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Depuis 10 ans, le sujet est en discussion au parlement et au gouvernement sans qu'il ait pu aboutir. Les partisans d'une réforme veulent aider les parents d'un enfant né sans vie à faire leur deuil.Pour baliser le débat, le ministre a demandé à son administration de réaliser une étude sur le "statut des enfants nés sans vie". Plusieurs associations et professeurs d'université ont été interrogés.Le seuil actuel à partir duquel l'enfant est enregistré est de 180 jours à dater de la conception. "D'après les informations récoltées, le critère de 140 jours à dater de la conception semble correspondre aux limites de la médecine actuelle. Il rencontre la demande des parents et suit les recommandations de l'OMS édictées à des fins statistiques", dit l'étude.Ce seuil évite en outre "de laisser penser à une tentative" de remettre en cause la législation sur l'interruption volontaire de grossesse et la reconnaissance de la personnalité juridique du foetus. "Il évite donc les discussions éthiques et dogmatiques sur le sujet", précise l'étude.De nombreuses modalités doivent réglées. Actuellement, l'officier de l'état civil dresse un acte de déclaration d'enfant sans vie qui est inscrit dans le registre de décès. La rédaction d'un acte de naissance est envisagée même si un tel choix pose de nombreuses questions juridiques. Point encore plus délicat: la mention du nom de famille, qui n'est pas prévue dans la législation actuelle puisque l'enfant sans vie n'a pas de personnalité juridique et donc pas de filiation. Là encore, l'étude envisage de mentionner le nom vu qu'il s'agirait d'une donnée purement factuelle.Le ministre laisse le soin au parlement d'élaborer un texte. Le CD&V, le cdH, l'Open Vld et le sp.a ont déposé des propositions de loi pour régler cette question."Il s'agit d'une bonne base pour poursuivre la discussion", a commenté Sonja Becq (CD&V).Les chrétiens démocrates ont déposé une série d'amendements à leur proposition initiale."C'est un signal clair pour que l'on puisse avancer et aboutir, s'est réjouie la cheffe de groupe cdH, Catherine Fonck. Il est primordial de permettre aux parents qui le souhaitent de reconnaître, dans notre société, les enfants nés sans vie en leur donnant un prénom et une existence légale, les aidant à vivre leur deuil"."Nous sommes proches les uns des autres et il n'y a plus tellement de différences entre nous", a jugé pour sa part Peter Vanvelthoven (sp.a).Sa collègue francophone, Laurette Onkelinx (PS), l'a contredit. "Nous voulons tous que la loi évolue pour rencontrer la douleur des parents qui ont voulu un enfant et ne l'ont pas eu mais il faut prendre garde de ne pas alourdir la souffrance avec des procédures et des papiers. Il ne faut pas alléger la souffrance des uns et alourdir celle des autres", a-t-elle fait remarquer.La cheffe de groupe socialiste a exhorté la Commission à prendre "le temps d'avoir une législation bien réfléchie" dans ce dossier susceptible de déborder sur d'autres débats, dont celui de l'avortement.