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Jean-Luc Demeere rappelle avec humour que l'année 2019 a bien commencé puisque que le 31 décembre 2018, l'Inami a publié au Moniteur belge les montants des APRDRG des soins à basse variabilité. " En janvier 2019, c'est la panique dans les hôpitaux. Les services de facturation, les mutuelles, les médecins... et l'Inami ne savent pas comment appliquer le nouveau modèle de financement. Viennent ensuite les explications de l'Inami et les interprétations des chiffres et des règles. Pour les honoraires, on a perdu le Nord ", souligne le président du GBS.Lors du colloque annuel du GBS, le 1er février, Mickael Daubie, directeur général ad interim de l'Inami a expliqué que les maladies de jeunesse des soins à basse variabilité sont actuellement examinées pour améliorer le mécanisme ( lire jdM N°2618).2019 est également l'année des réseaux hospitaliers-locorégionaux. Le 28 février, la loi sur les réseaux hospitaliers est adoptée à la Chambre. " Le Nord cherche l'efficacité et le Sud, les choix éthiques. Quelle est la bonne stratégie des réseaux ? La boussole s'affole. On a perdu le Nord ", diagnostique le Dr Demeere. Au moment d'écrire cet article, seule la Wallonie peut annoncer qu'elle a presque tous ses réseaux. En Flandre et Bruxelles, il faudra encore un peu patienter." La symphonie inachevée de la ministre Maggie De Block prend lentement forme. La loi qualité a été approuvée au Parlement. Mais il manque encore de nombreux arrêtés royaux pour l'exécuter. Et le gouvernement est toujours en affaires courantes ", rappelle Jean-Luc Demeere. " L'Inami a donné le coup d'envoi de la réforme de la nomenclature, 15 ans après que nos pays voisins aient déjà réalisé cet exercice. Cette réforme a reçu un accueil critique. La Belgique croit réinventer la roue, mais les pneus sont usés jusqu'à la corde, selon certains. " (lire jdM N°2617)Et le président du GBS de dénoncer les astuces des politiciens pour solutionner les problèmes. " Nous avons peur d'une scission de la Belgique ; alors on bricole jour après jour. Les ministres Weyns et Glatigny font sauter le numerus clausus à l'entrée des études de médecine. On manque de médecins. Mais a-t-on respecté les quotas des médecins généralistes au fil des années ou avons-nous formé trop d'assistants, main d'oeuvre bon marché, pour des disciplines surpeuplées comme la gynécologie et la neurochirurgie ? Les assistants francophones demandent un cadastre dynamique pour remédier aux pénuries. À quoi sert un cadastre si les recommandations du numerus clausus sont systématiquement bafouées ? Et qu'en est-il des sous-quotas ? On manque de généralistes, alors formons plus de spécialistes ? La manipulation et le manque du sens des responsabilités décisionnelles règnent à tous les niveaux. Avec les numéros Inami, on joue l'avenir des jeunes et l'investissement de leurs parents. Mais qui sait où est le Nord ? Qui va nous guider ? A-t-on encore du bon sens, ce bon vieux sens commun. "" Le tableau est sombre ", s'inquiète Jean-Luc Demeere. " Difficultés financières, réorganisation des hôpitaux, révision de la nomenclature. Portfolio, compétences, accréditation et P4Q. Trop peu de généralistes. Trop peu d'infirmier(e)s pour assurer les soins aux malades. Trop peu d'argent pour les médicaments et une participation trop directe des patients, le fameux " out-of-pocket ". Et toujours pas de gouvernement ! "Malgré ses constats sévères, le président du GBS ne veut pas commencer l'année 2020 sans une note d'optimisme. Il estime que les unions professionnelles du GBS apportent " une bouffée d'air frais avec leur dynamisme, leurs initiatives et leur volonté d'améliorer les soins. Plutôt que de se cramponner au passé, les unions professionnelles veulent contribuer aux changements dans la bonne direction et donner un espoir à la profession. La médecine est disruptive. Le changement est synonyme d'abandon du pouvoir mais surtout de créativité à la recherche du meilleur. Le rôle du GBS réside dans la création d'espoir, la création de la valeur ajoutée. "