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" La fermeture des consultations dans les hôpitaux et des spécialistes extramuraux sauf urgences et traitements essentiels, l'appréhension des patients de se rendre à l'hôpital et les consultations par téléphone du médecin traitant font que les patients ont peur de consulter et courent des risques voire hypothèquent définitivement leur état de santé ", prévient le Groupement belge des spécialistesLe GBS déclare être " très étonné que les magasins de jardinage et de bricolage puissent, moyennant des mesures de sécurité, rouvrir alors que les consultations en milieu hospitalier et extrahospitalier restent exclues. Comme dans nos courriers précédents, nous rappelons que pour les consultations en milieu extrahospitalier, les médecins spécialistes de ville ne reçoivent pas de masques de protection ou d'autres moyens de protection. Ils sont les oubliés ou les exclus du système. " Le Dr Demeere, président du GBS, souligne la volonté du groupement de limiter les " dommages collatéraux " tout en prenant soins des patients atteints du Covid-19.Le GBS enquête actuellement auprès de ses 8.900 médecins spécialistes couvrant 31 spécialités médicales pour savoir comment ils envisagent la sortie du confinement et la reprise complète des activités. Les conclusions seront transmises aux autorités." Nous insistons pour rouvrir les consultations extrahospitalières et hospitalières ", souligne le Dr Demeere. Le président du GBS propose six priorités à Sophie Wilmès et Maggie De Block. 1. Rouvrir les secrétariats de consultation afin de permettre les téléconsultationsLes patients doivent pouvoir téléphoner à leur médecin spécialiste. Ce dernier est à même de juger, sur base du dossier, de la nécessité du déplacement du patient vers la consultation, l'hôpital ou les urgences. Au téléphone, le médecin spécialiste peut régler nombre de problèmes et même faire des prescriptions électroniques.2. Il ne faut pas empêcher les dépistages des cancersUne femme qui remarque une petite boule dans le sein ne téléphonera probablement pas au médecin généraliste et attendra la réouverture des consultations de son gynécologue. Ce dernier ne pourra pas faire de mammographie (examen non essentiel). Quelle est sa responsabilité ? Un dermatologue de ville, nous a rapporté un cas de mélanome arrivé chez lui, parce que sa consultation était restée ouverte, alors que la patiente consultait normalement à l'hôpital. Cela suppose donc la réouverture sélective des examens de laboratoire et de l'imagerie médicale.3. Il faut assurer le suivi " normal " des pathologies oncologiques et les patients sous anticoagulants 4. Il faut assurer " normalement " le suivi des maladies chroniques qui nécessitent un traitement spécifique, comme les hépatites C, les cirrhoses, les diabètes compliqués, les affections immunitaires notamment en rhumatologie, les allergies sévères etc... Ce sont des patients connus du médecin spécialiste qui ne peuvent plus ou n'osent plus téléphoner à l'hôpital ou au médecin spécialiste. 5. Pour les affections handicapantes qui ne permettent plus une vie normale, il faut, suite à une téléconsultation, déterminer si les patients peuvent supporter les dommages collatéraux comme l'alitement et des soins à domicile ou au contraire être aidés par un traitement plus agressif et efficace qui, in casu, devient une semi-urgence. 6. Enfin, les pathologies cardiovasculaires, pneumologiques, gastroentérologiques, pédiatriques doivent pouvoir être traitées après téléconsultation. Des cas d'infarctus du myocarde non traités par thrombolyse (lésion définitive), nous ont été rapportés par des médecins cardiologues déçus. Des enfants avec des affections respiratoires allergiques ne sont plus traitées de façon optimale, tout comme les déshydratations dues aux gastroentérites ne sont pas traitées efficacement..."Sans une réouverture sélective et sécurisée des consultations des médecins spécialistes, en favorisant la téléconsultation nous créeront des dommages collatéraux qui tôt ou tard seront découverts par la population et demanderont une justification ", prévient le GBS. Le groupement désire créer une sécurité sanitaire afin de limiter au maximum les dommages collatéraux liés directement et indirection au Covid-19.V.C.