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Le projet de loi bioéthique sur la procréation médicalement assistée (PMA) a été adopté de justesse en deuxième lecture par les députés le week-end dernier. Un de ses amendements, non lié directement à la PMA, concernant l'IMG a révolté le milieu catholique. Il dénonce une "disposition adoptée à la sauvette [...] avec le critère invérifiable de détresse psychosociale pour recourir à l'interruption médicale de grossesse jusqu'au terme de la grossesse". Mais selon le collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), il s'agit d'une pratique qui existait déjà mais qui est mal connue. Peut-on lire dans Libération. Et on ne fait qu'écrire noir sur blanc ce qui se pratique déjà. L'interruption médicale de grossesse (IMG), jusqu'à neuf mois, est pratiquée si la vie de la femme est en péril ou si le foetus est atteint d'une affection "d'une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic.Le professeur de gynécologie obstétrique à l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) Aubert Agostini, membre du CNGOF, explique dans le même article que "Les femmes l'ignorent souvent mais elles sont en droit de voir leur dossier examiné pour une IMG, même après le délai légal d'IVG. Ce qui ne veut pas dire que leur demande sera acceptée. Il y a très peu d'outils pour évaluer une détresse psychosociale mais il peut s'agir par exemple d'une femme victime de viol ou d'une mineure victime d'inceste qui découvre sa grossesse après le délai légal."Le projet de loi relatif à la PMA ouvre quant à lui le droit aux femmes célibataires ou en couples lesbiens de donner naissance à un enfant ( par fécondation in vitro ou insémination) grâce à un don non anonyme. Ce droit est par contre refusé aux transgenres. De ce projet de loi, les opposants pointent du doigt la création d'orphelins de père et le risque de marchandisation du vivant. Jean René Binet, professeur de droit privé à l'Université de Rennes I dénonce également dans le Figaro, le côté "déraisonnable, de la part du gouvernement, de faire adopter en catimini, au coeur de l'été et sans débat sérieux, un texte qui bouleverse les principes de l'état des personnes et de la protection du corps humain.".Mais pour le ministre de la santé, Olivier Véran, "l'amour est la base du foyer familial", et il vante un nouveau droit pour "des milliers de familles qui feront des milliers d'enfants". Il y a cependant toujours en France des barrières à ne pas franchir telles que l'eugénisme et la marchandisation qui se pratique dans certains pays voisins (en Espagne, au Portugal ou au Danemark). Le don étant bénévole en France et en Belgique aussi d'ailleurs.Comment garantir les limites dans le futur?Dans la proposition de loi relative à la PMA, l'embryon humain in vitro ne sera plus protégé et pourra être conservé jusqu'à quatorze jours pour les besoins des chercheurs. Des embryons transgéniques pourront voir le jour ainsi que des chimères, c'est à dire des cellules humaines ajoutées à un embryon animal.Rien ne prouve donc que dans un futur proche ces limites à ne pas transgresser de l'eugénisme ne seront pas dépassées.