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Lundi soir, Le conseil communal de Bruxelles a donné son feu vert à la création du Grand Hôpital Universitaire de Bruxelles (GHUB) qui va finalement réunir les hôpitaux Erasme, Bordet et l'Huderf. Lors du votk ;,e 31 élus se sont déclarés " pour " et sept se sont abstenus. Le bourgmestre Philippe Close a pris le temps de présenter l'historique du projet lors d'un conseil médical qui lui a été quasiment entièrement consacré. Il a déclaré regretter le vote négatif des Conseils médicaux du CHU Saint-Pierre et du CHU Brugmann " tout en respectant leurs choix " et en laissant la porte ouverte pour leur permettre de rejoindre le GHUB ultérieurement.Lors du vote le MR s'est abstenu, après avoir hésité longtemps à voter " contre " le projet. Le conseiller communal (MR) David Weytsman rappelle que les libéraux sont attachés aux hôpitaux publics de la Ville de Bruxelles. "Nous l'avons largement démontré sous la précédente législature. Pour mon groupe, tout doit être fait pour assurer le service à tous les Bruxellois : des plus pauvres aux plus aisés, en garantissant l'excellence et l'accessibilité. L'offre doit être fondée sur les spécialisations de chaque hôpital, sans mise en concurrence entre les réseaux et être à dimension régionale, voire suprarégionale. " Autres conditions mises en avant par le MR : un financement durable et la mise sur pied de partenariats.David Weytsman souligne que le Mouvement réformateur s'est engagé ces dernières années dans l'intégration de l'Institut Jules Bordet et de l'hôpital Erasme, scellant l'aboutissement de la création du canceropôle qui devait être finalisé pour janvier 2020; dans la création d'un réseau loco-régional, en tendant la main vers le Chirec et Iris Sud, et dans le renforcement de l'accessibilité.Le député libéral estime que le projet du GHUB expose les acteurs-partenaires à d'importants risques : insécurité pour le personnel soignant, concentration de tous les leviers dans les mains des socialistes - politisation accrue et guerre des réseaux assurés - et impact sur les finances de la Ville de Bruxelles et des hôpitaux publics.David Weytsman pointe les énormes risques financiers que prend la Ville De Bruxelles. Celle-ci annonce prévoir une garantie à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros pour ses hôpitaux. " La Ville ne pourra probablement pas y faire face sans devoir demander l'aide de la Région. " Se pose également la question de l'autonomie de l'hôpital Erasme vis-à-vis de l'ULB, de la dette et du coût de reconstruction de l'hôpital académique. Lors du Conseil communal, le bourgmestre Close a assuré que l'autonomie d'Erasme par rapport à l'ULB sera un préalable à la fondation du GHUB. Quant aux statuts du personnel, le MR dénonce l'incertitude quant au statut d'indépendant, sans aucune garantie quant à l'alignement des statuts à court terme. Lors du conseil communal, Philippe Close a insisté sur la nécessaire harmonisation des revenus des médecins, dont 70% devront désormais être salariés. "Par manque de méthode, de concertation et par égo, Philippe Close isole les hôpitaux de la Ville de Bruxelles, scinde nos hôpitaux publics avec l'espoir de forcer la main aux conseils médicaux de Brugmann et Saint-Pierre (qui ont voté contre le projet, ndlr). C'est du jamais vu. C'est totalement inadmissible pour le MR ", commente David Weytsman. Le député bruxellois s'inquiète également de la réaction du Chirec et des Hôpitaux Iris Sud, pressentis un moment pour réaliser un grand réseau hospitalier locorégional.Le MR regrette l'impréparation juridique de ce dossier, le choix du timing - en pleine crise sanitaire -, le manque de concertation avec les acteurs-clés, le coup de force des négociations et le manque de transparence vis-à-vis des acteurs (syndicats, administrateurs, médecins, membres du conseil communal, Iris faîtière...).Pour David Weytsman, ce projet est essentiellement porté par les socialistes puisqu'on y retrouve : pour la Région bruxelloise, Rudi Vervoort ; pour la Ville, Philippe Close PS ; pour l'ULB, Yvon Englert ; pour le CHU Brugmann, Laurette Onkelinx (présidente du CA) ; pour le CHU Saint Pierre, Mohamed Ouriaghli (président du CA) ; pour Bordet, Robert Tollet (président du CA) et pour la faîtière Iris, Renaud Witmeur (président du CA).Quant à l'ULB, le conseiller communal souligne que l'université va réaliser une très belle opération en accolant à son hôpital académique deux hôpitaux de référence en oncologie et en pédiatrie. "Dans cette configuration, l'ULB sera-t-elle encore intéressée par le CHU Saint-Pierre et le CHU Brugmann? ", a demandéDavid Weytsman au recteur de l'ULB. Yvon Englert l'a assuré de son intérêt pour les deux hôpitaux généraux lors d'une réunion spéciale qui s'est tenue le 3 juillet. Le MR demande de pouvoir siéger dans le groupe de travail qui accompagnera la création du GHUB. David Weytsman compte être particulièrement attentif à la hauteur des garanties qui vont être proposées par la Ville et à l'impact de ce projet sur son budget.Vincent Claes