La fédération Gibbis suit attentivement la capacité d'accueil des hôpitaux bruxellois et la protection du personnel face au SRAS-CoV-2.
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" La capacité des unités de soins intensifs est surveillée de près ", explique Dieter Goemaere, directeur Hôpitaux généraux de Gibbis. "A Bruxelles, la capacité d'accueil est relativement importante puisqu'il y a trois hôpitaux académiques sur le territoire et des centres de référence non-académiques. Ils ont une offre de lits assez importante. Chaque institution membre de GIBBIS a beaucoup travaillé ces dernières semaines pour augmenter ses capacités. A Bruxelles, l'offre en lits de soins intensifs a été augmentée de 50%. Ces disponibilités sont suivies quotidiennement. Les hôpitaux travaillent désormais ensemble pour gérer le flux de patients. Actuellement, la capacité hospitalière est encore sous contrôle mais on ne peut pas prédire l'évolution future."Dans cette pandémie, il est indispensable de protéger le personnel. "Plus la pandémie s'accroit, plus nombreux sont les soignants qui sont également infectés par le SRAS-CoV-2. Comme tous les hôpitaux, nos membres connaissent une situation de pénurie de matériel de protection. Depuis le début de la crise, nous déplorons par exemple un manque de masques pour toutes les institutions de soins. Des livraisons ponctuelles sont constatées. Depuis le début de la semaine, des masques chirurgicaux sont enfin aussi livrés en hôpital psychiatrique. Heureusement, parce que des premiers cas de Covid-19 ont été détectés dans ces institutions. Il est néanmoins crucial de pouvoir disposer à très court terme de masques FPP2 pour toutes les institutions de soins, ce qui reste fort problématique. Les hôpitaux fournissent de grands efforts pour trouver du matériel de protection et font preuve de créativité en développant des initiatives locales. Les stocks de blouses et de gants restent particulièrement limités. Une plateforme, sous la responsabilité du ministre De Backer, a été mise en place. Notre fédération y participe et relaie sans cesse les besoins du terrain. Des appels d'offre ont été lancés par le fédéral. Espérons que ceux-ci mènent rapidement aux résultats escomptés. " Selon Dieter Goemaere, les maisons de repos et institutions de santé mentale manquent également de matériel de protection. IrisCare a pu acheter des masques, malheureusement surtout chirurgicaux, et les a distribués entre institutions bruxelloises. "Dans les MRS, il est très difficile de confiner les patients dans leurs chambres. Des pistes sont actuellement explorées pour créer des structures intermédiaires permettant d'héberger des patients Covid-19 après une hospitalisation jusqu'au moment où ils ne sont plus contagieux avant de retourner en maison de repos ou au domicile. "Le directeur Hôpitaux généraux de Gibbis souligne qu'il y a une forte interaction entre les différents acteurs de la santé ainsi qu'avec les autorités fédérales et des entités fédérées. "Cette crise rappelle l'importance des soins de santé en général et de toutes les lignes de soins. Des collaborations constructives se sont mises en place, par exemple entre la 1ère ligne et les hôpitaux pour la création des centres de triage à proximité des urgences. J'ai beaucoup oeuvré pour que ce système devienne réalité et qu'il soit organisé en concertation. Il y a une véritable volonté de collaboration entre les différentes parties : soignants, institutions et autorités. "Quid du testing ? "Nous manquons de matériel. La volonté est de passer de 2.000 tests par jour à 10.000 tests. Idéalement, il faudrait tester le personnel et les patients ou résidents à grande échelle pour pouvoir déterminer quels travailleurs et patients sont contagieux. Un test de l'UZ Brussels a montré que 8% des patients non-Covid 19 étaient contagieux sans le savoir. Il faut mettre en place une chaine relativement complexe pour réaliser un testing de grand ampleur. Nous remarquons que les autorités ont désormais une approche structurée de ce problème. Nous espérons que ce testing se mette rapidement en place, mais il y a encore quelques problèmes à résoudre. Notons aussi que des problèmes dans le stock de médicaments adéquats commencent également à se poser."Vincent Claes