En Belgique, 10,8 % des jeunes de 15 ans fument quotidiennement, selon un rapport de santé de l'OCDE de 2017. Le tabagisme commence donc encore à l'adolescence, et ce alors que les jeunes sont beaucoup plus sensibles aux effets addictifs du tabac. A l'occasion de la Journée mondiale contre le tabac (31 mai), les Mutualités Libres demandent aux niveaux de pouvoir belges d'adopter une politique intégrée en matière de lutte contre le tabagisme.
Interdire de fumer dans les voitures en présence d'enfants: quel autre dossier peut mieux illustrer le manque de coopération entre les différents niveaux de pouvoir belges en matière de politique antitabac ? En Wallonie, le ministre de l'Environnement Carlo di Antonio a récemment tranché le noeud gordien, mais la mesure est bloquée au parlement fédéral depuis plusieurs années. A Bruxelles aussi, la décision se fait attendre. Par ailleurs, notre législation actuelle présente parfois des failles. Il est, par exemple, totalement interdit de fumer dans les transports publics et les établissements d'enseignement, mais dans les autres lieux publics, il est toujours permis d'allumer une cigarette dans un espace fermé. Et voir fumer fait fumer. Pour que les jeunes grandissent sans tabac, il faut créer autant d'environnements non-fumeurs que possible.
Publicité omniprésente
Difficile aussi pour les jeunes d'échapper à la publicité pour le tabac. Cette publicité s'affiche en effet tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des magasins de tabac et des kiosques à journaux. Des magasins qui se trouvent dans les centres de nos villes et villages, là où les jeunes vont à l'école, sortent et se donnent rendez-vous. Une enquête de la Fondation contre le cancer montre que tant les fumeurs (60 %) que les non-fumeurs (72 %) et les ex-fumeurs (82 %) sont de fervents partisans d'une interdiction totale de la publicité dans les points de vente. Qu'attendons-nous encore pour interdire complètement cette pratique ?
Nécessité d'une politique intégrée en matière de tabac
Mais c'est encore et toujours la répartition des compétences qui joue des tours à la Belgique. Le niveau fédéral décide par exemple de l'emballage et de la publicité, tandis que le niveau régional est compétent en matière de prévention ou de remboursement des consultations chez le tabacologue. Est-il logique que toutes les accises prélevées sur la vente de tabac soient versées au budget fédéral et ne contribuent pas à la politique régionale de prévention ? Alors qu'un maigre investissement de 3 % du budget de la santé dans la prévention ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan.
Dès lors, comment parvenir à une politique intégrée de lutte contre le tabagisme en accordant suffisamment d'attention aux jeunes ? Un objectif national commun en matière de santé pour la lutte antitabac pourrait fournir un cadre directeur. Les différents gouvernements du pays pourraient chercher un dénominateur commun au sein des différents plans d'action régionaux actuels, afin de coordonner leur politique. Parce qu'en fin de compte, nous souhaitons tous la même chose pour nos enfants: qu'ils puissent grandir en bonne santé, dans un environnement sans tabac.
Interdire de fumer dans les voitures en présence d'enfants: quel autre dossier peut mieux illustrer le manque de coopération entre les différents niveaux de pouvoir belges en matière de politique antitabac ? En Wallonie, le ministre de l'Environnement Carlo di Antonio a récemment tranché le noeud gordien, mais la mesure est bloquée au parlement fédéral depuis plusieurs années. A Bruxelles aussi, la décision se fait attendre. Par ailleurs, notre législation actuelle présente parfois des failles. Il est, par exemple, totalement interdit de fumer dans les transports publics et les établissements d'enseignement, mais dans les autres lieux publics, il est toujours permis d'allumer une cigarette dans un espace fermé. Et voir fumer fait fumer. Pour que les jeunes grandissent sans tabac, il faut créer autant d'environnements non-fumeurs que possible.Difficile aussi pour les jeunes d'échapper à la publicité pour le tabac. Cette publicité s'affiche en effet tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des magasins de tabac et des kiosques à journaux. Des magasins qui se trouvent dans les centres de nos villes et villages, là où les jeunes vont à l'école, sortent et se donnent rendez-vous. Une enquête de la Fondation contre le cancer montre que tant les fumeurs (60 %) que les non-fumeurs (72 %) et les ex-fumeurs (82 %) sont de fervents partisans d'une interdiction totale de la publicité dans les points de vente. Qu'attendons-nous encore pour interdire complètement cette pratique ?Mais c'est encore et toujours la répartition des compétences qui joue des tours à la Belgique. Le niveau fédéral décide par exemple de l'emballage et de la publicité, tandis que le niveau régional est compétent en matière de prévention ou de remboursement des consultations chez le tabacologue. Est-il logique que toutes les accises prélevées sur la vente de tabac soient versées au budget fédéral et ne contribuent pas à la politique régionale de prévention ? Alors qu'un maigre investissement de 3 % du budget de la santé dans la prévention ne représente qu'une goutte d'eau dans l'océan.Dès lors, comment parvenir à une politique intégrée de lutte contre le tabagisme en accordant suffisamment d'attention aux jeunes ? Un objectif national commun en matière de santé pour la lutte antitabac pourrait fournir un cadre directeur. Les différents gouvernements du pays pourraient chercher un dénominateur commun au sein des différents plans d'action régionaux actuels, afin de coordonner leur politique. Parce qu'en fin de compte, nous souhaitons tous la même chose pour nos enfants: qu'ils puissent grandir en bonne santé, dans un environnement sans tabac.