Une surmortalité limitée

Le meilleur indicateur est la surmortalité par rapport à la mortalité attendue en année "normale". Contrairement à la mortalité liée au coronavirus, elle est enregistrée avec quelques semaines de retard. En 5 semaines, du 16 mars au 19 avril, par rapport à ce qui était attendu, 304 morts supplémentaires ont été enregistrées dans la catégorie des 15 à 64 ans, 2.861 chez les 65-84 ans et 3.440 chez les plus de 85 ans, ce qui signifie respectivement 2,64 décès supplémentaires pour 100.000 habitants chez les moins de 65 ans, 25 pour les 65-84 ans et 30 pour les plus de 85 ans. Il n'y a pas de surmortalité chez les moins de 15 ans, ce qui devrait aider à relativiser les craintes par rapport aux écoles.

A la date du 6 mai, 29 personnes de moins de 45 ans (moins de 1 % des décès) et 396 personnes âgées de 45 à 64 ans (5 %) sont décédées du COVID-19, soit respectivement 0,25 pour 100 000 et 3,44 pour 100 000 habitants. 72% des patients décédés ont une comorbidité associée. Je serais donc curieux de connaître le résultat d'une enquête demandant aux Belges, combien de personnes sont décédées du coronavirus pour 100.000 habitants en Belgique...

Par ailleurs, 47% des décès ont lieu à l'hôpital et 53% en maison de repos, mais parmi ces derniers, seuls 20% ont été testés positivement au virus, donc 80% sont seulement suspectés, mais ils peuvent très bien avoir succombé à une autre maladie, d'autant plus que sur les 104.462 personnes testées en maison de repos, seules 5% étaient positives, ce qui montre bien que le confinement doit continuer pour les personnes âgées si on veut protéger les vies (la question se pose cependant de savoir ce que les personnes concernées souhaitent et comment concilier leur désir de rencontres avec la santé publique des autres résidents).

Donc au 6 mai, 43% du total des personnes rapportées décédées du coronavirus en Belgique n'ont pas fait l'objet d'un test, ce qui nous vaut d'être présentés dans tous les classements internationaux comme le pays le plus touché par le virus par rapport à la population, ce qui pose la question de l'image d'un pays qui abrite les institutions européennes (car ceux qui voient les tableaux comparatifs entre pays ne connaissent pas ces subtilités épidémiologiques, l'Allemagne par exemple ne rapporte que les cas confirmés par un test).

" Aucun risque pour les moins de 50 ans "...

Que peut-on déduire de cela ? L'épidémie est grave, il y a une surmortalité importante, voire très importante chez les personnes âgées, mais ce n'est pas l'hécatombe que certains avaient prédite. Le confinement a fonctionné, en réduisant la circulation du virus, mais se pose quand même la question de son utilité si on avait mieux anticipé (fermeture des frontières, interdiction de grands événements début mars comme Batibouw, la Foire du livre, masques, tests) et, au vu des conséquences économiques, celles de son ampleur et de son ciblage car on savait très tôt que la mortalité touchait surtout des personnes âgées (la moyenne d'âge des décès est supérieure à 80 ans). Le fait que 52% des décès rapportés interviennent dans des maisons de repos plaide dans ce sens d'un ciblage précoce plus sélectif notamment par rapport à ceux qui n'ont plus pu travailler du jour au lendemain et qui devraient y retourner pour éviter une catastrophe beaucoup plus grande, économique, sociale et sanitaire. Selon le Dr Martin Blachier, un épidémiologiste spécialisé dans " la modélisation des risques sanitaires " qui s'exprimait à l'émission " C à vous " (La 5) du 5 mai dernier (voir en particulier à partir de 6'10), il n'y aurait aucun sur-risque de mortalité en dessous de 50 ans. Entre 50 et 65 ans, on serait à risque seulement s'il existe d'autres facteurs de risques. S'il a raison, il serait temps de le faire savoir et d'encourager résolument les moins de 65 ans sans facteurs de comorbidité à reprendre le travail !

Ces différents éléments m'amènent aussi à penser qu'il est temps de laisser médecins et hôpitaux organiser eux-mêmes, en autonomie et responsabilité, la reprise des activités cliniques. Aucune étude n'a encore montré les dégâts causés par l'absence ou le retard de soins pour les autres pathologies que le coronavirus. Dans certaines maisons de repos, des malades ont été abandonnés à leur sort, faute de pourvoir ni se rendre à l'hôpital, ni être traités correctement sur place et, une fois décédés, ont été catalogués coronavirus sans aucun test pour 80% d'entre eux.

La catastrophe bien plus grande qui s'annonce

Pour l'avenir, la Commission européenne prédit - pour l'instant - une baisse de 7,2% du PIB belge et une augmentation de l'endettement de plus de 14% du PIB (114% fin 2020), soit au moins 50 milliards d'euros de dettes supplémentaires (le coût économique minimum de cette crise pour cette année seulement), sans parler de l'impact futur du chômage et des faillites.

Les chiffres de la mortalité qui sont confirmés par une analyse plus générale de la mortalité en Europe (EuroMomo) plaident pour des politiques de relance économique et la reprise du travail avant que le chômage de masse et les faillites soient irrémédiables, avec de terribles conséquences pour toute la société, en particulier pour les jeunes.

