Greffe de rein: la France sérieusement en retard ? Pas vraiment !

Le quotidien français répercute ainsi la conclusion des états généraux du rein, qui viennent de se terminer sur le constat que malgré les efforts des pouvoirs publics pour élargir l'accès à la transplantation, le recours à la dialyse reste prédominant en France. "Plusieurs études ont pourtant montré que la qualité de vie des patients, même âgés, est meilleure après une greffe", souligne la directrice générale de l'Agence de la biomédecine, ajoutant qu'" à partir d'un certain âge, leur durée de vie est aussi plus longue que celle des patients dialysés ". De plus, la transplantation est économiquement rentable pour la société, un patient greffé coûtant en moyenne 20 000 euros par an, contre 80 000 pour un dialysé. Il y a donc là, de plus, un potentiel d'économies considérables pour la Sécu. En réalité, souligne le Pr Jacques Pirenne, chef du service de transplantation à la KULeuven, ceci doit être fortement nuancé. En France on a un taux réellement élevé de donneurs cadavériques de reins, avec 25,6 par million d'habitants. Et de noter que la Belgique, avec 30/Mo, a le taux le plus élevé d'Europe en la matière, précédée seulement par l'Espagne (35/Mo). Tout cela est nettement plus qu'en Angleterre (16/Mo), en Allemagne ou aux Pays-Bas (13/Mo). Par contre, la France a un taux très faible de prélèvement de reins de donneurs vivants, avec 5 à 6%, ce qui est à peu près la même chose qu'en Belgique, alors qu'aux Pays-Bas ce taux-là avoisine les 40%. Malgré leurs chiffres de prélèvements de reins cadavériques bien plus bas, les Hollandais transplantent donc bien plus de reins." Autrement dit, si on parvenait à avoir plus de donneurs vivants, on ferait sensiblement plus de greffes ", fait remarquer le Pr Pirenne, qui souligne encore que " dire que la France ne preste pas bien, ce n'est pas correct ". La Norvège est également citée, parce que c'est peu le champion toutes catégories, avec 60 greffes par million d'habitants. Ceci est dû au fait qu'ils ont à la fois beaucoup de donneurs cadavériques et beaucoup de donneurs vivants.