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Le haut-fonctionnaire a envoyé dans la soirée sa lettre de démission de l'Autorité de protection des données (APD) à la présidente de la Chambre, Eliane Tillieux. L'homme était dans le viseur de la procédure en infraction grave au RGPD lancée par la Commission européenne pointant le problème de la non-indépendance de l'APD, en raison de la présence, en son sein, de personnes à la fois "juges et parties". M. Robben cumule en effet plusieurs casquettes clés dans la gestion de la crise sanitaire : patron de la Banque Carrefour de la sécurité sociale et de eHealth (les plateformes qui organisent les échanges de données de sécu et de santé en Belgique), membre externe du Centre de Connaissances de l'APD (celui qui, précisément, se prononce sur le respect des données personnelles dans tous les textes de rang législatif). En tant que patron de la Smals, l'ASBL qui opère la quasi-totalité des traitements informatiques de l'Etat, il est devenu incontournable dans la mise en place des mesures sanitaires pour lutter contre le coronavirus. Dans une réaction communiquée dans la nuit de lundi à mardi, M. Robben assure avoir "toujours strictement évité les conflits d'intérêts éventuels" dans son rôle de membre externe du Centre de Connaissances. "Je regrette les déformations qui sont apparues dans l'opinion publique à cet égard", poursuit-il. "Je n'ai rien à me reprocher et je reste préoccupé par l'avenir de l'APD. Mais en même temps, je ne souhaite pas voir la Belgique renvoyée devant la Cour de justice européenne en raison d'un prétendu manque d'indépendance de l'APD", fait savoir le haut fonctionnaire. Il assure encore s'être battu ces dernières années "pour une forte protection de notre vie privée, dans un juste équilibre entre tous les droits fondamentaux. Je l'ai toujours fait en toute indépendance", affirme-t-il.BelgaLire notre éditorial dans le jdM n°1702 à paraître jeudi.