Le meilleur indicateur est la surmortalité par rapport à la mortalité attendue en année "normale". Contrairement à la mortalité liée au coronavirus, elle est enregistrée avec quelques semaines de retard. En 5 semaines, du 16 mars au 19 avril, par rapport à ce qui était attendu, 304 morts supplémentaires ont été enregistrées dans la catégorie des 15 à 64 ans, 2.861 chez les 65-84 ans et 3.440 chez les plus de 85 ans, ce qui signifie respectivement 2,64 décès supplémentaires pour 100.000 habitants chez les moins de 65 ans, 25 pour les 65-84 ans et 30 pour les plus de 85 ans. Il n'y a pas de surmortalité chez les moins de 15 ans, ce qui devrait aider à relativiser les craintes par rapport aux écoles. A la date du 6 mai, 29 personnes de moins de 45 ans (moins de 1 % des décès) et 396 personnes âgées de 45 à 64 ans (5 %) sont décédées du COVID-19, soit respectivement 0,25 pour 100 000 et 3,44 pour 100 000 habitants. 72% des patients décédés ont une comorbidité associée. Je serais donc curieux de connaître le résultat d'une enquête demandant aux Belges, combien de personnes sont décédées du coronavirus pour 100.000 habitants en Belgique...Par ailleurs, 47% des décès ont lieu à l'hôpital et 53% en maison de repos, mais parmi ces derniers, seuls 20% ont été testés positivement au virus, donc 80% sont seulement suspectés, mais ils peuvent très bien avoir succombé à une autre maladie, d'autant plus que sur les 104.462 personnes testées en maison de repos, seules 5% étaient positives, ce qui montre bien que le confinement doit continuer pour les personnes âgées si on veut protéger les vies (la question se pose cependant de savoir ce que les personnes concernées souhaitent et comment concilier leur désir de rencontres avec la santé publique des autres résidents).Donc au 6 mai, 43% du total des personnes rapportées décédées du coronavirus en Belgique n'ont pas fait l'objet d'un test, ce qui nous vaut d'être présentés dans tous les classements internationaux comme le pays le plus touché par le virus par rapport à la population, ce qui pose la question de l'image d'un pays qui abrite les institutions européennes (car ceux qui voient les tableaux comparatifs entre pays ne connaissent pas ces subtilités épidémiologiques, l'Allemagne par exemple ne rapporte que les cas confirmés par un test).Que peut-on déduire de cela ? L'épidémie est grave, il y a une surmortalité importante, voire très importante chez les personnes âgées, mais ce n'est pas l'hécatombe que certains avaient prédite. Le confinement a fonctionné, en réduisant la circulation du virus, mais se pose quand même la question de son utilité si on avait mieux anticipé (fermeture des frontières, interdiction de grands événements début mars comme Batibouw, la Foire du livre, masques, tests) et, au vu des conséquences économiques, celles de son ampleur et de son ciblage car on savait très tôt que la mortalité touchait surtout des personnes âgées (la moyenne d'âge des décès est supérieure à 80 ans). Le fait que 52% des décès rapportés interviennent dans des maisons de repos plaide dans ce sens d'un ciblage précoce plus sélectif notamment par rapport à ceux qui n'ont plus pu travailler du jour au lendemain et qui devraient y retourner pour éviter une catastrophe beaucoup plus grande, économique, sociale et sanitaire. Selon le Dr Martin Blachier, un épidémiologiste spécialisé dans " la modélisation des risques sanitaires " qui s'exprimait à l'émission " C à vous " (La 5) du 5 mai dernier (voir en particulier à partir de 6'10), il n'y aurait aucun sur-risque de mortalité en dessous de 50 ans. Entre 50 et 65 ans, on serait à risque seulement s'il existe d'autres facteurs de risques. S'il a raison, il serait temps de le faire savoir et d'encourager résolument les moins de 65 ans sans facteurs de comorbidité à reprendre le travail !Ces différents éléments m'amènent aussi à penser qu'il est temps de laisser médecins et hôpitaux organiser eux-mêmes, en autonomie et responsabilité, la reprise des activités cliniques. Aucune étude n'a encore montré les dégâts causés par l'absence ou le retard de soins pour les autres pathologies que le coronavirus. Dans certaines maisons de repos, des malades ont été abandonnés à leur sort, faute de pourvoir ni se rendre à l'hôpital, ni être traités correctement sur place et, une fois décédés, ont été catalogués coronavirus sans aucun test pour 80% d'entre eux.Pour l'avenir, la Commission européenne prédit - pour l'instant - une baisse de 7,2% du PIB belge et une augmentation de l'endettement de plus de 14% du PIB (114% fin 2020), soit au moins 50 milliards d'euros de dettes supplémentaires (le coût économique minimum de cette crise pour cette année seulement), sans parler de l'impact futur du chômage et des faillites.Les chiffres de la mortalité qui sont confirmés par une analyse plus générale de la mortalité en Europe (EuroMomo) plaident pour des politiques de relance économique et la reprise du travail avant que le chômage de masse et les faillites soient irrémédiables, avec de terribles conséquences pour toute la société, en particulier pour les jeunes.