tant que chef de service des soins intensifs ne change fondamentalement pas la donne, puisque lui-même l'annonçait : des soignants qui vont contacter le virus, il y en aura. Les instructions de l'État vont d'ailleurs en ce sens : tant que le soignant n'a pas de fièvre, même s'il est asymptomatique, il continue à travailler avec un masque. Cela provoque, après l'engouement et la motivation générés par le déménagement, un stress dans les couloirs. Il n'y a cependant pas un absentéisme particulier, mais le personnel administratif doit travailler au ralenti. Toutes les consultations étant arrêtées, les technologues et assistants dentaires par exemple n'ont plus de travail. C'est assez particulier. "