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"Construite sous l'égide de près de 100 médecins, dont plusieurs présidents de cercles, inquiets de la situation actuelle, cette coopérative ouverte à tous aura pour objet de finaliser l'implémentation d'un DMI déjà labellisé, et qui aura toutes les qualités d'un DMI moderne : multidisciplinaire , intuitif, compatible, rigoureux... ", expliquent les fondateurs de cette coopérative.Cette nouvelle structure a l'ambition de garantir la pérennité financière et informatique d'un logiciel multidisciplinaire qui appartiendra aux acteurs la santé tout en s'ouvrant aux prestataires de la première ligne et aux spécialistes. Les coopérateurs appellent tous les médecins généralistes et spécialistes à les rejoindre: " Pour que le DMI ne soit plus un oiseau pour le chat, il faut prendre notre destin informatique en main ".Des détails pratiques concernant le choix du logiciel labellisé, le financement de celui-ci, sa sécurisation et l'adhésion à cette coopérative suivront très prochainement. Les lecteurs intéressés peuvent déjà se renseigner à l'adresse contact@medispring.be . Près de 300 médecins ont déjà manifesté leurs intérêts pour ce projet en quelques jours.Le GBO-Cartel soutient cette initiative du terrain. "Parmi cette centaine de médecins se trouvent de nombreux membres du GBO et, notamment, le secrétaire général, Dr Paul Vollemaere et le Dr Tanguy de Thier, le Dr Olivier Marivoet, tous deux membres du bureau du GBO. Ces médecins souhaitent créer un logiciel médical informatisé pour répondre aux besoins de la profession qui est conçue par la profession et qui restera sous son contrôle. A terme, ce nouveau logiciel DMI devra être partagé entre les différentes professions de santé de première ligne ainsi qu'avec les hôpitaux et répondre aux besoins de tous y compris ceux des patients ", souligne le syndicat médical. La création de cette coopérative est une réponse à la formation d'un monopole sur les logiciels médicaux. A l'instar du Collège des médecins généralistes, du GBO et de l'Absym , la Plateforme de soins de première ligne wallonne (PPLW) s'inquiète du monopole progressif d'une firme commerciale sur tous les logiciels médicaux de la première ligne de soins en Wallonie."La firme belgo-néerlandaise de logiciels médicaux et paramédicaux Corilus, contrôlée par la société d'investissement hollandaise AAC Capital, a progressivement, par rachats successifs de fournisseurs de logiciels médicaux et paramédicaux, acquis une position de monopole sur le marché en Belgique ", constate la PPLW. " En outre, ce groupe contrôle déjà de facto le segment stratégique des messageries et des connecteurs (des interfaces nécessaires aux logiciels pour accéder aux services de la plateforme eHealth). Elle a ainsi la mainmise sur toutes les données des patients et des prestataires, que ce soit des médecins, des infirmiers, des kinésithérapeutes, des pharmaciens mais aussi des maisons de repos et de soins."La plateforme met en garde par rapport aux conséquences pratiques d'une position dominante de ce type: " envolée des prix et détérioration de la qualité des logiciels suite à la faible concurrence et à la politique commerciale centrée sur le profit et non orienté vers les demandes des utilisateurs, grandes difficultés pour changer de logiciel... "Elle conseille, tout comme le Collège des médecins généralistes, l'Absym et le GBO d'être très prudent et d'étudier le marché avant d'acquérir un logiciel. "Ceci d'autant plus que de nouvelles solutions ouvertes et multi-métiers sont en voie de création."