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Depuis longtemps, on fait le constat que l'inégalité d'accès aux soins s'accroît. Les " groupes vulnérables " reportent ou renoncent à certains soins. Or la crise Covid accentue ces inégalités d'autant qu'on s'aperçoit qu'environ 40% de la population a des compétences numériques limitées, c'est la " fracture numérique " qui s'ajoute à la fracture sociale. Le manque de compétence sanitaire est, lui, bien documenté.C'est pourquoi le CIN et l'Inami souhaitent réduire ces fractures par le déploiement de 50 agents de santé communautaires (Community Health Workers). " Ce sont des travailleurs sociaux qui font le lien entre les groupes vulnérables et les soins de santé primaires et les services sociaux ", explique Jean-Noël Godin, directeur du GBO. " Ce projet permettra de développer une formation en interne et de créer des emplois. En outre, une étude de faisabilité à court terme supervisera le projet, de sorte que nous aurons également un suivi de cette intervention. La répartition des 50 CHW's sera basée sur des indicateurs déjà disponibles dans les données AMI: une intervention plus élevée, maladies chroniques, etc. La répartition régionale sera donc essentiellement basée sur le besoin de soins, mais la répartition régionale sera également assurée. "Le Comité de l'assurance s'est penché récemment sur ce projet de convention afin de le financer pour une période d'un an. Une enveloppe de 2 965 000 euros est libérée pour ce projet." Depuis mon entrée en fonction comme ministre de la Santé publique au sein de ce gouvernement, j'ai très vite déclaré que je ne voulais laisser personne sur le bord de la route. Depuis le début, la solidarité est un des maître-mots de ma politique. Dans ce cadre, il était évident qu'il fallait s'atteler à des initiatives spécifiques pour les groupes vulnérables ", a déclaré le ministre Vandenbroucke.Ces travailleurs de terrain sont en phase avec une étude du KCE qui épinglait " les inégalités d'accès croissantes aux soins de santé, avec notamment des retards de prise en charge pour les plus vulnérables, mais aussi un recours à des soins qui ne sont pas toujours les plus adaptés à la situation de la personne, comme un recours aux Urgences plutôt qu'au médecin généraliste ". Mais que vont faire plus particulièrement ces CHW ? D'abord, " améliorer l'accès aux soins de santé (notamment la vaccination contre la Covid-19) et soutenir les groupes vulnérables dans le recours aux soins de santé afin qu'ils ne soient pas encore davantage à la traîne pendant cette crise " tout en signalant les inégalités structurelles qu'ils observent.Selon la Ministre de l'Intégration sociale et de la Lutte contre la pauvreté, Karine Lalieux, " l'un des enseignements des travaux de la Task Force 'Groupes vulnérables' est le déficit de communication vers les publics précarisés et fragilisés, ce qui accentue leur isolement social durant cette période de crise sanitaire. Aux côtés des acteurs du vécu, les CHW permettront de recréer un contact humain essentiel mais parfois perdu avec certaines personnes pour les informer et les guider au mieux selon leurs besoins ".Les organismes assureurs seront chargés d'assurer la réalisation du projet de par leur expérience du déploiement d'agents sur le terrain.Le fait d'aller dans les quartiers est un atout décisif pour toucher ces populations et dialoguer avec elles en confiance dans un contexte où certaines personnes ignorent même qu'elles ont droit au Bénéfice de l'intervention majorée." La coordination du projet sera confiée au CIN, qui dispose notamment d'une bonne expérience du déploiement d'agents de terrain. Les CHW seront associés aux structures de première ligne existantes et seront complémentaires des projets déjà en cours dans les différentes Régions. La structuration CIN du projet avec un coordinateur pour la Flandre, la Wallonie et Bruxelles, un déploiement en collaboration avec les ministres de la Santé publique des différentes entités fédérées et une bonne harmonisation entre ce projet et le tracing et la vaccination sont ici des points essentiels. "Dans un premier temps, ce projet est prévu pour une durée de neuf mois. Une évaluation sera faite plus tard.