...

Quelle est cette contrepartie ? La gratuité des soins peut empêcher un patient de se plaindre. Ou, à tout le moins, diminuer son envie de rechigner à certaines recommandations médicales. Très bien diront certains. Néanmoins, cette absence de plaintes peut avoir un impact sur son autonomie, et plus largement, sur la manière dont le patient vivra son expérience avec les professionnels de la santé. Le patient pourra estimer que la relation est paternaliste, que le médecin fait de l'excès de zèle puisque si c'est gratuit pour le patient, le prestataire, lui, est de toute façon rémunéré.Est-ce la faute du médecin ? Non. Difficile pour lui de constater un inconfort chez un patient qui n'exprime pas de plaintes. Est-ce la faute du patient ? Non plus, car la gratuité induit un biais dans son comportement.Est-ce un vrai problème, et si oui, quelle est la solution ? C'est une question difficile. C'est un problème que rencontreront indubitablement certains patients sans s'en rendre compte. La solution est de clarifier ce concept de gratuité des soins de santé. S'il faut bien sûr faciliter l'accès aux soins, et ce pour l'ensemble de la population, il faut également que le citoyen comprenne comment cet accès a pu être facilité. Le patient doit comprendre comment fonctionne le système des soins de santé. Et ce n'est pas une mince affaire.